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Le Prince Fédor/III/1

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et Georges Spitzmuller
Le Matin (p. 52-53).

TROISIÈME PARTIE

Les Voiles du Mystère


I

VERS LA VENGEANCE

Michel Romalewsky parcourait son empire de l’Angola, en pleine Afrique australe.

Il effectuait ce voyage non en wagon-salon ou en sleeping de luxe, comme nos modernes chefs d’État, mais dans une superbe quarante-chevaux, pourvue d’un confort royal.

Arrivé à l’extrémité de son territoire, Michel renvoya son automobile et monta à cheval, suivi de dix nègres tenant en laisse des courriers de rechange.

Aussitôt sorti des fortifications de sa propriété, le jeune colon eut à lutter contre les difficultés d’une route non tracée où il ne pouvait se diriger qu’avec une boussole. Il lui fallut traverser la cordillère de la Chella, gravir d’abord les hauts plateaux fertiles et sains, redescendre à travers les forêts inextricables, passer au travers de la molassa (marais) et finalement arriver au Koubango.

Là, sur les rives de ce fleuve, était située la ferme de l’ex-capitaine Yvan Orankof.

C’est cet homme que Michel Romalewsky allait chercher.

Michel, que ses frères avaient chargé d’être l’exécuteur de la vengeance jurée, en la nuit mémorable, aux cendres paternelles. Yvan Orankeff avait participé au crime de Narwald, au pillage, à l’incendie, au meurtre des vieillards vénérés et chéris… Yvan Orankeff expierait ce crime…

Comme Pablow, comme les autres assassins, il serait puni par les trois fils des victimes.

Deux croix attendaient encore pour être dressées, dans le campo-santo du bois de Narwald…

Yvan Orankeff était retrouvé… Yvan Orankeff allait précéder son dernier complice — l’inconnu ! — dans le châtiment.

Derrière Psyl, le cheval souple et vite de Michel, bondissait sa fidèle lionne Mariska.

Plus loin, à cent mètres, suivait l’escorte. Michel ne voulait pas être entouré ; il aimait le calme et la paix, pour penser…

Fédor et Boris, ses frères, avaient tous deux signé la lettre où ils lui disaient : « Va, assure-toi de l’identité de l’ennemi, et si tu es sûr, agis… »

Et Michel agissait… pour faire payer la dette de sang.

Cette mission ne concordait guère avec sa nature de pacifique colon, et il avait besoin de se remémorer tout le malheur du passé pour réagir contre la douceur tendre de son tempérament.

Il se faisait violence pour devenir violent.

Rien, pas même la vie à demi-sauvage, n’avait pu endurcir son cœur. Ses nègres, conduits avec une bonté ferme, n’avaient jamais subi un mauvais traitement. Il se comportait en véritable missionnaire vis-à-vis d’eux, se les attachant par la conviction, l’exemple et la récompense de bien-être.

Aussi, s’en aller si loin, accomplir trente jours de marche au moins lui était atrocement cruel avec un pareil but — pour punir, pour tuer…

Cependant, puisque c’était le serment, il allait…

Comment s’y prendrait-il ? Il ne tenterait pas un guet-apens, mais provoquerait un duel, moyen loyal. Il irait au coupable, lui dirait le passé et ils s’attaqueraient à armes égales.

Michel se rappelait ce qu’était jadis le « jugement de Dieu », en champ clos, et il pensait triompher par le seul fait de la justice de sa cause.

Le danger de l’aventure ne l’inquiétait même pas.

Malgré d’immenses difficultés de marche, la route restait des plus attrayantes. Une végétation splendide l’environnait, et le cheval « salé » — c’est-à-dire immunisé contre le mal qui, en ce pays, a détruit la race chevaline et oblige les habitants à monter à dos de vaches — avait à franchir des escarpements, des fourrés, des ravins dont il se tirait, de son pied sûr comme celui d’une mule, avec une grâce adroite et gracieuse.

