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La Radiologie et la guerre/03

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III

INSTALLATIONS DANS LES HÔPITAUX
ET VOITURES RADIOLOGIQUES

Nous avons vu comment est composé un appareillage radiologique. Voyons maintenant quelles sont les conditions de son installation dans un hôpital où il doit être utilisé.

Pour alimenter le primaire du transformateur, il faut disposer d’une source d’électricité pouvant fournir du courant électrique sous une tension de 100 à 200 volts. Nous ne pourrons installer les appareils que si l’hôpital dispose d’une distribution d’électricité, ou si celle-ci se trouve à proximité et peut facilement être amenée sur place.

Les distributions de courant que l’on trouve en France ne sont pas d’un type uniforme. Le courant distribué est soit continu, soit alternatif : la tension ou voltage présente également des différences. Il en résulte une certaine difficulté pour la généralisation des postes radiologiques, car les appareils doivent être adaptés à la forme du courant en divers détails de leur construction ; ils ne peuvent donc être considérés comme interchangeables.

Quand aucune distribution d’électricité ne se trouve dans le voisinage, on a recours à l’usage d’un groupe électrogène, composé d’une dynamo actionnée par un moteur fonctionnant au gaz ou à l’essence. L’emploi de groupes à essence s’est particulièrement généralisé pendant la guerre, pour l’éclairage et le service radiologique des hôpitaux du front. Un groupe électrogène pouvant fournir un courant de 25 ampères sous une tension de 110 volts (puissance 3 kilowatts ou 4 chevaux environ), convient parfaitement pour alimenter un poste radiologique ; on peut même se contenter d’une puissance de 1 à 2 kilowatts pour la plupart des besoins. Ces groupes ne sont donc ni très lourds ni très encombrants, et peuvent être transportés sur de fortes voitures. La plupart d’entre eux étaient d’un type à courant continu, de sorte que les appareils radiologiques à courant continu sont devenus également les plus nombreux.

Les postes radiologiques de ce type ont, d’ailleurs, pu être alimentés, en cas de besoin, par le courant alternatif fourni par des stations électriques. Pour obtenir cette adaptation, on place dans le circuit primaire une soupape électrolytique, appareil extrêmement simple, composé de deux électrodes, l’une en aluminium, l’autre en fer, plongeant dans une solution de carbonate de soude contenue dans un petit bac ; une telle soupape ne laisse passer le courant que dans un seul sens, du fer à l’aluminium ; elle supprime donc l’une des deux phases du courant alternatif et convertit celui-ci en courant interrompu, mais de direction invariable.

Dans de petites villes, plusieurs hôpitaux ont eu recours à des groupes électrogènes, pour suppléer à un manque de distribution électrique. Dans la zone des armées, ces groupes ont été d’abord peu nombreux, tant que le Service de Santé était assuré principalement par des ambulances. Mais le système des ambulances a été peu à peu remplacé par celui de grands hôpitaux en baraquements qui tous utilisaient des groupes électrogènes pour leur éclairage ; ces mêmes groupes alimentaient les postes radiologiques.

Quand le problème fondamental de l’alimentation en courant électrique a été résolu, il reste à installer la salle de radiologie ou laboratoire radiologique. Il est nécessaire de disposer pour cela d’une pièce assez spacieuse si possible, dans laquelle on doit pouvoir faire l’obscurité complète, au moyen de rideaux bien agencés. Dans cette pièce, on installe sur une table ou sur une planche fixée au mur le transformateur, le tableau de commande et l’interrupteur. On a avantage également à y établir


Planche III
Salle de radiographie de l’hôpital n° 112 : Amiens, installé en baraquements (année 1916). On aperçoit l’appareillage, la table de radiographie, le pied porte-ampoule et le trolley.



un trolley composé de 2 fils parallèles tendu entre des supports isolants fixés aux murs opposés. On fait communiquer ces fils avec les pôles du circuit secondaire du transformateur, et l’on s’en sert pour assurer au moyen de contacts glissants, les connexions avec l’ampoule à rayons X. L’aménagement se compose ensuite de la table radiologique et du pied porte-ampoule placé auprès de celle-ci (planche III). Les accessoires sont contenus, si possible, dans une armoire. Enfin, il faut adjoindre à la salle de radiologie, une chambre noire pour photographie, pour le développement des plaques radiographiques, avec installation d’eau et éclairage spécial. Il est utile que la salle de radiologie et le cabinet de photographie aient leurs parois recouvertes de peinture brune, pour que les défauts d’obscurité soient moins à craindre.

