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Le Drame d'Alexandre Dumas (Parigot)/03/09/04

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IV

ADÈLE ET ANTONY.

Il la tue[1]. M. Maurice Souriau estime que la pièce ne finit pas[2]. Ce critique est sanguinaire. Il lui faut au moins les dénoûments de Mérimée. À la vérité, Adèle morte, le drame meurt avec elle. Car, en dépit du titre, il s’incarne en elle. Elle en est la raison d’être, passionnelle, morale. Et peu à peu elle tire à elle l’intérêt de l’œuvre, comme Pauline dans Polyeucte. La femme nous touche plus que ces fous sublimes ou absurdes. Car en elle se perpétue la tradition des sociétés.

Avec Adèle paraît sur notre théâtre la femme moderne. C’est J.- J. Weiss qui nota le premier, je pense, que la morale qui se dégage de cette œuvre immorale fait songer au Supplice d’une femme[3]. Il eût pu marquer davantage que les douleurs, angoisses, déshonneur et mort d’Adèle forment une suite de causes et d’effets logiques, qui découlent d’un nouvel état social et légal, duquel le théâtre contemporain va naître. Et nous verrons les femmes, la femme, et non pas seulement Adèle, absorber de nouveau sur ce théâtre les premiers rôles. Celle-ci est la protagoniste et l’aïeule.

Je ne crains pas de dire qu’elle est plus vraie qu’Antony, étant beaucoup moins romantique. Le réalisme y a plus de part. Elle est pâle par convention ; mais ils le sont tous. « La pâleur, a dit Dumas, est pour ces personnages un des premiers besoins du drame moderne[4]. » À peine romanesque : elle croit aux pressentiments et voit beaucoup de[choses dans le mot : adieu. Rien de plus. Elle a « les yeux tristes et la bouche sévère »[5] : on se souvient que Mélanie était fille de Minerve. À vrai dire, elle est bien la fille des soldats de l’Empire, faible femme auprès de ces héros, mais qui a des sens et de l’imagination. C’est par les sensations que l’amour entre en sa fantaisie. Elle a vu Antony, debout, les bras croisés, pâle et triste aussi. Elle a subi « la fascination de ses yeux et le charme de sa voix[6] ». Madame Guichard, la veuve Guichard, l’amoureuse de M. Alphonse, subira ce charme et cette fascination. Adèle avait aimé Antony, avant d’épouser le colonel, non pas seulement d’un amour de tête, mais pleinement, quoique virtuellement, et prête à « palpiter » entre ses bras. Et c’est une femme très douce ; les mères de ces femmes-là étaient tendres aux grognards revenus de loin. Elle a cela dans le sang : la force l’émeut. L’accident du troisième acte la remplit d’indignation et de délice. Elle se distingue par là de celles qui l’ont suivie, et dont les pires seront sensuelles et froides, romanesques sans imagination, terribles ennuyées, dures à l’homme qui les détient.

Adèle ne s’ennuie pas. Elle a de l’imagination, mais juste assez pour embellir la fête des sens et accepter la vie. Moins isolée, et si elle n’avait affaire à un Antony, elle serait une bonne mère dans une existence familiale. Elle aime sa fille : elle s’efforce d’aimer son mari ; elle le respecte et l’estime au moins. Elle sait son devoir de femme, et ses devoirs de femme du monde, et, en leur nom, elle se condamne elle-même au cinquième acte. Un époux moins absent, plus délié, et qui aurait eu la main plus légère, en eût fait une épouse accomplie. Il la laisse seule, elle est faible ; elle est une victime de sa chair et des salons. Moins chien battu, moins concentrée et puritaine que Kitty Bell, elle est infiniment plus femme, de son milieu et de son temps.

