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Le Batteur d'estrade (Duplessis)/II/XXIII

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A. Cadot (tome Vp. 4-7).

XXII

LA RANÇON.


Quoiqu’il se fût écoulé plus d’une demi-heure depuis qu’il s’était jeté tout habillé sur son lit, M. de Hallay ne dormait pas encore ! Le bras gauche replié sous sa tête, le dos appuyé sur sa couche et les jambes pendantes sur le sol, il était en proie à un affaissement physique et moral qui engourdissait ses nerfs et donnait des bourdonnements à son cerveau. Ses pensées, ordinairement si nettes, si arrêtées, si positives, étaient obscurcies comme par un épais brouillard ; sa torpeur était si grande que, loin de songer à combattre cette double léthargie momentanée du corps et de l’esprit, il l’acceptait au contraire avec une joie semblable à celle qu’éprouve le voyageur harassé de fatigue, lorsque sonne l’heure de la halte et du repos. Cependant un léger bruit qu’il avait cru entendre lui avait fait plusieurs fois relever lourdement la tête ; à la fin, persuadé qu’il se trompait, il avait cessé d’y faire attention.

Tout à coup il tressaillit, il venait de sentir un souffle humide et chaud passer sur son visage ; presque au même instant une voix ironique et clairement accentuée retentit à deux pas de lui, et le fit bondir sur son lit.

— Quel touchant tableau présente le sommeil et le repos du juste ! disait-elle cette fois en français.

Le premier mouvement de M. de Hallay fut de prendre ses pistolets, ils n’étaient plus sur la chaise où il les avait déposés ; sa seconde action, de s’élancer hors de sa couche ; une main de fer l’arrêta dans son élan.

— Ne bougez pas, ne criez pas ou je vous tue, reprit la voix. Bien ! voici que vous êtes raisonnable ! Marquis, je suis votre très-humble serviteur ! J’espère que vous vous êtes toujours bien porté depuis que j’ai eu l’honneur de vous voir à San-Francisco ?

— Joaquin Dick ! murmura M. de Hallay.

— Lui-même, pour vous servir !… Mais permettez que je m’asseye, marquis, j’ai dû ramper pendant près d’un mille avant d’arriver jusqu’ici. Ce genre de locomotion exige une extrême tension des muscles. Je suis presque fatigué !

Le Batteur d’Estrade n’avait pas achevé de prononcer cette phrase, que déjà M. de Hallay, c’est une justice à lui rendre, avait recouvré toute sa présence d’esprit et tout son sang-froid.

— Que me voulez-vous, señor Joaquin ? Quel motif me vaut l’honneur de cette visite nocturne… et un peu irrégulière ?…

— Irrégulière est une expression dont je dois vous savoir gré, monsieur ; car, réellement, vous auriez pu taxer ma visite d’inconvenante… Mon excuse est dans l’urgence d’une communication des plus importantes pour vous que j’ai à vous faire. Et puis, vous savez qu’au désert on n’est pas trop rigoriste sur l’étiquette, on y tolère un certain laisser-aller… Ah ! ah ! voici que vous ne m’écoutez plus… Tiens, ce sont vos pistolets qui attirent votre attention ? Je les ai placés, ainsi que votre carabine, hors de votre portée, justement afin de vous éviter des distractions !… Bon ! autre chose ! voici que vous vous ramassez sur vous-même avec l’intention de vous élancer sur moi. Cette manœuvre m’est familière… j’ai souvent chassé le tigre et la panthère. Restez donc tranquille : votre gymnastique ne vous réussirait pas. Ne voyez-vous point, marquis, que, depuis que je vous parle, j’ai constamment laissé mes mains dans mes poches ? Que diable ! un homme comme vous ne devrait pas ignorer qu’il faut toujours se méfier, au désert, d’un interlocuteur qui ne montre pas ses, mains. Du reste, comme je ne suis ni un fantôme, ni une ombre, je ne disparaîtrai pas sans que vous vous en aperceviez. Rien ne vous presse.