L’installation des appareils dans la salle n’offre pas de grandes difficultés. Une personne compétente peut, en un jour ou deux, suivant les cas, réaliser un aménagement très satisfaisant.

Au point de vue de leur puissance, les appareils utilisés dans ces postes fixes aux hôpitaux pouvaient être de types différents. On peut, en particulier, parmi les appareils à interrupteur, distinguer le type normal et le type intensif. Je désigne par normal un appareil qui permet d’obtenir dans l’ampoule un courant de deux à trois milliampères sous une tension d’environ 50.000 volts (10 centimètres environ d’étincelle équivalente, mesurée au spintermètre à pointes de forme usuelle). Les appareils intensifs permettent d’obtenir une puissance trois ou quatre fois plus grande. Il existe des appareils plus puissants encore, qui sont utilisés dans les services centraux importants et qui permettent d’atteindre 20, 50 ou même 100 milliampères sous une tension suffisante pour le travail radiologique.

Avec une grande intensité de rayonnement, on peut obtenir des radiographies rapides et même presque instantanées, ce qui est un grand avantage quand il s’agit de radiographier une région qui ne peut être immobilisée, par exemple la région thoracique soumise aux mouvements respiratoires. L’intensité est également nécessaire pour la radiothérapie. Mais si les appareils intensifs ont leurs mérites incontestables, ils sont, en revanche, plus coûteux, plus encombrants et plus lourds que les appareils normaux.

Au début de la guerre, les ressources en radiologie étaient tout à fait précaires, et il s’agissait de réaliser au plus tôt un service radiologique de première nécessité pour les hôpitaux du territoire et de la zone des armées. L’utilisation des appareils normaux qui permettent de faire face à la plupart des besoins, et qui, de plus, peuvent facilement être transportés, s’imposait donc à cette époque. Partant de ce point de vue, j’ai dirigé les ressources du Patronage National des Blessés presque exclusivement vers la distribution de ces postes normaux dont environ 200 ont été établis par cette Œuvre. À une époque plus avancée de la guerre, quand un matériel important s’est trouvé constitué, le Service de Santé distribua un certain nombre de postes intensifs, mais même alors il semblait légitime d’employer principalement les ressources de l’initiative privée à la distribution de postes normaux, pour satisfaire aux besoins les plus urgents qui continuaient à se manifester. Le but qu’il ne convenait pas de perdre de vue était, en effet, de procurer le bénéfice de l’examen radiologique à tous les blessés sans exception.

Voitures radiologiques. — J’arrive maintenant à la description du rôle très important qui a appartenu, dans la radiologie de guerre, aux voitures radiologiques.

Nous avons vu qu’au début de la guerre, l’appareillage radiologique faisait défaut, et il paraissait légitime de réserver les premières installations fixes aux hôpitaux importants. D’autre part, les nombreux hôpitaux militaires et auxiliaires (Croix Rouge) qui se sont constitués dès le début de la guerre et au courant de celle-ci, occupaient dans bien des cas des locaux de fortune qui ne disposaient pas de courant électrique : tel était, par exemple, le cas de la plupart des écoles dont on sait l’utilisation pour les services hospitaliers. Ainsi des formations, répandues dans toute la France pour recevoir les blessés qui affluaient du front, se trouvaient sans installation radiologique et sans possibilité d’en établir une à bref délai. D’un autre côté, les ambulances qui ont assuré au début de la guerre le service de santé des armées, occupaient des locaux provisoires où l’installation radiologique paraissait d’autant moins indiquée que l’on devait toujours s’attendre à un départ possible. Ainsi, le plan d’organisation primitif comportait un fonctionnement général des hôpitaux et ambulances, en arrière du front et près du front, sans le secours de la radiologie. Pourtant quand apparut clairement l’énormité de la tâche consistant à soigner les blessés de cette guerre, l’aide merveilleuse des rayons X fut chaque jour mieux comprise, mieux appréciée et chaque jour plus demandée. C’est à cette situation que les voitures radiologiques sont venues apporter un remède et une solution provisoire. Élément actif et bienfaisant, elles ont assumé pendant les premières années de la guerre la plus grande partie de la charge du service radiologique.

