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Le Koran (Traduction de Kazimirski)/28

La bibliothèque libre.
Traduction par Traduction d’Albin de Kazimirski Biberstein.
Librairie Charpentier (p. 310-318).

CHAPITRE XXVIII.

L’HISTOIRE OU LES AVENTURES[1].


Donné à la Mecque. — 88 versets.


Au nom du Dieu clément et miséricordieux


  1. Ta. Sin. Min. Ce sont les signes du Livre évident.
  2. Nous te réciterons en toute vérité quelques traits de l’histoire de Moïse et de Pharaon, pour l’instruction des croyants.
  3. Pharaon s’éleva dans le pays de L’Égypte, et occasionna la division de son peuple en différents partis ; il en opprimait une partie, il mettait à mort leurs fils et n’épargnait que leurs femmes. C’était un des méchants[2].
  4. Nous avons voulu combler de nos faveurs les habitants opprimés du pays ; nous avons voulu les choisir pour Imams[3] il et les établir héritiers du pays.
  5. Nous avons voulu établir leur puissance dans le pays[4], et faire éprouver à Pharaon, à Haman[5], et à leurs années, les maux qu’ils redoutaient.
  6. Voici ce que nous révélâmes à la mère de Moïse : Allaite-le, et si tu crains pour lui, jette-le dans la mer, et cesse de craindre ; ne t’afflige pas, car nous te le restituerons un jour, et nous en ferons un de nos envoyés.
  7. La famille de Pharaon recueillit l’enfant, afin qu’un jour il devînt leur ennemi et leur affliction. Certes, Pharaon et Haman et leurs armées étaient des pécheurs.
  8. la femme de Pharaon lui dit un jour : Cet enfant sera notre consolation[6] ; ne le mettez pas à mort, peut-être nous sera-t-il utile un jour ; adoptons-le pour notre fils. Ils ne savaient rien.
  9. Le cœur de la mère de Moïse fut accablé de douleur ; peu s’en fallut qu’elle ne découvrît son origine ; elle l’aurait fait si nous n’avions pas raffermi son cœur afin qu’elle aussi fût croyante.
  10. Elle dit à sa sœur : Suivez l’enfant Elle l’observait de loin sans qu’on l’eût remarquée.
  11. Nous lui avons interdit le sein des nourrices étrangères[7], jusqu’au moment où la sœur de sa mère, arrivant, dit à la famille de Pharaon : Voulez-vous que je vous enseigne une maison où l’on s’en chargera pour votre compte, et où on lui voudra du bien ? On y consentit.
  12. Ainsi nous l’avons rendu à sa mère, afin que ses yeux attristés se consolassent, qu’elle ne s’affligeât plus, et qu’elle apprît que les promesses de Dieu sont infaillibles. Mais la plupart des hommes ne le savent pas.
  13. Lorsque Moïse eut atteint l’âge de maturité, et que son corps eut pris de ta force, nous lui donnâmes la sagesse et la science : c’est ainsi que nous récompensons les hommes vertueux.
  14. Un jour il entra dans la ville sans qu’on l’eût remarqué, et il vit deux hommes qui se battaient ; l’un était de sa nation, l’autre était son ennemi (Egyptien). L’homme de sa nation lui demanda dû secours contre l’homme de la nation ennemie. Moïse le frappa du poing et le tua ; mais, revenu de son emportement, il dit : C’est une œuvre de Satan ; c’est un ennemi qui évidemment nous égare.
  15. Seigneur, dit-il, j’ai mal agi envers moi-même, pardonne-moi. Et Dieu lui pardonna, car il est indulgent et miséricordieux.
  16. Seigneur, dit-il, puisque tu as été bienfaisant à mon égard, Je ne serai jamais l’appui des coupables.
  17. Le lendemain, il marchait dans la ville en tremblant et regardant de tous côtés, et voici que l’homme qu’il avait secouru la veille l’appelait à grands cris. Tu es évidemment un séditieux, lui dit Moïse.