La nuit venue, on bivouaquait. La petite troupe se concentrait. Les nègres allumaient le feu, fabriquaient avec la farine et l’eau qu’ils avaient apportées une espèce de galette qu’ils cuisaient sur des pierres. Ils y ajoutaient la chasse de la journée comme rôti, souvent des fruits sauvages.

Après ce repas sommaire, chacun s’enveloppait dans sa couverture et dormait comme dans le meilleur lit, sous la garde d’un veilleur changé par quarts.

Michel Romalewsky adorait la vie aventureuse, les nuits sous les étoiles splendides, qu’il passait ainsi allongé sur l’alpha séché des prairies sans limites. Il aimait l’immense solitude dont il était le roi.

Les tigres, les lions pouvaient traverser sa route, il ne les redoutait pas.

Lorsque — ce qui arrivait souvent — on ne s’attaquait pas réciproquement, la promenade n’était point interrompue. Quand on se livrait bataille, l’homme vainquait, avec ses armes et son sang-froid, l’animal brave, audacieux, irréfléchi.

Pendant ces luttes, la lionne Mariska, inquiète, effarée, se couchait, tapie dans l’herbe, comme honteuse, transie, rampante ; et Michel, en regardant ses prunelles jaunes, y lisait des choses troublantes…

Entre ceux de sa race et son ami humain, la bête fauve ne prenait-elle aucun parti ? Faisait-elle des vœux ?

Étrange problème, sans solution possible !

Une fois, la petite troupe croisa un chariot de Boers, attelé de quarante « Boes-cavalhos » et chargé de marchandises d’échange pour les nègres des villages, d’eau-de-vie surtout — l’alcool prohibé dans la colonie des Romalewsky, où le maître voulait la santé et la moralisation.

Dans le chariot vivait une famille. Le père, âgé de dix-huit ans ; la mère, du même âge, et deux marmots d’un et deux ans environ, plus les serviteurs indigènes.

Michel les envia… se roidit et passa.

Il croisa aussi des prospecteurs et des ingénieurs allemands, essayant de relever une ligne de chemin de fer possible pour exploiter les mines d’or de Cazinga.

Après vingt-huit jours de marche, il arriva au Koubango.

Le fleuve cabriolait par-dessus les roches ; des troncs d’arbres, des amas de terre et d’herbes accumulées par les crues de l’hivernage le barraient ; des moustiques voilaient l’air, gênants et dangereux à cause des fièvres dont ils sont les propagateurs.

Michel ordonna un ravitaillement rapide en eau et se hâta de quitter ce voisinage malsain.

La traversée du fleuve fut accomplie par les chevaux à la nage, sans incidents, les crocodiles ayant été éloignés par les coups de fusil des nègres.

On approchait du but. Des traces de cultures se révélaient déjà ; des pâturages enclos se montraient ; des bois coupés, des sentiers tracés indiquaient l’approche d’une ferme.

Michel fit faire halte et dresser le camp. Ensuite, il avança seul, ordonnant à son escorte d’attendre son retour.

Il encouragea Psyl par quelques caresses, siffla sa lionne au mufle roux et marcha résolument, l’esprit remporté vers les siens, là-bas — si loin ! — et cherchant si, dans l’horizon tellement dissemblable de la brousse, un repaire ou une analogie se rencontrerait avec la Kouranie paternelle.

Très vite, il se trouva devant une lourde barrière, hérissée de pointes sèches.

Une hutte de gardien défendait l’entrée. Un nègre en sortit et vint ouvrir.

— Ton maître ? demanda le visiteur en dialecte indigène.

— Vois à la case, répondit l’homme.

Michel suivit une allée ombreuse à travers un jardin soigné et fertile.

Au fond, s’élevait la case, grande, spacieuse, bien bâtie avec des troncs, d’arbres le long desquels grimpaient des clématites. Les fenêtres larges étaient ombragées de nattes aux couleurs vives.