Une voiture radiologique, généralement automobile, transporte un appareillage complet pour l’examen des blessés. Elle doit donc contenir d’une part, la source d’électricité, d’autre part, les appareils principaux ainsi que tous les accessoires indispensables. La production de courant peut être assurée par un groupe électrogène installé à poste fixe sur la voiture. Ce groupe ne doit être ni très lourd, ni très encombrant, cependant, en raison de la puissance qui lui est demandée, il ne peut guère peser moins de 100 kilogrammes. On le place soit à l’avant de la voiture, soit à l’intérieur de la caisse qui sert de carrosserie. Au lieu d’employer un groupe électrogène, on peut se servir du moteur de la voiture pour entraîner une dynamo placée à l’avant ou bien sur le marchepied. Les avantages de ce dispositif se voient immédiatement : en remplaçant le groupe par une dynamo, on réduit le poids de moitié, et l’on diminue l’encombrement, ce qui permet d’employer une voiture plus légère et plus rapide ; la dynamo d’ailleurs coûtait beaucoup moins que le groupe et était beaucoup plus facile à trouver au début de la guerre. On pouvait donc, par ce moyen, équiper une voiture quelconque, sans même exiger une carrosserie spéciale.

Les appareils principaux, convenablement attachés, peuvent être transportés dans une carrosserie de limousine qui peut, en outre, contenir deux ou trois caisses avec les accessoires. On dispose le tout, de manière à réserver à l’intérieur une place pour le médecin radiologiste, tandis qu’un aide prend place à côté du conducteur.

Si la carrosserie est à construire, on l’établit sous forme de caisse, comme pour une voiture de livraison spacieuse. Elle reçoit un aménagement propre à l’installation des appareils et des caisses. De plus, il est bon qu’après fermeture de la porte, l’obscurité y soit complète, pour que, en cas de besoin, on puisse y développer les plaques radiographiques. Les trois personnes qui composent l’équipe occupent la banquette à l’avant de la voiture.

Bien que l’utilisation du moteur de la voiture pour l’entraînement de la dynamo puisse rendre souvent de grands services, on doit néanmoins reconnaître que ce système comporte des inconvénients, dont les principaux sont la dépense d’essence relativement élevée et la nécessité de faire travailler le moteur de la voiture aussi bien pendant la circulation entre les hôpitaux qu’à l’arrêt, puisque le moteur doit entraîner la dynamo pendant la durée du service. Une bonne voiture, entre les mains d’un bon conducteur, peut, d’ailleurs être ainsi utilisée sans inconvénient. Si, cependant, la voiture circule peu et travaille la plus grande partie de la journée à l’arrêt, l’emploi d’un groupe électrogène est plus rationnel et plus économique.

Au début de la guerre, il s’agissait surtout d’assurer un service rapide, avec les moyens disponibles, tandis que l’essence ne manquait pas et n’était guère économisée. La voiture entraînant une dynamo par son moteur était alors tout indiquée.

J’ai réussi, moi-même, à équiper 18 de ces voitures, grâce à des dons particuliers et aux ressources du Patronage National des Blessés. Plusieurs châssis ont été mis à ma disposition par de généreux donateurs ou donatrices dont certaines ont bien voulu aussi faire les frais de l’appareillage. Presque toutes ces voitures, offertes au Service de Santé à une époque de besoin urgent, ont fait un service considérable, et si quelques-unes ont été usées, d’autres ont continué leur service jusqu’à la fin de la guerre et même au delà.

