Aller au contenu

La Navigation aérienne (1886)/I.I

La bibliothèque libre.

I

LA LÉGENDE DES HOMMES VOLANTS


Dédale et Icare. — La flèche d’Abaris. — La colombe volante d’Archytas. — Roger Bacon. — Dante de Pérouse. — Appareil volant de Besnier. — Les poètes et les romanciers. — Cyrano de Bergerac. — Pierre Wilkins. — Rétif de la Bretonne. — M. de la Folie

Il est certain que dans tous les temps, les hommes de hardiesse qui, dès les premiers âges du monde, avaient le sentiment de l’exploration, le goût des voyages, le désir de parcourir les mers et de s’éloigner du rivage sur des barques plus ou moins primitives, ont dû se demander s’il ne serait pas possible d’imiter l’oiseau et de quitter la terre en s’élevant dans l’atmosphère. Les légendes de l’antiquité abondent en récits de tentatives de ce genre. Ovide a retracé notamment les aventures de Dédale qui, pour fuir la colère de Minos, roi de Crète, fabriqua des ailes qui lui permirent de se sauver de l’île où il était prisonnier avec son fils Icare. Dédale réussit à s’évader, mais Icare ayant volé trop haut, la cire qui liait ses ailes se fondit au soleil, et il tomba dans la mer.

Des histoires analogues se retrouvent dans des temps plus reculés encore. Dans le tome Ier des Religions de l’Inde[1], on lit « Hanouman monta sur le sommet d’une colline et, après avoir pris les conseils du sage Jambaranta, il s’élança dans les airs et alla tomber dans le Lanka, ainsi qu’il l’avait espéré. » La Bible rapporte que le prophète Élie fut enlevé par un char de feu.


Fig. 1. — Bronze égyptien représentant un homme volant.

Dans la Salle des dieux, au musée égyptien du Louvre, il existe une petite plaque de bronze d’une haute antiquité, où l’on voit en relief un homme volant les deux ailes étendues (fig. 1). Il est vrai que l’on s’accorde à considérer cette pièce comme une composition symbolique plutôt que comme la représentation d’un appareil d’aviation.

Abaris, d’après les récits de Diodore de Sicile, aurait fait le tour de la Terre, assis sur une flèche d’or. L’oracle du temple d’Hiéropolis se serait élevé dans les airs. Sous Néron, Simon le Magicien aurait aussi connu le moyen de voler dans l’espace. Les Capnobates, peuple de l’Asie Mineure, dont le nom signifie marcheurs par la fumée, auraient trouvé le moyen de s’élever à l’aide de l’air raréfié par le feu.

Reproduire avec détails des fables de ce genre, n’aurait qu’un intérêt purement mythologique. Là n’est pas notre but ; nous voulons passer en revue les expériences qui ont pu être faites, et les idées rationnelles qui ont pu être émises au sujet de la navigation aérienne avant les Montgolfier. Sans chercher des documents dans les traités d’aérostation écrits depuis un siècle et qui, la plupart du temps, se recopient les uns les autres, je me suis efforcé de remonter aux sources originales afin d’offrir au lecteur des renseignements inédits, sûrs et précis. Le premier document que les historiens spéciaux aient signalé au sujet des appareils de vol mécanique, est relatif à la colombe volante d’Archytas[2]. On a beaucoup écrit à ce sujet, mais en oubliant trop souvent le texte original. Il n’existe, à notre connaissance, aucun autre texte que celui des Nuits attiques d’Aulu-Gelle. Or, voici ce qu’Aulu-Gelle a écrit, d’après la traduction française de la collection Nisard : « Les plus illustres des auteurs grecs, et, entre autres, le philosophie Favorinus, qui a recueilli avec tant de soins les vieux souvenirs, ont raconté du ton le plus affirmatif qu’une colombe de bois, faite par Archytas à l’aide de la mécanique, s’envolait ; sans doute elle se soutenait au moyen de l’équilibre, et l’air qu’elle renfermait secrètement la faisait mouvoir[3]. »

Voilà tout ce que l’histoire a laissé ; cette phrase laconique n’autorise en aucune façon les affirmations qui ont été publiées postérieurement par des écrivains trop crédules. Dans plusieurs autres auteurs, Cassiodore, Michel Glycas, etc., on trouve des histoires vagues d’oiseaux artificiels qui volaient et qui chantaient. Il semble à peu près certain qu’il s’agit de contes imaginaires, bien plutôt que de faits réels.

