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Le Parnasse libertin/052

La bibliothèque libre.
Chez Cazals & Ferrand, Libraires (p. 45-46).

LES DOIGTS BÉNIS.


Après la Meſſe à travers un parloir,
Colette un jour entretenoit pere Ange.
Eſt-ce péché, dit-elle au Pere noir,

De me gratter quand le C.. me démange ?
Oui, c’eſt péché, ne fût-ce qu’un moment :
Nos corps ne ſont que boue & que ſouillures,
Et quel que ſoit le deſir véhément,
Ne faut ſur ſoi porter des mains impures.
Lors ſe levant & trouſſant ſes habits,
Grattez-moi donc, dit Colette au pere Ange,
Vous, Pere en Dieu, dont les doigts ſont benis,
Et grattez fort, car bien fort me démange.

Grécourt.