Il m’est agréable de rappeler ici que la première des voitures radiologiques établies sur mon initiative a été fournie par l’Union des Femmes de France et équipée à ses frais. Cette petite voiture à carrosserie ordinaire, ne portant que l’appareillage strictement nécessaire, a, sans aucun doute, laissé de nombreux souvenirs dans la région parisienne. Desservie d’abord par un personnel bénévole, anciens élèves de l’École Normale ou professeurs, ensuite régulièrement attachée au Val-de-Grâce, elle a assuré seule le service du camp retranché de Paris pendant la plus grande partie de la guerre, en particulier lors de l’affluence de blessés qui se produisit en septembre 1914 à la suite de la bataille de la Marne.

Une autre voiture à carrosserie de limousine, équipée aussitôt après dans mon laboratoire m’a été d’un secours précieux pendant toute la guerre. Elle m’a permis de transporter fréquemment du matériel radiologique demandé par des hôpitaux de l’armée et du territoire, ainsi que d’assurer un service temporaire dans diverses circonstances. La planche IV représente l’une des voitures suivantes qui a fourni un service particulièrement intensif dans la zone des armées.

En même temps que des voitures relativement légères étaient offertes par l’initiative privée, le Service de Santé équipait des camions radiologiques à groupes électrogènes dont le nombre, peu à peu, devint important. Ces équipages, munis d’un matériel très complet, furent distribués principalement dans la zone des armées où ils assurèrent, quand ils furent assez nombreux, un service radiologique


Planche IV
Voiture radiologique et équipe. On voit sur le marchepied de la voiture la dynamo qui peut être entraînée par le moteur.



Appareillage transporté par la voiture radiologique, disposé pour le fonctionnement. On voit, dans leurs boites, les appareils qui servent pour transformer le courant de basse tension fourni par la dynamo, en courant de haute tension propre à alimenter l’ampoule. On voit, de plus, la table, le pied porte-ampoule, l’ampoule et la soupape, ainsi que les caisses d’emballage.
permanent et régulier. Toutefois, dans les dernières années de la guerre, ce service ne comportait que peu de déplacements. J’ai déjà eu l’occasion de parler des grands centres hospitaliers qui ont été établis dans la zone des armées et qui utilisaient le personnel de plusieurs ambulances immobilisées. À ces formations venaient se joindre les postes radiologiques mobiles, pour travailler sur place, souvent pendant plusieurs mois.

Le mode de fonctionnement des voitures légères dans la zone des armées subit une évolution analogue. Alors qu’à leurs débuts, elles avaient à se déplacer fréquemment dans un rayon de plus de 100 kilomètres, en vue de service urgent, plus tard, elles se trouvèrent libérées de cette tâche par la multiplication des installations radiologiques fixes et des camions automobiles fonctionnant comme postes demi-fixes. C’est seulement dans certaines régions du territoire, que de grands déplacements ont pu encore rester nécessaires alors que le matériel était déjà devenu très abondant aux armées.

Évoquons ici, en quelques lignes, cette vie des voitures radiologiques, vie que j’ai pu suivre d’assez près, pour apprécier l’œuvre accomplie par le personnel avec autant d’initiative que de dévouement :