— Soit, parlez, mais n’oubliez pas que si…

— Des menaces ! interrompit Joaquin Dick. Oh ! marquis, je ne vous reconnais plus ! Le contact de vos associés vous a nui considérablement. Les provocations à longues périodes et à pompeuses périphrases ne sont plus de notre siècle. Aujourd’hui, on s’explique en hommes d’affaires. Et puis, qui est-ce qui vous prouve que je suis votre ennemi ? Qui vous assure qu’en me rendant ici, je n’ai pas au contraire cédé au simple désir d’avoir de vos nouvelles ? C’est trop de modestie, marquis, de ne pas admettre que l’on puisse être inquiet de vous !

— Trêve de sottes railleries, señor Joaquin !… vous choisiriez, je vous en avertis charitablement, un mauvais moment pour plaisanter !

— Bah ! et pourquoi ?

— Parce que, si vous me fatiguez de vos vains propos, je perdrai patience !…

— Eh bien ! après ?

— J’élèverai la voix !

— Ce serait de mauvais goût ; mais enfin, je ne devine ni en quoi ni comment vos efforts de larynx aboutiraient à me punir de ma gaieté. Je serai quitte, si vous faussez, de me boucher les oreilles. Voilà tout.

— Vous croyez ? Voulez-vous que j’essaye ?

— Essayez, marquis. Toutefois, prenez garde que votre véhémente déclamation n’attire ici quelques-uns de vos nobles et braves associés !… Dame ! vous comprenez qu’il vous faudrait alors motiver à leurs yeux ma présence auprès de vous… et cela pourrait vous embarrasser… Les prétextes ne viennent pas toujours à point nommé… on ne les trouve souvent qu’en redescendant l’escalier !… Et tenez, j’ai mis le doigt sur la plaie… Votre étonnement m’apprend que vous n’aviez pas songé à cette difficulté, et que si vos aimables bandits étaient entrés à l’improviste dans votre tente, vous n’auriez su de quelle façon me présenter à leurs seigneuries.

— Si ceux que vous nommez mes associés, et que, moi, je nommerai, mes gens, accouraient à ma voix, votre présentation serait vite faite, señor Joaquin ! Je leur dirais : Cet homme s’est introduit ici pour m’assassiner. Emmenez-le et faites-en ce que vous voudrez.

— Ces paroles, d’un laconisme vraiment antique, ne manquent pas de grandeur !… On dirait un écho des Thermopyles ! Et que feraient-ils vos gens, puisque gens il y a ? Je parie, marquis, que vous ne devinez pas ce qui résulterait de cette présentation ?

M. de Hallay ne répondit que par un sinistre sourire.

— Il en résulterait, continua tranquillement le Batteur d’Estrade, que vous seriez fusillé demain matin, au point au jour. Oh ! mon Dieu ! c’est comme j’ai l’honneur de vous le déclarer… et fusillé, entendez-vous bien ? par vos propres gens, qui m’acclameraient ensuite, à votre place, pour leur chef. Ceci, marquis, n’est pas une sotte plaisanterie, c’est une réalité très-sérieuse dont il vous est fort facile de vous assurer, si bon vous semble. Pourtant, je crois que vous auriez tort de tenter cette expérience. Le parti le plus sage que vous ayez à suivre est celui de m’écouter.

La parole de Joaquin respirait une conviction si entière, si profonde, que M. de Hallay, malgré son intrépidité incontestable et sa rare audace, se sentit, sinon intimidé, du moins gêné.

Soit qu’ayant conscience de sa supériorité, il dédaignât prendre avantage de l’embarras de son ennemi, soit plutôt que, dans sa douloureuse incertitude, il eût hâte d’en arriver à ce qui concernait Antonia, le Batteur d’Estrade continua sans s’arrêter :

— Monsieur de Hallay, quand on traite une question de vie ou de mort, les délicatesses de langage sont hors de mise ; elles doivent disparaître devant la gravité de la situation. Ne voyez donc dans ce que je vais vous dire, ni l’intention de vous blesser, ni celle de vous accuser. Ce que je cherche avant tout, c’est la clarté.