Il n’en est pas moins vrai que des appareils d’aviation ont été expérimentés depuis des temps très reculés.

Au onzième siècle, Olivier de Malmesbury, savant bénédictin anglais, entreprit de voler en s’élevant du haut d’une tour, mais les ailes qu’il avait attachées à ses bras et à ses pieds n’ayant pu le porter, il se cassa les jambes en tombant, et mourut à Malmesbury en 1060[4].

Au douzième siècle, un Sarrasin, qui passa d’abord pour magicien, fit, d’après la légende, une tentative de vol aérien à Constantinople, sous le règne d’Emmanuel Comnène. Il était monté sur le haut de la tour de l’hippodrome. Il était debout, vêtu d’une robe blanche fort longue et fort large, dont les pans, retroussés avec de l’osier, lui devaient servir de voile pour recevoir le vent. Il s’éleva comme un oiseau, mais son vol fut aussi infortuné que celui d’Icare. Il se brisa les os[5].

Au treizième siècle, le moine anglais Roger Bacon a affirmé, dans son livre De mirabili potestate artis et naturæ, que l’homme pourrait un jour voler dans l’atmosphère ; mais il ne donne aucune indication sur un mécanisme quelconque, et il se contente d’une simple prophétie

« On fabriquera des instruments pour voler, au moyen desquels l’homme assis fera mouvoir quelque ressort qui mettra en branle des ailes artificielles comme celles des oiseaux. » Et rien de plus. Une hypothèse exprimée de cette manière, ne permet assurément pas de compter Roger Bacon au nombre des précurseurs des Montgolfier.

Au quinzième siècle, Jean Muller, dit Regiomontanus, aurait construit une mouche de métal qui se soutenait dans l’air, et un aigle de fer qui serait allé au-devant de l’empereur Frédéric IV et aurait volé sur un parcours de mille pas aux environs de Nuremberg. Ces récits sont peu vraisemblables.

On a encore souvent parlé de Dante de Pérouse qui, au quatorzième siècle, aurait réussi à construire des ailes artificielles au moyen desquelles il se serait élevé et aurait franchi le lac Trasimène.

Ce récit a été mentionné par Henri Paulrau dans son Dictionnaire de physique, en 1789. Je suis arrivé à me procurer un livre plus ancien, daté de 1678, et qui rapporte le même récit. Ce livre est intitulé Athenæm Augustum in quo Perusinorum scripta publice exponientur. Il donne (p. 168) une courte biographie de Baptista Dantius Perusinus, et il affirme que l’expérience dont nous venons de parler a eu lieu ; mais on ne trouve aucun détail du mécanisme, ce qui ferait supposer que l’auteur reproduit un simple récit légendaire encore inspiré de celui d’Icare.

La tradition rapporte que sous Louis XIV un nommé Allard, danseur de corde, annonça qu’il ferait une expérience de vol, à Saint-Germain, en présence du roi. Il devait partir de la terrasse pour descendre dans les bois du Vésinet. L’expérience eut lieu, paraît-il, mais Allard tomba au pied même de la terrasse, et se blessa grièvement.

Il fut question en 1678 d’un appareil volant construit par un nommé Besnier. Les aviateurs ont souvent mentionné ce fait ; j’ai pu me procurer encore le document original où il est signalé. C’est le Journal des sçavans du 12 décembre 1678 ; voici in extenso ce qui est dit de l’expérience de Besnier avec la reproduction de la figure (fig. 2).

Extrait d’une lettre escrite à monsieur Toynard sur une Machine d’une nouvelle invention pour vôler en l’air.

M. Toinard a eu avis que le P. Besnier serrurier de Sablé au païs du Maine a inventé une machine à quatre aisles pour vôler. Quoy qu’il en attende une Figure et une Description plus exacte que celle-cy : l’on a crû que parceque ce Journal est le dernier de ceux que nous donnerons cette année avec celuy du Catalogue de tous les Livres et de la Table des Matières par où nous finissons toutes les années, le Public ne seroit pas fasché d’apprendre par advance une chose si extraordinaire.