Désormais, c’est la question de l’adultère qui se pose avec fracas, dans le décor approprié. Antony n’est pas le dernier acte d’une tragédie qui ne finit point[7] ; mais le premier acte d’un drame qui commence. Dumas qui, comme tous les romantiques, n’en a qu’une obscure conscience, n’a pas tout dit dans sa pièce. Mais les Lettres à Mélanie nous permettent de supposer[8], on s’en souvient, qu’Adèle a pu donner un enfant à Antony, et que cet enfant fut une fille. Cette fille, née d’une baronne, deviendra comtesse de Lys, et, issue d’un bâtard, sera baronne d’Ange ou princesse de Bagdad. C’est l’origine d’une redoutable lignée. Adèle ne laissait pas d’estimer son mari. Mais prenez garde que ce siècle débute, et que les romantiques, chantres bourgeois qui divinisent la femme bourgeoise, n’ont pas encore produit leur plein effet ; que la céleste créature, ainsi chantée et divinisée, va prendre cet encens pour un culte et son personnage de déesse au sérieux ; et que le jour où Dandin, enfin éclairé par les caprices de l’idole, entreprendra de réagir, il ne sera plus que Dandin et viendra trop tard dans un siècle déjà trop vieux. Et puis, Adèle est chrétienne, moins dans la pièce que dans le manuscrit ; mais elle l’est, elle prie Dieu, et meurt avec résignation. Les autres ni ne prieront ni ne mourront — volontairement du moins. Car la religion, selon le mot de Vigny, « s’en est allée en plaisanterie, fondue avec le sel attique dans le creuset des philosophes[9] ». À bientôt le pistolet, le commissaire, et le joli jeu de la loi. Ce sont de beaux dénoûments en perspective, à mesure que l’intérêt social va se faire place sur le théâtre et la question du mariage se discuter plus à fond et plus explicitement. Les dramaturges, dont la femme adultère est la souveraine providence, salueront en Adèle le prototype.

Le rôle d’Antony est plus fantastique. Ou mieux, il est double ; il y a deux hommes en lui, tous deux mis au point du goût public. Ai-je besoin de redire que le plus lyrique n’est pas le j)lus original ? C’est un frère jumeau de Didier, en bottes molles, et qui évoque moins des sentiments que des lectures à la mode : très inférieur, quoique plus théâtral, à chacun des types littéraires qu’il reflète et traduit à la grosse. Il réunit en soi tout le chapitre des imitations exotiques ; il est, à lui seul, Hamlet, Fiesque, Franz, Werther, Lara, le giaour, à la bonne franquette. Il brandit tous ses souvenirs. Il porte à la force du poignet tout un musée de grands hommes. De ces âmes sonores il est un écho populaire. La jeune France volcanique et incandescente[10], échauffée des mêmes réminiscences, en pensa délirer. On ne s’étonne point qu’elle se soit arraché les lambeaux de l’habit vert de Dumas[11]. Saintes reliques ! Loi du talion ! Ainsi fut partagé le pourpoint d’Hamlet par Schiller, Gœthe, Byron qu’on admirait avec enthousiasme, sans trop approfondir. Dumas n’approfondit pas davantage. Il invoque le ciel et Satan, malgré le doute qui le dévore. Il se fait un vocabulaire et un formulaire d’énergumène. « Honte au lieu de sang[12] ! » Et ces vulgaires adaptations vont aux nues. Il faut se délier de ces succès explosifs, à mitraille. Pendant quelque temps encore, ses personnages les plus vigoureux seront en proie à ces accès du mal littéraire saxon. Passe pour Catherine Howard ; mais Buridan, le capitaine Buridan n’en est pas indemne[13] !

La popularité d’Antony n’aurait point dépassé les cénacles, s’il n’avait été qu’un composé du lyrisme étranger. Il est proprement le Figaro de 1830 : et c’est une autre affaire. L’imagination de Dumas lui a, cette fois, tenu lieu d’observation. Il a deviné, en lui-même premièrement, et aussi dans l’atmosphère où il vivait, l’individu qui s’évertue dans ce xixe siècle siècle débutant ; il a créé le type de l’action, musclé, phraseur, ivre de mots, avide de jouir, impatient des obstacles, des traditions et des conventions, à qui toute supériorité porte ombrage, et déjà mécontent de tout en cet état social où tout lui est ouvert. Faites sauter le masque : l’homme paraît, le canon du type moderne. Didier est rêveur et chante la romance ; cette inertie poétique n’est pas le fait d’Antony. Il entre dans son époque, botté, la cravache en main, et résolu à tourner au profit de ses exigences, qui ne sont pas modestes, les plus immédiates conséquences des « grands principes ».