  18. Et quand il voulut repousser par la force l’homme leur ennemi commun, son compatriote lui dit[8] : Voudrais-tu me tuer comme tu as tué hier un homme ? Tu veux donc devenir tyran dans ce pays ? Tu ne veux pas, à ce qu’on voit, être des justes ?
  19. Un homme accouru de l’extrémité de la ville lui dit : O Moïse ! les grands délibèrent pour te faire mourir. Quitte la ville, je te le conseille en ami.
  20. Moïse en sortit tout tremblant et regardant autour de lui : Seigneur ! s’écria-t-il, délivre-moi des mains des méchants.
  21. Il se dirigea du côté de Madian. Peut-être Dieu, dit-il, me dirigera dans le droit chemin.
  22. Arrivé à la fontaine de Madian, il y trouva une troupe d’hommes qui abreuvaient leurs troupeaux.
  23. Et à côté il aperçut deux femmes qui écartaient leur troupeau. Que faites-vous ici ? leur demanda-t-il. — Nous n’abreuverons nos brebis, répondirent-elles, que lorsque les bergers seront partis. Notre père est un vieillard respectable[9].
  24. Moïse fit boire leur troupeau[10], et, s’étant retiré à l’ombre, s’écria : Seigneur ! je manque de ce bien que tu m’as fait rencontrer ici[11].
  25. Une des deux filles revint à lui, et, s’approchant modestement, lui dit : Mon père te demande afin de te récompenser de la peine que tu t’es donnée pour abreuver notre troupeau. Moïse s’y rendit et lui raconta ses AVENTURES. Le vieillard lui répondit : Ne crains rien, te voici délivré des méchants.
  26. Une des filles dit alors à son père : O mon père ! prends cet homme à ton service, car tu ne saurais mieux choisir pour ton service qu’en prenant un homme robuste et digne de confiance.
  27. Je veux te donner en mariage, dit le vieillard, une de mes deux filles que voici, à condition que tu me serviras pendant huit ans. Si tu veux aller jusqu’à dix, c’est à ta volonté. Je ne veux point cependant t’imposer rien d’onéreux, et, s’il plaît à Dieu, tu me trouveras toujours équitable.
  28. — C’est convenu entre nous, répondit Moïse ; et, quel que soit le terme que j’accomplisse, il n’y aura aucune faute de ma part. Dieu lui-même est caution de nos engagements.
  29. Lorsque Moïse eut accompli, au service de son beau-père, un certain temps, il partit avec sa famille. Tout d’un coup il aperçut du feu du côté de la montagne, et dit à sa famille : Attendez ici un instant, j’ai aperçu du feu ; j’irai pour vous en donner des nouvelles, ou je vous en apporterai un tison ardent pour vous réchauffer.
  30. Et quand il fut à l’endroit du feu, une voix lui cria du côté droit de la vallée, dans la plaine bénie, du fond d’un buisson : O Moïse ! je suis le Dieu maître de l’univers.
  31. Jette ton bâton. Et quand Moïse, l’ayant jeté, le vit s’agiter comme un serpent, il se mit à fuir, sans se retourner. O Moïse ! lui cria une voix, approche ; ne crains rien, tu es en sûreté.
  32. Mets ta main dans ton sein, elle en sortira toute blanche sans que ce soit une maladie[12], et puis retire-la à toi, revenu de ta frayeur. Ce seront les deux arguments de la part de ton Seigneur auprès de Pharaon et des grands de son royaume. C’est un peuple de pervers.
  33. — Seigneur, répondit Moïse, j’ai tué un des leurs, et je crains qu’ils ne me mettent à mort.
  34. Mon frère Aaron a l’élocution plus facile que moi ; envoie-le avec moi pour m’appuyer et confirmer mes paroles, car je crains qu’on ne me traite de menteur.
