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Le Parnasse contemporain/1869/La Nuit (Mérat)

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Le Parnasse contemporainAlphonse Lemerre [Slatkine Reprints]II. 1869-1871 (p. 204).
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LA NUIT


Tiède du souvenir des occidents vermeils,
La nuit sur les coteaux palpite immense & bonne.
Elle est comme la mer : un vent d’aile y frissonne ;
Leur couleur est semblable & leurs bruits sont pareils.

Le sein large & profond qui porte les soleils,
Où le flot incessant des univers rayonne,
Est indulgent & n’a d’embûches pour personne,
Et, mérités ou non, berce tous les sommeils.

Pourtant, Nuit, je te sais peu sûre & décevante ;
Ta vague illusion de spectre m’épouvante :
Si les matins allaient oublier le retour !

Certitude, ô raison, aurore coutumière !
Je sens que ma pensée est faite de lumière ;
Même les yeux fermés, j’ai le souci du jour.