Il est fils de la Révolution, c’est-à-dire d’on ne sait pas qui, du hasard. De cette naissance obscure il souffre dans son orgueil d’individu lésé[14]. Il sent (il le croit du moins) qu’il y a en lui l’étoffe d’un personnage. Richard Darlington ne se refroidira point sur ce sentiment ; et Halifax aura la même intrépidité d’opinion, reprenant à son compte les paroles du barbier-tribun[15]. Antony supporte mal son anonymat ; plus passionné que sensible, et plus orgueilleux que passionné, s’il recherche sa mère, c’est pour se faire un état civil, et parce que cette énigme originelle le gêne pour parvenir. Déjà percent quelques ridicules de parvenu : faute de pouvoir étonner le monde par sa naissance, il a recours à la singularité du costume[16] ; il se fait une tête, comme les « Jeune France » à la première de Hernani. L’excentricité sent son fils de bourgeois et son petit génie.

Au reste, toujours prêt à l’action et bondissant. Tous moyens lui sont bons. Il arrête les chevaux emportés ; il casse les vitres ; il est gaillard et énergique à toute réquisition. Il ne dément pas la race de l’Horatius Coclès du Tyrol. Musset a beau plaisanter[17] : il a toute sorte d’esprit, saut celui d’Hercule. Antony compte d’abord sur cet esprit-là. Il y a dans son amour une frénésie de possession, un déchaînement des sens, et une superbe de l’animal conquérant, une gloire de l’assaut, qui ne se repaît ni de dilettantisme ni d’analyse. L’imagination française ne répugne pas à ces triomphes ; et je pense que ce ne fut pas la moindre cause de l’enthousiasme qui salua Antony, même aux loges de balcon[18]. Aux yeux de Dumas, c’était la plus belle victoire de l’individualisme[19].

Antony a d’autres mérites, et aussi d’autres illusions, qui sont propres à notre siècle. Il a étudié les arts, les langues, la science ; il est jeune, et il a « tout étudié, tout appris[20] ». Le Fils naturel ne le lui cédera point. Pour avoir lu Rousseau et ses imitateurs allemands ou anglais entre quinze et vingt-cinq ans, ces héros encyclopédiques pensent tout savoir. Ce n’est pas le moins grave danger de leur orgueil. Cette foi en l’omniscience et en leur supériorité intellectuelle aboutit à la misanthropie des déclassés. Antony n’est pas loin de Giboyer[21]. Encore n’apprend-il pas pour le plaisir de comprendre, ou pour celui plus relevé d’être utile aux autres hommes. Il y cherche une arme ; il veut contraindre « les préjugés à céder devant l’éducation[22] » (comme si instruction et éducation étaient une même chose), forcer les portes du monde, pénétrer dans le temple. Cela aussi trahit son parvenu, et dénote un prurit d’aristocratie. Jeune bourgeois, montrez patte blanche : il y a de la fièvre de M. Jourdain dans votre cas. Et vous vous étonnez, courtisant les femmes et convoitant les filles, qu’on vous demande des nouvelles de votre famille ?… Vous vous estimez avantageusement, il est vrai. Cela peut mener loin, surtout quand on y joint quelque autre chose. Mais est-ce assez de penser bien de soi et mal des autres, pour vaincre la fortune ? « Dons naturels, dites-vous, ou sciences acquises, tout s’effaça devant la tache de ma naissance[23]. » Que vous êtes bien le produit de Figaro, quarante ans après le grand branle-bas ! Mais, à votre tour, qu’avez-vous fait pour avoir un nom ?