Fig. 2. — Appareil volant de Besnier. Reproduction par l’héliogravure de la figure du Journal des sçavans (1678).

A, aisle droite de devant. — B, aisle gauche de derrière. — C, aisle gauche de devant. — D, aisle droite de derrière. — E, fisselle du pied gauche qui fait baisser l’aisle D, lorsque la main gauche fait baisser l’aisle C. — F, fisselle du pied droit qui fait baisser l’aisle D lorsque la main gauche fait baisser l’aisle C.

Cette machine consiste en deux bastons qui ont à chaque bout un châssis oblong de taffetas, lequel châssis se plie de haut en bas comme des battants de volets brisés.

Quand on veut vôler, on ajuste ces bastons sur ses espaules, en sorte qu’il y ait deux châssis devant et deux derrière. Les châssis de devant sont remués par les mains, et ceux de derrière, par les pieds, en tirant une fisselle qui leur est attachée.

L’ordre de mouvoir ces sortes d’aisle est tel, que quand la main droite fait baisser l’aisle droite de devant marquée A, le pied gauche fait baisser par le moyen de la fisselle E l’aisle gauche de derrière marquée B. Ensuite la main gauche, faisant baisser l’aisle gauche de devant marquée C, le pied droit fait baisser par le moyen de la fisselle l’aisle droite de derrière marquée D, et alternativement en diagonale.

Ce mouvement en diagonale a semblé très bien imaginé, puisque c’est celuy qui est naturel aux quadrupèdes et aux hommes quand ils marchent ou quand ils nagent ; et cela fait bien espérer de la réussite de la machine. On trouve néanmoins que, pour la rendre d’un plus grand usage, il y manque deux choses. La première est qu’il y faudroit adjouster quelque chose de très léger et de grand volume, qui, estant appliqué à quelques partie du corps qu’il faudroit choisir pour cela, pust contrebalancer dans l’air le poids de l’homme ; et la seconde chose à désirer seroit que l’on y ajustât une queüe, car elle serviroit à soutenir et à conduire celuy qui voleroit ; mais l’on trouve bien de la difficulté à donner le mouvement et la direction à cette queüe, après les différentes expériences qui ont esté faites autrefois inutilement par plusieurs personnes.

La première paire d’aisles qui est sortie des mains du sieur Besnier a esté portée à la Guibré, où un Baladin l’a acheptée et s’en sert fort heureusement. Presentement, il travaille à une nouvelle paire plus achevée que la première.

Il ne prétend pas néanmoins pouvoir s’élever de terre par sa machine, ny se soutenir fort longtemps en l’air, à cause du deffaut de la force et de la vitesse qui sont nécessaires pour agiter fréquemment et efficacement ces sortes d’aisles ou en terme de volerie pour planer. Mais il asseure que, partant d’un lieu médiocrement élevé, il passeroit aisément une rivière d’une largeur considérable, l’ayant, déjà fait de plusieurs distances et en différentes hauteurs.

Il a commencé d’abord par s’élancer de dessus un escabeau, ensuite de dessus une table, après, d’une fenêtre médiocrement haute, ensuite de celle d’un second étage, et enfin d’un grenier d’où il a passé par dessus les maisons de son voisinage, et s’exerçant ainsi peu il peu, a mis sa machine en l’estat où elle est aujourd’huy.

Si cet industrieux ouvrier ne porte cette invention jusqu’au point où chacun se forme des idées, ceux qui seront assez heureux pour la mettre dans sa dernière perfection, luy auront du moins l’obligation d’avoir donné une veüe dont les suites pourront peut-être devenir aussi prodigieuses que le sont celles des premiers essais de la navigation. Car quoy que ce que nous avons dit du Dante de Pérouse, que le Mercure Hollandois de l’année 1673 rapporte d’un nommé Bernoin qui se cassa le col en volant à Francfort, ce que l’on a vu mesme dans Paris, et ce qui est arrivé en plusieurs autres endroits, fasse voir le risque et la difficulté qu’il y a de réussir dans cette entreprise, il s’en pourroit enfin trouver quelqu’un qui seroit ou plus industrieux ou moins malheureux que ceux qui l’ont tentée jusqu’icy[6].