L’aspect respirait l’aisance et le confortable.

Sous le velum disposé devant l’entrée, deux fillettes curieuses parurent.

— Un Blanc ! s’écrièrent-elles. Maman, un blanc !

Et, confiantes, gentilles, elles accoururent vers Michel Romalewsky avec des bonds de gazelles.

— Votre père, mes enfants ? dit Michel non sans un serrement de cœur.

— Papa est à la bergerie, mais entre, tu verras maman.

Une jeune femme s’avançait, souriante, toute blonde, gracieuse.

Tout de suite, elle tendit la main…

— Un frère ! un blanc ! Soyez le bienvenu, monsieur.

— Mon Dieu, soupira le prince en lui-même.

Il saluait, gêné, sombre.

— Madame, veuillez m’excuser de troubler votre quiétude, mais j’aimerais à parler à M. Orankeff. Votre mari, n’est-ce pas ?

— Entrez toujours. Yvan est au parc de moutons. Un essai d’acclimatation que nous avons entrepris en ce pays, où il n’y avait jamais eu de ces animaux habillés de laine… Il ne pourra rentrer ici que ce soir. Il faut l’attendre, monsieur, déjeuner avec nous.

— Merci, madame, ma course est pressée. Où est situé ce parc ? J’irai au-devant de votre mari.

— Il est sur le plateau, au sommet de la colline, le seul endroit où l’herbage et la température conviennent aux brebis d’Europe. Un de nos serviteurs va vous y conduire.

— J’irai seul, madame.

Il s’inclina de nouveau, tellement grave, que le sourire s’effaça des lèvres de la mère et des enfants qui rentrèrent chez elles attristées, comme si une ombre avait rayé soudain leur soleil.

Michel repartit, siffla Psyl et Mariska qui l’attendaient à la barrière, couchés, ainsi que deux fidèles compagnons.

Alors, au galop, à toute allure, il fila…

Il lui fallait se donner du cœur, et pour ce faire, il se souvint…

Narvald en flammes, dans la nuit…

Au fond du grand salon gothique dont les tentures s’envolaient en lambeaux calcinés par les fenêtres aux vitres brisées, deux corps d’agonisants brûlaient.

Michel passa sa main sur son front trempé de sueur. Il haletait.

Le chemin était long. Cette colline qui paraissait tout près d’abord, reculait ainsi que toujours par l’effet habituel des mirages dans l’air limpide.

Il faisait une chaleur lourde qui pesait sur le cœur du voyageur. Psyl, assez surpris d’être traité durement, tournait sa tête intelligente vers son maître et Mariska, heureuse de bondir, avait des sauts souples et longs d’une splendide vigueur.

Mais le maître ne voyait rien. Ses compagnons à quatre pattes, auxquels d’habitude il parlait ne l’intéressaient plus à cette heure troublée.

La vue de la jeune femme avenante avec ses deux mignonnes fillettes lui avait fait mal. Il eût préféré rencontrer l’hostile accueil, la haineuse rivalité des castes…

Au lieu de cela, des sourires, des blondes têtes et des yeux naïfs d’enfants levés sur lui comme sur un ami. Un blanc ! Un frère d’Europe !

Alors, volontaire, l’âne de Michel repartait à Narwald pour se griser de haine, pour voir d’autres blancs assassins, incendiaires, voleurs… maudits !

La sueur coulait de son front, mêlée aux larmes de ses yeux.

Il dut s’arrêter au bas du monticule presque à pic. Il sauta à terre.

Psyl n’avait que faire d’entraves ; il connaissait son maître, vivant dans son intimité, comprenant le simple sifflement et l’appel de son nom.

Quant à Mariska, un escarpement la comblait de joie. Bondir, appuyer ses griffes dures aux saillies des rocs, mordre les jeunes arbres au passage, mettre en lambeaux leur écorce, c’étaient jeux de lionne, cela, et elle en usait à pleine force.

