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Le Livre des mères et des enfants/I/L’enfant amateur d’oiseaux

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L’ENFANT AMATEUR D’OISEAUX.

Écoute, oiseau ! je t’aime et je voudrais te prendre.
Pauvre oiseau ! sans témoins, comment peux-tu chanter ?
Moi, quand je suis tout seul, je m’en vais. S’arrêter,
C’est attendre ou dormir ; et courir, c’est apprendre.
Viens courir ! je t’invite mon jardin très grand,
Plus grand que cette plaine et qui sent bon de roses ;
Mon père y va chanter ses rimes et ses proses ;
Ma mère y tend son linge et le lave au courant ;

Moi j’y vis en tous sens comme l’oiseau qui vole,
Je monte aux murs en fleurs, aux fruits plantés pour moi ;
J’ai hâte de manger les plus beaux avec toi !
Viens nous partagerons tout, excepté l’école.
L’école, c’est ma mort ! jamais tu n’y viendras.
Je serais bien fâché d’y faire aller personne.
Je n’ai jamais sommeil que quand l’école sonne.
Toi, libre chez ma mère, heureux, tu m’attendras
Dans ta cage bien close : elle est neuve et cachée
Sous la vigne flottante autour de la maison.
Tu verras le soleil descendre à l’horizon
Et tu diras le jour à ma mère couchée.


Tu n’as vu nulle part de nid mieux fait, plus vert ;
Plus frais quand on a chaud, plus chaud quand c’est l’hiver ;
Tout s’y trouve. On y peut loger un grand ménage
D’oiseau. C’est un palais ! »

l’oiseau.

D’oiseau. C’est un palais — Oui. Mais c’est une cage.

Et pour mes goûts d’oiseau, mon garçon, j’aime mieux
Les cieux !