  35. Nous fortifierons ton bras par ton frère, lui dit Dieu ; nous vous donnerons un pouvoir tel, que les Égyptiens ne sauront jamais atteindre à la puissance de nos miracles. Vous et ceux qui vous suivront, vous serez les plus forts.
  36. Lorsque Moïse parut devant eux muni de nos signes évidents, ils s’écrièrent : Ce n’est que de la magie nouvellement inventée ; nous n’en avons point entendu parler à nos pères les anciens !
  37. —Dieu, mon Seigneur, leur dit Moïse, sait mieux que personne à qui il a donné la direction, et qui de nous sera en possession du séjour éternel ; car il ne fait point prospérer les méchants.
  38. Pharaon, s’adressant alors aux grands, leur dit : Vous n’avez, que je sache, d’autre dieu que moi ; et toi, Haman, fais-moi cuire des briques de limon[13] et construis-moi un palais, afin que je monte vers le Dieu de Moïse, et m’assure par moi-même de ce qui en est ; car je crois qu’il (Moïse) ment.
  39. Or, Pharaon et son armée étaient pleins d’orgueil dans le pays d’Égypte, et ils l’étaient à tort ; ils croyaient qu’ils ne seraient jamais ramenés devant nous.
  40. Mais nous le saisîmes ainsi que son armée ; nous les précipitâmes tous dans la mer. Considère donc quelle a été la fin des pervers.
  41. Nous en avons fait des imams (des chefs) qui appellent et mènent au feu. Au jour de la résurrection ils ne trouveront pas de secours.
  42. Dans ce monde, nous avons attaché la malédiction à leurs noms, et ils seront honnis au jour de la résurrection.
  43. Nous donnâmes à Moïse le Livre (le Pentateuque), après avoir anéanti les générations précédentes ; c’étaient autant d’exemples d’avertissement pour les hommes, c’étaient la direction et lu preuve de notre miséricorde ; peut-être les méditeront-ils.
  44. Tu n’étais pas, O Mohammed ! du côté occidental du mont Sinaï, quand nous réglâmes la mission de Moïse ; tu n’y assistais pas en témoin.
  45. Nous avons fait surgir beaucoup de générations depuis Moïse : leur vie était de longue durée ; tu n’as point séjourné parmi les Madianites pour leur réciter nos enseignements (raconter nos miracles) ; mais nous, nous y envoyions des apôtres.
  46. Tu n’étais point sur le penchant du mont Sinaï quand nous y appelâmes Moïse ; c’est par l’effet de la miséricorde de ton Seigneur que tu prêches un peuple qui n’a point eu d’apôtre, avant toi, chargé de l’appeler à réfléchir ;
  47. Afin qu’ils ne disent pas, quand la calamité les atteindra : Seigneur, pourquoi ne nous as-tu pas envoyé un apôtre ? nous au rions suivi tes signes et nous aurions cru.
  48. Mais lorsque la vérité, venant de nous, leur eut apparu, ils dirent : Pourquoi ne lui a-t-on pas donné ce qui a été accordé à Moïse ? Eh ! (les incrédules) n’ont-ils pas nié le livre donné autrefois à Moïse ? ne disent-ils pas : Le Koran et le Pentateuque ne sont que deux œuvres de sorciers qui s’entr’aident ? Nous ne croyons ni en l’un ni en l’autre.
  49. Dis-leur : Apportez donc d’auprès de Dieu un autre livre qui soit Un meilleur guide que ces deux-là, et je le suivrai si vous êtes véridiques.
  50. Et, s’ils ne le font pas, sache qu’ils ne suivent que leurs penchants. Or, y a-t-il un homme plus égaré que celui qui suit ses penchants sans aucune direction de la part de Dieu ? Et certes Dieu ne dirige point les méchants.