Joaquin Dick fit une pause assez longue ; puis, d’une voix dénuée, du moins en apparence, de toute passion :

— Marquis, reprit-il, les papiers que vous avez volés à Evans, après l’avoir assassiné, n’indiquent que d’une façon fort obscure et très-inexacte l’endroit où sont enfermés et cachés les trésors dont la possession est la pensée de vos jours, le rêve de vos nuits, l’unique objet de votre expédition !… Une seule personne au monde a vu et touché ces trésors ! Cette personne, c’est moi, et je viens vous les offrir !

L’effet que cette déclaration produisit sur M. de Hallay fut immense. Il tressaillit comme s’il avait été atteint par une décharge électrique, et resta pendant plus d’une minute incapable d’articuler une syllabe.

Enfin, faisant un puissant effort sur sa stupeur :

— Vous connaissez ces trésors, señor Joaquin, répéta-t-il d’une voix à peine articulée, et vous venez me les offrir ?

La cupidité de M. de Hallay, qui, loin de protester contre l’accusation du meurtre d’Evans, l’acceptait au contraire sans hésiter, du moment où il était question d’or, fit sourire tristement Joaquin Dick ; cette cupidité féroce lui donnait bon espoir pour sa négociation, mais depuis que la Providence lui avait révélé d’une façon à la fois si miraculeuse et si inattendue l’innocence de sa Carmen, le spectacle des bassesses humaines l’affligeait, au lieu de le réjouir comme autrefois.

— Mais non, ce que vous me dites là est invraisemblable, reprit le marquis avec une extrême animation et sans attendre la réponse de son interlocuteur. Si vous connaissez ces trésors, c’est qu’ils sont à vous ; or, il n’y a personne sur la terre qui consentirait volontairement à se priver de millions en faveur d’un autre homme, et, à bien plus forte raison, quand cet homme est son ennemi !…

— Votre raisonnement est fort juste, monsieur, mais la base en est fausse. Ce n’est point une offre que je vous fais… c’est un marché que je vous propose !

— Un marché ?

— Marché, négociation ou échange, peu importe le mot ! La question est celle-ci : « J’ai besoin de vous et vous avez besoin de moi. » C’est donc une affaire à traiter : pas autre chose.

Un assez long silence suivit cette réponse du Batteur d’Estrade.

— Apprenez-moi, señor, reprit M. de Hallay, quel est ce service que vous estimez à un si haut prix ; en suite, il vous restera à me prouver, si nous tombons d’accord, que vous êtes en mesure de remplir votre engagement.

— Réellement, vous jouez de bonheur, marquis, car il est bien rare que l’on propose des millions à un homme pour accomplir une bonne action. Or, le service que je suis disposé à vous payer si cher est simplement un acte de justice.

— Ah ! Continuez…

L’exclamation de M. de Hallay contenait une nuance très-marquée de doute.

À son tour Joaquin hésita ; ce moment allait décider du sort de sa fille bien-aimée. La fortune colossale qu’il jetait dans la balance où devait se peser la destinée de son enfant lui semblait si peu de chose en comparaison de la liberté et du bonheur d’Antonia !

— Monsieur de Hallay, dit-il, je ne veux tomber ni dans une déclamation banale ni dans d’inutiles développements oratoires ; toutefois, laissez-moi vous rappeler qu’il s’agit en ce moment-ci, pour vous, d’une fortune princière. Votre acceptation, c’est la réalisation presque immédiate de vos rêves les plus extravagants, les plus insensés ; votre rentrée triomphale dans la société, une existence de luxe, de splendeurs et de plaisirs sans cesse renaissants, un enivrement continuel. Votre refus, au contraire, est une lutte sans aucune chance probable de succès, des fatigues inouïes, des privations affreuses, un sanglant et tragique dénoûment. Hésiter entre ces alternatives, ce serait, de la démence. Une pareille occasion se présente biens rarement une fois, mais jamais deux dans la vie.