J’ai souligné les passages qui m’ont paru devoir attirer l’attention, soit au point de vue des idées théoriques émises, soit au point de vue historique. On voit que l’appareil représenté par le dessin du Journal des sçavans ne saurait être construit avec quelque chance de donner aucun résultat sérieux : le document historique que nous avons reproduit est insuffisant pour qu’il soit permis d’affirmer, comme on l’a fait, que Besnier ait pu réussir dans ses essais de vol aérien. Il ne serait pas impossible cependant qu’un appareil analogue ait fonctionné à la façon d’un parachute, mais alors il ne pouvait avoir l’aspect de la figure.

Si, comme l’affirmait Borelli, aucun homme n’avait pu réellement voler au moyen d’ailes artificielles, si comme nous le croyons aussi, l’expérience des hommes volants n’a jamais réussi, le problème du vol artificiel et de l’ascension dans l’atmosphère a toujours préoccupé les esprits. Les romanciers, dans tous les temps, ont souvent donné à leurs personnages imaginaires la faculté de parcourir l’espace. Parmi les procédés qu’ils ont inventés, il en est quelques-uns qui méritent d’être signalés.

On se rappelle le fameux tapis enchanté et le cheval de bronze des Mille et une nuits. On connaît aussi les récits de Cyrano de Bergerac et les aventures de son héros dans le Voyage à la Lune[7].

Voici comment je me donnai au ciel, dit Cyrano. J’avais attaché autour de moi quantité de fioles pleines de rosée, sur lesquelles le soleil dardait ses rayons si violemment que la chaleur qui les attirait, comme elle fait les plus grosses nuées, m’éleva si haut, qu’enfin je me trouvai au-dessus de la moyenne région ; mais comme cette attraction me faisait monter avec trop de rapidité, et qu’au lieu de m’approcher de la lune, comme je le prétendais, elle me paraissait plus éloignée qu’à mon parlement, je cassai plusieurs de mes fioles, jusqu’à ce que je sentis que ma pesanteur surmontai l’attraction et que je redescendais vers la terre ; mon opinion ne fut pas fausse, car j’y retombai quelque temps après.

Dans sa relation des États du Soleil, Cyrano de Bergerac décrit une autre machine qu’il appelle un oiseau de bois. Swift dans ses aventures de Gulliver a décrit l’île de Laputa, qui plane au moyen de procédés électriques. Nous allons voir tout à l’heure l’électricité intervenir encore dans d’autres curieuses fantaisies aériennes

Un Anglais, l’évêque Wilkins, écrivain remarquable du dix-huitième siècle, a écrit un ouvrage sur les Hommes volants[8] où il discute sérieusement l’histoire et les conditions du vol artificiel. Rétif de la Bretonne l’a imité, dans son livre rare et curieux La découverte australe par un homme volant[9] où il publie de charmantes vignettes représentant les aventures de son héros Victorin parcourant les divers pays au moyen de ses ailes artificielles.

Un autre livre rare et précieux que je possède aussi dans ma bibliothèque aéronautique, donne la singulière description d’une machine volante qui s’élève au moyen du fluide électrique. Ce livre est intitulé Le philosophe sans prétention, il est signé M. D. L. F.[10]. On sait que l’auteur était M. de la Folie, de Rouen.

Une planche fort bien gravée, placée en tête de l’ouvrage, représente la machine volante au moment où elle s’élève.

Nous reproduisons à titre de curiosité cette charmante vignette (fig. 3), où l’on voit l’inventeur Scintilla conduisant son appareil.


Fig. 3. — Machine volante électrique figurée dans le Philosophe sans prétention (1775).

Depuis longtemps, dit Scintilla, dans l’ouvrage de M. de la Folie, les hommes ont recherché par quelles loix méchaniques ils pourraient franchir les espaces. Je suis flatté de pouvoir vous offrir aujourd’hui la réussite de mes recherches. Le voici, dit-il, en présentant un écrit ; mais cet écrit ne suffit pas. La théorie quoique fort simple, ne serait peut-être pas assez intelligible dans une matière aussi neuve. Aussi avant d’en venir à la démonstration théorique, faisons l’expérience. Deux esclaves ont porté mon appareil sur la plate-forme de notre tour. Rendons-nous-y…

Je marchais avec les autres. Je calculais, je réfléchissais en moi-même que l’écart des leviers pour former une résistance suffisante, c’est-à-dire pour embrasser un grand volume d’air, exigeait une force ou puissance considérable…

Quelle fut ma surprise lorsque arrivé sur la plateforme, je vis deux globes de verre de trois pieds de diamètre montés au-dessus d’un petit siège assez commode quatre montans de bois couverts de lames de verre soutenaient ces deux globes. La pièce inférieure qui servait de soutien et de base au siège, était un plateau enduit de camphre et couvert de feuilles d’or. Le tout était entouré de fils de métal. Aussitôt que j’eus aperçu cette machine électrique de nouvelle forme je devins moins incrédule….