Avisée d’un besoin pressant, la voiture radiologique part pour son service, emportant son matériel complet et sa provision d’essence. Cela ne l’empêche pas de se déplacer à la vitesse de 50 kilomètres à l’heure quand l’état de la route le permet. Le personnel se compose d’un médecin, d’un manipulateur et d’un chauffeur, mais dans une bonne équipe chacun fait plus que son métier. Voici la voiture rendue à destination ; elle était attendue avec impatience pour l’examen de blessés nouvellement arrivés à l’hôpital. Il s’agit de se mettre au travail le plus tôt possible. On descend les caisses et les appareils et on les porte dans la salle où l’on s’en servira. Le chauffeur prépare le groupe ou la dynamo, et établit au moyen d’un long câble (25 mètres suffisent, en général, à tous les besoins) la communication avec les appareils que le manipulateur dispose dans la salle. Avec l’aide d’infirmiers on pose aux fenêtres les rideaux noirs apportés par la voiture, ou les couvertures de l’hôpital. Le manipulateur et son chef, d’un coup d’œil, choisissent la disposition des appareils, ils les placent, ils assemblent les pièces démontables de la table et du pied porte-ampoule, installent l’ampoule et la soupape, établissent les connexions. On remplit la turbine de gaz d’éclairage pris à un tuyau ou apporté par la voiture dans une poche à gaz de 25 litres. Un signe au chauffeur : voici la dynamo en fonctionnement et l’on envoie un courant d’essai dans l’ampoule. Si elle donne satisfaction, tant mieux ; si non, on procède rapidement à un réglage délicat, ou bien on prend une ampoule de secours. On prépare l’écran radioscopique, et toute sorte de petits accessoires à portée de la main : papier, crayons, gants et lunettes de protection, fil à plomb ; on dispose à l’abri des rayons les plaques et châssis et on place dans le cabinet de photographie les bains qu’on a apportés ; quelquefois le cabinet lui-même doit être préparé avec des rideaux. Enfin tout est prêt. Si l’on n’a pas eu de déboires et si l’on se trouve dans un endroit connu, l’installation a pu être faite en une demi-heure. Il est rare qu’elle demande une heure.

C’est le moment de se mettre au travail avec les médecins et les chirurgiens de l’hôpital ou de l’ambulance. On apporte les blessés sur des brancards ou bien l’on fait venir ceux qui sont moins atteints. On fait les examens radioscopiques, on prend des clichés, quelquefois on opère sous les rayons. Un aide inscrit toutes les observations. Cela dure autant qu’il est nécessaire, l’heure est oubliée, seul importe le souci d’achever la besogne. Quelquefois un cas difficile occasionne un retard, d’autres fois le travail progresse rapidement. Enfin, la tâche est finie. On emballe le matériel dans les caisses, et l’on retourne à son port d’attache, pour recommencer le même jour ou bien le lendemain.

On comprend facilement que dans ces conditions de travail, une équipe radiologique pouvait acquérir une expérience considérable ainsi que l’habitude de « se débrouiller », faire face à toutes les éventualités. Aussi, quand le service de circulation se fut ralenti en raison de la multiplication des postes fixes et demi-fixes aux armées, les équipages mobiles qui avaient rendu les plus grands services ont été constitués en « équipes de perfectionnement » pour visiter les nouveaux postes, pour conseiller le personnel et pour contrôler le fonctionnement.

Pour le service de circulation, des voitures légères sont assurément d’un emploi plus facile. Aussi je pense, qu’à côté des voitures massives et solides, on devrait toujours conserver un type de voiture très mobile pour le secours d’urgence. Parmi les voitures radiologiques du Patronage, la plus légère emportait un matériel de 250 kilos, suffisant pour les besoins ; c’était un petit châssis à carrosserie très légère, pouvant passer dans des chemins étroits et circulant avec rapidité ; plusieurs chefs de service aux armées m’ont exprimé le vif désir de disposer de voitures de ce genre pour un service rapide.

Il convient de remarquer que les voitures radiologiques peuvent, dans certains cas, utiliser le courant électrique des hôpitaux où elles viennent travailler. Elles ne servent alors que pour transporter le matériel et le personnel, et s’il s’agit de petites distances dans une ville et dans ses environs, une voiture à cheval peut remplacer une voiture automobile.

Les voitures radiologiques qui ont fourni un travail intensif pendant la guerre (certaines ont permis d’examiner 10 000 blessés et davantage) ne sont pas condamnées à disparaître dans la période de paix. Elles continueront à être utilisées, d’abord dans les régions libérées, puis dans toute la France et ses colonies, pour assurer l’examen radiologique de malades non transportables dans des localités dépourvues de postes fixes, et pour suppléer comme postes de secours aux arrêts de fonctionnement des postes fixes par suite d’accidents. Ainsi pourra-t-on tirer parti de l’acquit que cette forme particulièrement active du service de radiologie doit à la guerre.