— Quelque brillante que soit votre éloquence, señor Joaquin, elle est bien pâle, comparée au rayonnement d’un million. Or, il s’agit entre nous, non pas d’un million mais de plusieurs millions. Au fait donc, je vous prie : que demandez-vous ? qu’exigez-vous ?

Le Batteur d’Estrade hésita ; son cœur battait à se rompre. Enfin, enveloppant le marquis d’un long et solennel regard, si l’on peut, parler ainsi :

— Je vous demande la liberté d’Antonia ! dit-il d’une voix grave et lente.

Un sourd et lugubre silence suivit cette réponse. L’émotion des deux hommes était à son comble. Cinq minutes, qui parurent à Joaquin un siècle, s’écoulèrent ainsi ; le marquis, la tête cachée entre ses mains, réfléchissait ; le gonflement moite des veines de, son front trahissait l’agitation de son sang.

— Eh bien, monsieur ? demanda de nouveau, Joaquin, incapable de supporter plus longtemps cette incertitude.

Le marquis retira ses mains de devant sa figure : il était pâle comme un mort, mais ses traits portaient le cachet d’une résolution inébranlable.

— Vous l’aimez donc bien, vous aussi, señor ! s’écria-t-il avec une douloureuse et farouche ironie.

Le Batteur d’Estrade resta impassible.

— Ce ne sont ni des commentaires, ni des interrogatoires que je vous demande, c’est un oui ou un non !…

— Non.

— Ainsi, vous me refusez ?

— Oui.

Ces deux monosyllabes retentirent cruellement dans le cœur de Joaquin Dick, ; mais, préparé d’avance au coup affreux qui le frappait, il ne sourcilla pas ; il ressemblait au fier et courageux Indien qui, attaché au poteau des tortures, brave, humilie et fatigue, par son indomptable et tranquille fermeté, la rage impuissante de ses bourreaux.

— Vous avez eu tort, monsieur de Hallay, de consulter votre amour-propre dans l’acte le plus important de votre vie, reprit-il avec un flegme glacial, d’autant plus tort que votre orgueilleuse obstination aboutira fatalement pour vous à deux insuccès. Vous repoussez maintenant ma générosité, soit ; alors vous aurez à vous incliner bientôt devant ma force. Je vous jure que le jour du châtiment ne tardera pas à venir pour vous, et ce châtiment, marquis, égalera vos crimes. Il sera sans nom.

Le Batteur d’Estrade s’attendait à ce que son interlocuteur accueillerait ses menaces par des transports de colère ; cette fois il s’était trompé. Le marquis ne sourcilla point, et ce fut avec un sang-froid égal au sien qu’il lui répondit :

— Señor Joaquin, votre existence est enveloppée d’un mystère que je ne chercherai pas à percer. Qui que vous soyez, millionnaire, aventurier, grand seigneur ou vagabond, vous n’êtes pas, je le reconnais volontiers, un homme ordinaire. Ne vous abaissez donc pas vis-à-vis de moi jusqu’aux injures, vous gâteriez ainsi la position d’égalité que je veux bien vous accorder dans notre antagonisme ou notre rivalité !… L’ardente passion que j’éprouve pour Antonia est le seul, l’unique, motif de mon refus !… J’aime l’or, oui, c’est vrai, je l’aime et pour lui-même, et pour les jouissances qu’il procure. Je suis cupide, avare, prodigue et orgueilleux tout à la fois. Avec de pareils instincts, il est peu de choses que je ne sois prêt à entreprendre pour arriver à la fortune, c’est encore vrai, cependant je ne lui sacrifierai pas mon amour. Oh ! laissez-moi poursuivre, je vais m’expliquer. Quand j’ai rencontré Antonia, j’avais eu certes dans ma vie de nombreuses intrigues, beaucoup de caprices éphémères, quelques rivalités d’amour-propre ; mais, l’amour réel, inexorable, terrible, tel que je le connais maintenant, n’avait jamais enflammé mon sang de ses inextinguibles ardeurs ! Antonia a complété, si je peux parler ainsi, l’ensemble de mes passions ; elle m’a révélé l’emploi des forces inoccupées et comprimées qui jadis se combattaient sans cesse en moi, et me conduisaient à d’illogiques témérités !… Aujourd’hui j’ai un but : réussir ; ce n’est pas seulement, à mes yeux, amasser de l’or et éblouir la foule, c’est montrer à Antonia ma supériorité sur les autres hommes, c’est la forcer à me respecter, à me craindre, à m’aimer. À présent, señor Joaquin, que vous savez le vrai mot de mon refus, j’espère que vous vous épargnerez la peine d’insister.

