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La région de l’Abitibi : terres à coloniser/03

La bibliothèque libre.
Département de la colonisation, des mines et des pêcheries (p. 9-10).

DESCRIPTION DU PAYS



La région proprement dite de colonisation de l’Abitibi comprend environ trois millions d’acres de terre, éminemment propres à la culture des céréales.

Cet immense territoire est borné au nord par le 49e parallèle ; à l’est, par la rivière Bell et le lac Obaska ; au sud, par le grand lac Victoria, la rivière Ottawa, le lac Expanse, le lac des Quinze, le Temiscamingue ; à l’ouest par la province d’Ontario.

Il occupe à peu près le centre du grand plateau laurentien avec une élévation un peu au-dessous de la surface générale de ce plateau ; en effet, tandis que la hauteur moyenne du plateau laurentien est de 1 000 à 2 000 pieds au-dessus du niveau de la mer, dans l’Abitibi, elle ne dépasse pas 1 100 pieds.


LA FLOTTILLE DE LA RIVIÈRE HARRICANA À AMOS — 1918

Comme la ligne de la hauteur des terres traverse à peu près le centre de cette région, l’écoulement des eaux se trouve divisé presque également entre le bassin du St-Laurent et celui de la baie James.

Au sud de la ligne de séparation, les eaux de l’Abitibi sont drainées par le lac Barrière qui décharge dans le lac des Quinze, et par la rivière Kinojevis, qui coule dans le lac Expanse. Cette rivière prend sa source dans le canton Launay, près de la voie du Transcontinental : jusqu’à sa réunion à la rivière Kewagama, décharge du lac du même nom. elle s’appelle Villemontel ; sur son parcours elle reçoit les eaux des lacs Dufresnoy, Cléricy, Dufault, Rouyn, Kekeko, la Bruère et Caron. C’est une splendide route canotière.

Sur le versant nord, à l’ouest, le lac Abitibi reçoit les eaux de plusieurs rivières, dont les principales sont la rivière Haut Abitibi, décharge du lac Duparquet, qui reçoit par la rivière Kanasuta les eaux des lacs Dasserat et Labyrinthe, la rivière LaSarre, décharge du lac Macamic, qui reçoit par la rivière Loïs les eaux du lac du même nom, et par la rivière Bellefeuille, les eaux du lac Robertson.

Au centre la rivière Harricana, qui a une longueur de 360 milles dont les beaux lacs Lemoine, DeMontigny, Malartic, LaMotte, Obalski, ne sont que des élargissements, reçoit une multitude de petits affluents, et draine, dans sa course vers la baie James, un territoire de 11 000 milles carrés.

À l’est, les rivières Laflamme et Taschereau coulent vers la rivière Bell qui décharge elle-même, après un parcours de 176 milles, dans le lac Mattagami et de là dans la baie James, sous le nom de rivière Nottaway, après un parcours de 150 milles, drainant en tout un territoire de 36 500 milles carrés.

Comme on le voit les lacs et les rivières ne manquent pas dans cette partie de la province. Une particularité remarquable de cette région, c’est que les rivières sont très larges et profondes, peu proportionnées au volume d’eau qu’elles transportent, tandis que les lacs qu’elles alimentent sont très plats. Ainsi la rivière LaSarre qui a un bassin de drainage d’environ 650 milles carrés, a une largeur de 200 à 300 pieds, et une profondeur de 25 à 30 pieds sur un parcours de plusieurs milles à partir de son embouchure dans le lac Abitibi, tandis que ce lac qui couvre une étendue de 335 milles carrés, a une profondeur moyenne de moins de 10 pieds ; de sorte que le chenal de la rivière LaSarre est de 15 pieds plus bas que le fond du lac Abitibi dans lequel elle se déverse.

Ce phénomène s’expliquerait par le fait que le courant, plus rapide dans la crue des eaux au printemps, aurait pour effet de déplacer une plus grande quantité du fond glaiseux et d’augmenter peu à peu la profondeur de celui-ci.