Enfin, il n’y eut bientôt plus aucun doute à former. Scintilla dont le corps était aussi alerte que l’imagination, monte lestement sur la méchanique, et poussant promptement une détente, nous vîmes les deux globes tourner avec une rapidité prodigieuse. Messieurs, dit-il, vous voyez que pour m’élever en l’air, mon principal moyen est d’annuler au-dessus de ma tête la pression de l’atmosphère. Observiez que la percussion de la lumière agit actuellement au-dessous de ma méchanique. C’est elle qui va m’enlever sans beaucoup d’efforts, et, maître du mouvement de mes globes, je descendrai ou monterai en telles proportions qu’il me plaira. Vous voyez encore. Mais nous ne l’entendions plus. Sa machine entourée tout à coup d’un cercle lumineux, s’était enlevée avec la plus grande vitesse. Jamais spectacle si nouveau et si beau ne s’offrit il nos yeux. Nous le vîmes pendant quelque temps rester immobile, puis redescendre, puis s’élever de nouveau. Enfin nous le perdîmes de vue.

On est vraiment surpris de trouver ce récit dans un livre publié avant la découverte des aérostats. Ne croirait-on pas lire la description d’une ascension en ballon ? La machine imaginaire de l’auteur du Philosophe sans prétention donne assurément à penser, et le choix de l’électricité comme moteur, est remarquablement choisi, à une époque où l’on ne soupçonnait pas l’existence des moteurs dynamoélectriques.

N’a-t-on pas eu raison de dire : Poète, prophète.

Bien d’autres auteurs se sont servis de la fiction du vol à travers les airs pour faire voyager leurs héros. On se souvient que Voltaire a entraîné Micromégas d’une planète à l’autre, en le mettant à cheval sur une comète.

Après avoir mentionné ces rêves de l’imagination, dont quelques-uns peuvent être cités comme une sorte d’inspiration et de prévision singulières de l’avenir, revenons en arrière dans l’histoire, pour étudier la réalité des faits, et rentrer dans le domaine des études qui ont été entreprises pour la conquête de l’air.

  1. Religions de l’Inde (Buchou direct.), t. I, p. 162.
  2. Archytas de Tarente, célèbre phytagoricien, était un mathématicien profond et un mécanicien habile. Il vivait 400 ans avant l’ère chrétienne. On lui doit de grandes inventions, notamment celles de la vis, de la poulie et du cerf-volant.
  3. Aulu-Gelle, Nuits attiques, X, 12.
  4. Extrait d’un mémoire sur le vol lu à l’Académie de Lyon le 11 mai 1773, par M. Mongez, chanoine régulier de la Congrégation de France. — Essai sur l’art du vol aérien, Paris, 1784.
  5. Histoire de Constantinople, par Cousin.
  6. Journal des sçavans du lundy 12 décembre m.dc.lxxviii, p. 426 et suiv. — À Paris, chez Jean Cusson, rüe S. Jacques à l’image de S. Jean Baptiste, 1678. Avec privilège du Roy.
  7. Les œuvres de monsieur de Cyrano Bergerac, à Amsterdam. 2 vol. in-18,1709.
  8. Les hommes volans ou les aventures de Pierre Wilkins. Traduites de l’anglais et ornées de figures en taille-douce. 3 vol. in-18 à Londres et à Paris, 1763.
  9. La découverte australe par un homme volant ou le dédale français. Nouvelle très philosophique. 4 vol. in-18 avec nombreuses vignettes, Leipsick, 1781.
  10. Le philosophe sans prétention ou l’homme rare, ouvrage physique, chymique, politique et moral, dédié aux savans, par M. D. L. F. À Paris, chez Clousier, 1775. 1 vol. in-8o avec vignettes.