  51. Nous leur avons fait entendre notre parole, afin qu’ils réfléchissent.
  52. Ceux à qui nous avons donné les Écritures avant eux y croient.
  53. Quand on les leur récite, ils disent : Nous croyons à ce livre, parce qu’il est la vérité qui vient de notre Seigneur. Nous étions musulmans résignés à la volonté de Dieu avant sa venue.
  54. Ceux-ci recevront une double récompense, car ils souffrent avec patience, car ils repoussent le mal avec le bien, et font des largesses des biens que nous leur avons accordés.
  55. Quand ils entendent un discours frivole, ils s’éloignent pour ne pas l’écouter, et disent à ceux qui le tiennent : À nous nos œuvres, à vous les vôtres. Que la paix soit avec vous ; nous ne recherchons point les insensés.
  56. Ce n’est pas toi qui dirigeras ceux que tu voudras, c’est Dieu qui dirige ceux qu’il lui plaît ; il connaît mieux que personne ceux qui suivent la bonne voie.
  57. Ils (les Mecquois) disent : Si nous te suivons, nous serons chassés du pays. N’avons-nous pas établi pour eux une enceinte sacrée et sûre, où les fruits de toute espèce, donnés par nous pour les nourrir, affluent de tous côtés ? Mais la plupart des hommes ne savent rien.
  58. Combien n’avons-nous pas détruit de cités dont les habitants vivaient dans l’abondance ! Vous voyez leurs habitations ; elles ne sont habitées après eux qu’en petit nombre, et c’est nous qui en avons recueilli l’héritage.
  59. Ton Seigneur n’a jamais détruit de villes qu’il n’eût d’abord envoyé à leur métropole un apôtre chargé de lui rappeler ses commandements. Nous n’avons exterminé que les villes dont les habitants étaient impies.
  60. Les biens qui vous ont été départis ne sont qu’une jouissance temporaire de ce monde et comme sa parure ; mais ce que Dieu tient en réserve vaut mieux et est plus durable. Ne le comprendrez-vous pas ?
  61. Celui à qui nous avons fait de brillantes promesses, et qui les obtient, sera-t-il l’égal de l’homme que nous avons fait jouir des biens de ce monde, qui, au jour de la résurrection, sera amené avec les autres devant Dieu ?
  62. Ce jour-là, Dieu leur criera : Où sont donc mes compagnons que vous vous imaginiez exister avec moi ?
  63. Alors ceux sur lesquels la sentence sera prononcée diront : Seigneur, nous avons égaré les hommes que voilà ; nous les avons égarés comme nous avons été dans l’erreur nous-mêmes. Nous ne sommes pas coupables envers toi. Ce n’est pas nous qu’ils adoraient, mais leurs propres passions.
  64. Et il sera dit à ces hommes : Appelez vos compagnons. Ils les appellent, mais ceux-ci ne leur répondent pas ; ils verront les supplices qu’on leur réserve ; ils voudraient alors avoir suivi le chemin droit.
  65. Dans ce jour, Dieu leur criera et leur dira : Qu’avez-vous répondu à nos envoyés ?
  66. Leurs souvenirs seront confus ce jour-là ; ils ne sauront pas même le demander les uns aux autres.
  67. Mais celui qui se sera converti, qui aura cru et fait le bien, peut-être celui-là sera-t-il au nombre des bienheureux.
  68. Ton Seigneur crée ce qu’il lui plaît, et il agit librement ; mais ils (les faux dieux) n’ont point de volonté. Par sa gloire ! il est trop au-dessus des êtres qu’on lui associe.
  69. Votre Seigneur connaît ce que vos cœurs recèlent et ce qu’ils produisent au grand jour.
  70. Il est le Dieu unique, il n’y a point d’autre dieu que lui ; à lui appartient la gloire dans ce monde et dans l’autre, à lui le pouvoir suprême : c’est à lui que vous retournerez.
