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Le Poème sans nom/061

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Le Poème sans nomBibliothèque-Charpentier (p. 84).
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Il arrive qu’un bûcheron, dans la fureur
De son travail et quand de fatigue il ahane.
Se trompe et va blesser quelque naissant platane
Ou quelque jeune et frissonnant saule-pleureur.

Alors, le bûcheron, navré de son erreur,
Et tout s’injuriant, retourne à sa cabane…
Moi, sciemment, je viens de blesser Marianne.
Et je rentre chez moi sans éprouver d’horreur.

C’est ainsi ! Je n’éprouve aucune horreur, vous dis-je !
Et, même (qu’est-ce donc, dites, que ce prodige ?).
Je sens comme une main qui sur mon cœur brutal

Exprimerait le suc d’une odorante grappe !…
Eh ! ne sais tu pas bien, méchant, que le santal
Parfume exquisement la hache qui le frappe !…