Etudié ? La belle affaire ! Vous courez les bals, sans doute pour produire vos études. Vous fréquentez la haute compagnie, où l’on vous reçoit déjà comme un homme rare et même singulier. Il vous faut autre chose. Il vous faut tout. Parce que vous n’avez pas de famille, vous vous croyez un grand génie. Il est visible que vous vivez à une époque de transition et de fiction. Travaillez, mettez au jour votre bagage de science et d’art ; soyez original autrement que par vos exclamations et la coupe de l’habit. Vous m’affirmez que vous êtes un prodige ; je vous crois sur parole : mais tâchez donc que la société vous juge tel sur des preuves. Qui prétend à l’indépendance, jeune homme, il fait sagement de l’acquérir. La Révolution, qui a proclamé les droits de l’individu, n’a pas oublié le droit au travail. Mais surtout elle n’a pas établi que tout citoyen qui professerait avoir du génie serait universellement salué et adoré aux frais des salons — et des maris. Et à ce propos, qui donc subvient à votre existence énigmatique ? Le monde, contre qui vous fulminez, se le demande ; et vous n’y songez guère. Au lieu de tourner une part de vos blasphèmes « contre cet homme chargé, je ne sais par qui, de vous jeter tous les ans de quoi vivre un an[24]… », et de vous précipiter à ses genoux pour connaître vos parents et savoir « ce que vous pouvez attendre et espérer d’eux[25] », n’espérez, n’attendez rien que de vous-même, et laissez, si vous pouvez, les femmes d’autrui en paix. C’était bien la peine de la faire, cette Révolution, d’où vous êtes issu, si, à peine libre, vous exaltez votre personnalité dans la déclamation et dans le vice. Figaro était un factotum ; vous êtes un déclassé, demi-savant, demi-aristocrate, un parvenu à mi-chemin.

Votre folie n’est donc, en son fond, qu’égoïsme et qu’orgueil. Vous êtes un individu à côté, même en amour : et cela flatte votre amour-propre. Orgueil, égoïsme, ce sera la marque de tous vos descendants, ambitieux, passionnés, adultères, « petits animaux folâtres[26] », et qui auront le culte de leur moi. Ils aimeront, eux aussi, les femmes mariées, parce qu’il y a un mari, et qu’ils les tiendront pour de grandes dames : ils les compromettront, comme vous, pour les avoir à leur discrétion. Ils s’élèveront, à votre exemple, contre les préjugés, parce qu’il est plus aisé de pérorer que de s’abstenir, et que la blague vous donne, à peu de frais, un air d’homme supérieur, surtout auprès des bonnes créatures qui ne demandent qu’à rire un peu. Ils riront, individualistes, effrontés, féroces, lutteurs, jusqu’à la convulsion dernière qu’ils auront rarement souhaitée. Il leur manquera d’ordinaire cette indéniable faculté, qui est la vôtre, de ressentir et d’exprimer la passion au paroxysme, et de s’abandonner à l’ivresse des mots : car les beaux temps de l’imagination seront passés. Ils seront moins fous peut-être ; et peut-être ne seront-ils pas moins inconscients, nés d’une liaison coupable et d’une révolte contre l’opinion du monde nouveau, dans le feu du premier drame social, Antony.