  71. Dis-leur : Que vous en semble ? Si Dieu voulait étendre sur vous la nuit éternelle, la faire durer jusqu’au jour de la résurrection, quel autre dieu que lui vous donnerait la lumière ? Ne l’entendez-vous pas ?
  72. Dis-leur encore : Que vous en semble ? Si Dieu voulait étendre sur vous le jour éternel, le faire durer jusqu’au jour de la résurrection, quel autre dieu que lui vous amènerait la nuit pour votre repos ? Ne le voyez-vous pas ?
  73. Mais Dieu, par l’effet de sa miséricorde, vous a donné la nuit et le jour, tantôt pour vous reposer, tantôt pour demander à sa bonté des richesses par le travail, et cela afin que vous soyez reconnaissants.
  74. Un jour il leur criera : Où sont mes compagnons, ceux que vous vous imaginiez être dieux avec moi ?
  75. Nous ferons venir un témoin de chaque nation, et nous dirons : Apportez vos preuves. Et ils sauront que la vérité n’est qu’avec Dieu ; les dieux qu’ils avaient inventés disparaîtront.
  76. Karoun était du peuple de Moïse[14] ; mais il agissait iniquement envers ses concitoyens. Nous lui avions donné tant de trésors, que leurs clefs auraient pu à peine être portées par une troupe d’hommes robustes. Ses concitoyens lui disaient ; Ne te glorifie pas de tes trésors, car Dieu n’aime point les glorieux.
  77. Cherche à gagner, avec les biens que Dieu t’a donnés, le séjour de l’autre monde ; n’oublie point ta quote-part dans ce monde, et sois bienfaisant envers les autres comme Dieu l’a été envers toi ; garde-toi de commettre des excès sur la terre, car Dieu n’aime point ceux qui commettent des excès.
  78. Ce que j’ai, je l’ai obtenu par la science que je possède seul[15]. — Ne savait-il pas que Dieu avait déjà détruit avant lui tant de générations d’hommes plus redoutables par leur force et plus considérables par leur nombre[16] ?
  79. Karoun s’avançait vers le peuple avec pompe. Ceux qui n’ambitionnaient que les biens de ce monde disaient : Plût à Dieu que nous eussions des richesses comme Karoun ! Il a une fortune immense.
  80. Mais ceux qui avaient reçu la science leur disaient : Malheureux ! la récompense de Dieu est préférable pour celui qui croit et fait le bien ; mais ceux qui souffriront avec patience l’obtiendront seuls.
  81. Nous ordonnâmes que la terre l’engloutît, lui et son palais. La multitude de ses gens n’a pu le secourir contre Dieu, et il sera privé de tout secours.
  82. Ceux qui, la veille, désiraient être à sa place, disaient le lendemain : Dieu verse à pleines mains ses trésors à qui il veut, ou les départit dans une certaine mesure. Sans la faveur de Dieu, nous aurions été engloutis par la terre.
  83. Cette demeure de la vie future, nous la donnerons à ceux qui ne cherchent point à s’élever au-dessus des autres ni à faire le mal. Le dénoûment heureux est réservé aux hommes pieux.
  84. Quiconque aura fait une bonne action en retirera du profit mais celui qui aura fait le mal… ceux qui font le mal seront rétribués selon leurs œuvres.
  85. Celui qui t’a donné le Koran te rendra à ton ancien séjour[17]. Dis : Dieu sait mieux que personne quel est celui qui suit la direction et celui qui est dans l’égarement.
  86. Tu n’espérais point que le Livre te fût donné. Il t’a été donné par l’effet de la miséricorde divine. Ne prête point d’appui aux infidèles.
  87. Qu’ils ne t’écartent jamais des signes de Dieu quand ils ont été révélés une fois. Invite les hommes au culte de Dieu, et ne sois pas du nombre des idolâtres.
  88. N’invoque pas d’autres dieux que Dieu : il n’y a point d’autres dieux que lui ; tout périra, excepté la face de Dieu. Le pouvoir suprême lui appartient ; c’est à lui que vous retournerez tous.