Comme tous les deux — l’homme, et la bête fauve — arrivaient, au sommet devant une claire-voie, il y eut un galop effréné des pauvres moutons épouvantés. Cette lionne qui venait de sauter dans leur parc les terrifiait.

Michel, après avoir poussé la porte de bois, entra, mit une main dans le collier de sa compagne et se dirigea vers les nègres assis devant un hangar rustique.

Les nègres dévoraient les reliefs d’un agneau rôti. Ils ne s’émurent pas de la vue d’un passant… ils dînaient.

— Où est votre maître ? demanda Michel, toujours en dialecte angolais.

— Li dormi après manger.

Et du bout des os qu’ils rongeaient, ils indiquaient une forme allongée sous un acacia.

Michel Romalewsky sentit de nouveau un violent battement de cœur.

Le colon étendu sur l’herbe dans son costume de toile blanche, le visage ombragé d’un chapeau de joncs, était l’ennemi, le vautour de Narwald, le criminel qu’il devait punir !

Il le regardait immobile, et l’homme, à travers son sommeil, sentit le magnétisme du regard. Il s’étira, bâilla, et finalement, éclata de rire :

— Par ma foi ! voici l’évangéliste saint Jean avec son lion. D’où pouvez-vous bien venir, l’ami ?

— De très loin.

— Je m’en doute. Votre couleur l’indique. Ce n’est pas le blanc qui domine ici, aussi, ça fait plaisir d’en voir.

Ce disant, il se levait lestement, montrant une taille haute, bien prise, un visage jovial. Il tendit les deux mains à Michel. Celui-ci, glacé, ne les prit pas.

— Bah ! dit l’autre, étonné, qu’est-ce que vous avez ? Faut pas vous formaliser si ma main gauche vous fait les cornes ; voyez-vous, elle ne saurait faire autrement. Trois doigts emportés par un éclat d’obus, me laissant juste le pouce et l’annulaire pour me garder du mauvais sort… Non, ne vous effarouchez pas, frère blanc, je ne vous prends pas pour un jettatore, allez !

Michel ne répondit pas :

— Voyons, vous avez l’air morose, vous mourez de faim, je parie. Allons voir si mes sauvages ont épargné un morceau de mouton.

— Je ne veux rien, dit Michel.

— Allons donc ! Ici, au désert, on ne fait pas de façons, la table est mise pour le passant… et il est assez rare que le passant ne profite pas de l’hospitalité. Venez toujours vous rafraîchir, ensuite, je vous montrerai mes moutons, car je suppose que vous êtes venu jusqu’ici pour voir mes essais d’élevage. Cela va bien, mes moutons peuplent, nous en pourvoirons le pays, j’en ai la ferme conviction.

— Je ne viens pas pour vos moutons, mais pour vous.

— Pour moi ? Bravo, mon compatriote ! À qui ai-je l’honneur de parler ?

— À Michel Romalewsky.

— Ce n’est pas que votre nom me rappelle quelque chose, mais il a une consonance de mon pays.

— Pas de votre pays, mais du pays que vous et les vôtres avez annexé.

— C’est tout comme. Soyez le bienvenu. Comment m’avez-vous trouvé ici ?

— Votre femme et vos enfants m’ont indiqué le chemin, dit Michel, la gorge serrée, tellement l’odieux de ce renseignement le frappait.

— Ah ! les chéries, vous les avez vues ? Une rose et ses deux boutons, n’est-ce pas ?

Michel serra les poings ; son angoisse croissait il se roidit.

— Ainsi, vous êtes heureux, fit-il, amer.

— Très heureux. Je l’ai bien acheté, par exemple ! Après la maudite guerre où j’ai été grièvement blessé, je me suis demandé comment vivre avec ma retraite, ma médaille et ma pension. Tout cela ne faisait pas gros pour un garçon de trente ans, assez ambitieux.