  1. Voir Mes mémoires, t. VIII, ch. cxcix, p. 114 : « Elle me résistait, je l’ai assassinée ! Et il jette son poignard aux pieds du mari. On poussait de tels cris de terreur, d’effroi, de douleur dans la salle, que peut-être le tiers des spectateurs entendit ces mots, complément obligé de la pièce, qui, sans eux, n’offre plus qu’une simple intrigue d’adultère dénouée par un simple assassinat. »
  2. De la convention dans la tragédie classique et dans le drameromantique. Deuxième partie, ch. v, p. 136.
    Cf. le dénoûment de le Rouge et le Noir, chronique de 1830 (1831), de Stendhal. Il y a des traits communs entre Antony et Julien Sorel, et surtout entre celui-ci et Richard Darlington. Stendhal a noté finement l’influence de Napoléon sur ces imaginations. C’est en lisant le Mémorial de Sainte-Hélène que Julien Sorel a senti croître en lui le désir d’être quelqu’un. De même, il croit être quelqu’un, c’est-à-dire un héros, quand il veut tuer madame de Rénal. Lui aussi, il a le grain de folie.
  3. Le théâtre et les moeurs, p. 63. Remarquons la contradiction de J.-J. Weiss : « La pièce a beau être anti-sociale, par une secrète logique de son développement interne elle se revêt à la fin de moralité ». La logique n’est pas secrète, la pièce n’est pas anti-sociale. Antony défie la société : la société triomphe. Adèle oublie son devoir de femme mariée : elle meurt et cède à l’opinion.
  4. Mes mémoires, t. VII, ch. clxxv, p. 177.
  5. Antony, IV, sc. i, p. 204.
  6. Antony, I, sc. ii, p. 165.
  7. Voir Maurice Souriau, op. cit., p. 136.
  8. Voir plus haut, p. 288, n. 2.
  9. Quitte pour la peur, sc. xii, p. 251. Voir toute la tirade. On ne s’étonnera pas que ce soit de Vigny qui ait écrit la page à écrire sur le mariage en 1833, dans son unique chef-d’œuvre de théâtre.
  10. Voir Théophile Gautier, Histoire du romantisme, pp. 167-168.
  11. Mes mémoires, t. VIII, ch. cxcix, p. 114.
  12. Antony, IV, sc. vi, p. 212.
  13. Catherine Howard, III, tabl. v. sc. i, p. 275 : « Qui viendra maintenant me parler de crime et de vertu ? À moi que la fièvre dévore, à moi qui vais où le tourbillon m’entraîne, où Dieu veut que j’aille, poussée par un souffle invisible, comme la poussière de la terre, comme le nuage du ciel ?… »
  14. Il admire en lui-même le mot d’Hamlet : « Il vaudrait mieux que ma mère ne m’eût pas mis au monde ». Hamlet, III. sc. i, p. 247. Mais il commente aussi la philosophie de Figaro : « … Il est probable que j’arriverai comme les autres, après un certain nombre de pas, au terme d’un voyage, dont j’ignore le but, sans avoir deviné si la vie est une plaisanterie bouffonne ou une création sublime »… (Antony, II, sc. iv, p. 181.)
  15. « Quant à la noblesse, c’est autre chose, attendu que, comme je n’ai jamais connu mon père ni ma mère, j’ai autant de chances pour être gentilhomme que pour ne l’être pas. » (Halifax, Th., VIII. — I, sc. vii, p. 31.) Voir tout le reste du rôle, et principalement, I, sc. viii, p. 37.
  16. Mes mémoires, t. VIII, ch. cxcviii, p. 104 : « Il devait y iivoir, vu l’excentricité du personnage, quelque chose de particulier d ;ins la mise de la cravate, dans la forme du gilet, dans la coupe de l’habit, et dans la taille du pantalon. J’avais, d’ailleurs, donné là-dessus mes idées à Bocage…  »
  17. Voir plus haut, p. 312, note 2. — On pourrait établir un parallèle dans les règles, entre Octave de la Confession d’un enfant du siècle et Antony. Tous deux sont fous et torturent une malheureuse femme ; tous deux s’acharnent, mais l’un à la possession, et l’autre à l’analyse. Nés dans une même atmosphère d’imagination, ils diffèrent d’abord par le tempérament.
  18. Théophile Gautier, Histoire du romantisme, p. 167.
  19. Voir les Morts vont vite, t. II, Alfred de Musset, pp. 85 sqq., où il est manifeste que Dumas est dans un continuel étonnement en présence du cas psychologique de Musset. Cf. Mes mémoires, t. VII, ch. clxxv, pp. 182-186, où il s’étonne tout autant des communions spirituelles de Vigny avec Dorval, et des « petites élévations ».
  20. Antony, II, sc. v, p. 187.
  21. Tout le théâtre va être plein d’hommes de génie : Scribe, Émile Augier, Alexandre Dumas fils nous en montreront de toutes les manières, peintres, chimistes, agronomes, médecins, politiques, fils d’Antony. Voir une Chaîne, un beau Mariage, les Effrontés, le Fils de Giboyer, le Fils naturel, la Question d’argent… sans compter les colonels (Maître Guérin), et les ingénieurs, passim. Voir plus bas Chatterton et Kean, pp. 353 sqq.
  22. Antony, II, sc. v, p. 187.
  23. Ibid.
  24. Antony, II, sc. v, p. 186.
  25. Ibid.
  26. Monologue de Figaro, déjà cité.