  1. Le titre de cette sourate est emprunté au verset 25, ou nous traduisons le mot keças par aventures.
  2. Mot à mot : un des corrupteurs, dans le sens de ceux qui sèment le désordre ; qui ravagent le pays, etc.
  3. Chefs spirituels des autres peuples ; il s’agit ici des Israélites.
  4. C’est la manière dont Mahomet entend l’histoire des Israélites. On a vu des passages analogues à celui-ci, chap. II, 58.
  5. Selon le Koran, Haman est le vizir de Pharaon.
  6. Mot à mot : c’est la fraîcheur de l’œil pour moi et pour toi. Les parent se servent des mots fraîcheur de l’œil comme d’un terme de caresse et d’tfiectioft en parlant de leurs enfants. Voy. chap. XIX, 26, note.
  7. C’est-à-dire, il refusait de téter toutes les nourrices qu’on lui amenait.
  8. Les mots : son compatriote, ne se trouvent pas dans le texte ; on y lit seulement : il dit, et les commentateurs croient que c’est l’Israélite qui prononce ces paroles offensé de s’entendre appeler par Moïse un séditieux, et craignant que Moïse ne voulût secourir cette fois-là l’Égyptien ; si l’on applique les mots : il dit : Voudrais-tu, etc., à l’Égyptien, il faut supposer que celui-ci entendant l’apostrophe de Moïse adressée à l’Israélite, soupçonnait quelque chose de pareil à ce qui s’était passé.
  9. On peut encore traduire ces mots de cette manière : « Notre père est un grand cheïkh, » c’est-à-dire, un chef puissant.
  10. En ôtant l’énorme pierre dont on couvre ordinairement une citerne.
  11. Moïse trahit ici le désir qu’il aurait d’épouser une femme pareille à celles qu’il venait de voir.
  12. Voy. chap. XXVII, 13.
  13. Mot à mot ; allume-moi du feu sur de la boue pour faire des briques.
  14. Karoun, Coré de la Bible, dont les richesses ont passé en proverbe chez les musulmans, avait, disent les commentateurs, construit un palais tout couvert d’or ; les portes en étaient d’or massif. Ses richesses l’avaient rendu insensible aux misères de ses concitoyens, et son insolence alla jusqu’à lui faire ourdir une sédition contre Moïse. Celui-ci demanda à Dieu de l’en délivrer. Dieu accorda à Moïse la permission de donner à la terre tel ordre qu’il voudrait. Moïse ordonna à la terre d’engloutir Karoun avec ses palais et ses trésors. La tradition ajoute qu’à mesure que la terre entr’ouverte engloutissait Karoun, d’abord jusqu’aux genoux, puis jusqu’à la ceinture, et enfin jusqu’au cou, il cria quatre fois vers Moïse d’avoir pitié de lui et de lui pardonner ; mais celui-ci demeura inexorable. Dieu aurait fait à Moïse des reproches sur sa cruauté. « Karoun a quatre » fois imploré ton pardon, et tu ne l’as pas écouté ; s’il me l’avait seulement » demandé une seule fois, je lui aurais pardonné. »
  15. Cette science était l’alchimie.
  16. Karoun affectait un grand luxe ; il montait une mule blanche, couverte d’une housse d’or. Il était lui-même vêtu de pourpre, et paraissait toujours accompagné de quatre mille hommes, tous montés et richement habillés.
  17. Mot à mot : à l’endroit où l’on revient à la demeure. Par ce mot les uns entendent en général une place glorieuse que Dieu aurait promise à Mahomet d’autres croient qu’il s’agit de son retour à la Mecque, lorsqu’il en ferait la conquête. Dans ce cas, le chapitre ne devrait pas porter dans l’inscription qu’il a été donné, c’est-à-dire révélé à la Mecque.