Tant que M. de Hallay avait parlé, le Batteur d’Estrade avait conservé son impénétrable impassibilité, et pourtant les angoisses de son cœur dépassaient en souffrances les douleurs du patient attaché pantelant sur la roue. Il était sublime de dignité dans son martyre.

— Je vous remercie de votre franchise, marquis, dit-il, mais, comme je ne tiens pas à rester votre débiteur, je vous donnerai, en échange un avis… celui de ne pas chercher à revoir Antonia tant que vous serez dans l’Apacheria ?

— Pourquoi, señor ?

— Parce que au moment où votre pied se lèverait, soit pour franchir le seuil de la tente où elle repose, soit pour pénétrer dans le chariot où elle voyage, vous tomberiez frappé par une balle conique empoisonnée !… Oh ! ceci n’est pas une menace, c’est simplement un avertissement !… Que vous en fassiez oui ou non votre profit, cela m’est parfaitement égal !… Je ne voulais pas, je vous le répète, rester votre débiteur ! Nous voilà quittes !… Cela me suffit !…

— Mille remercîments à mon tour, cher señor Joaquin Puis, un dernier mot :

— Dites.

— Qui donc m’enverrait cette balle si remarquable par ses propriétés meurtrières ? Vous sans doute ?

— Qu’importe ?

— Oh ! quant à moi, cela m’est on ne peut plus indifférent. Vous comprenez que devant être tué, car j’ai, en effet, l’intention de retourner sous peu présenter mes hommages à Antonia, je n’attache aucune importance à ce que cette balle si mystérieuse, si infaillible et si agréablement confectionnée, sorte de telle ou telle carabine. Je me considère déjà comme supprimé de ce monde. Ma question, señor Joaquin, n’a d’autre but que de vous éviter une désillusion.

— Je ne vous comprends pas.

— Dame ! c’est que si vous comptiez sur votre adresse pour me foudroyer aux genoux d’Antonia, vous auriez tort.

— Vous croyez, marquis ?

— J’en suis sûr !

— Jusqu’à ce jour, ma carabine n’a pas encore fait défaut à ma volonté.

— Soit… je vous accorde sans marchander l’infaillibilité de l’œil et de la main !… Là ne porte pas mon doute ; mais vous me semblez oublier une chose…

— Quoi donc ?

— Que vous n’êtes pas encore sorti du campement…

— Eh bien ?

— Eh bien ! supposez, et cette hypothèse, qui n’a rien de bien hardi, est en outre fort flatteuse pour vous, supposez que j’aie ajouté une foi entière à ce que vous avez bien voulu me déclarer tout à l’heure, c’est-à-dire que vous seul connaissez les trésors que nous cherchons ; ne pensez-vous pas que je serais aussi sot pour mes intérêts propres que coupable auprès de mes gens, si je n’utilisais pas les précieux renseignements que vous m’offrez avec tant de grâce ? Vous laisser partir, señor Joaquin, ce serait de ma part un acte de trahison vis-à-vis des braves gens que vous appelez mes associés ! Voilà pourquoi je vous disais à l’instant que si vous comptiez sur votre adresse pour me foudroyer aux genoux d’Antonia, vous aviez tort. Señor Joaquin, vous êtes mon prisonnier !