— Alors, vous avez colonisé ?

— Mon Dieu oui ; j’ai mis mon pécule dans un sac, je suis parti… Mais pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela ?

— Allez toujours. Vous m’intéressez.

— Vous n’êtes pas venu, pourtant, afin de savoir mon histoire ?

— Si, justement.

— Vous voulez faire ma biographie ? Vous êtes reporter ? De quelle feuille ?… de palmier ou de citronnier ?

— Je vous en prie, articula Michel, ne plaisantez pas.

— C’est donc sérieux ?

— On ne peut plus sérieux.

— Alors, j’y suis. Asseyons-nous.

— Je vous fais grâce des détails, dites les événements principaux. Vous êtes bien Yvan Ogareff ?

— En chair et en os.

— Vous n’ayez aucun homonyme ?

— Pas que je sache.

— Vous étiez lieutenant lors de la prise de Kronitz ?

— Parfaitement. J’eus la gloire d’être à cette campagne de conquête si admirablement menée par l’empereur Alexis, que Dieu conserve !… Seriez-vous un frère d’armes ?

— Moi ? J’étais l’ennemi ! Celui que les vôtres harcelaient !

— Ah ! bigre ! Vous saviez vous défendre ! Quels adversaires ! Enfin, nous en arrivâmes à bout… Et je vous disais donc… Ah ! oui, je vins aborder à la baie des Tigres. On m’avait dit que, pour quelques billets bleus, on me donnerait des kilomètres carrés de terrain ; et j’en pris, j’en pris des tas avec bois, prés, sables, marais ; il y avait de tout, mauvais beaucoup, bon un peu.

» Avec le temps, le courage, j’ai rendu le paquet passable. Seulement, quand, pour la première fois, je vis cela, ah ! je vous jure que je lui ai fait les cornes et de bien bon cœur, à mon lopin de terre. Ni chemin, ni toit, ni nègres, des serpents, des chacals… J’en ai la chair de poule encore aujourd’hui, quand j’y pense.

» Par chance, je trouvai un Boer qui roulait dans son carrosse à roues pleines, traîné à bœufs comme un roi de la première race française. Il avait dans le chariot des outils, des provisions et une fille délicieuse. Nous nous associâmes ; je donnai mon terrain, il donna les moyens de l’exploiter, et j’épousai sa fille.

— De sorte que vous êtes très heureux ?

— Encore une fois, oui… Vous êtes drôle, à la fin !

— Oh ! non, pas drôle du tout. Vous m’avez raconté votre vie ; vous avez appuyé sur les récits d’honneur, de travail, de succès. Vous avez oublié les épisodes moins glorieux.

— En quoi ?

— Après votre succès de Kronitz, par exemple, que fîtes-vous ?

— Nous marchâmes à d’autres conquêtes.

— Lesquelles ?

— Ma foi, je ne me souviens guère ; je n’ai pas les noms présents. Mais sérieusement, si vous travaillez à l’histoire contemporaine, je ne suis pas un personnage bien remarquable.

— Je ne m’occupe pas d’histoire.

— Qui êtes-vous donc ?

— Le justicier… Yvan Orankeff, me comprenez-vous ?

— Pas plus que mes moutons quand ils bêlent.

— Je vais m’expliquer et vous conter un épisode omis par vous dans le détail de votre jeunesse. Si vous le voulez, nous marcherons hors de l’enclos ; vos moutons tremblent à la vue de ma lionne qui est elle-même énervée… Avez-vous un cheval ici ?

— Oui, sur lequel je suis venu.

— Faites-le donc seller. Nous reprendrons au pas le chemin de chez vous.

— Pourquoi ?

— Parce qu’après avoir causé, nous ferons sans doute autre chose.

— Du diable si je vous comprends !

— Cela viendra, soyez-en sûr. Suivez mon conseil, je vous prie ; prenez vos armes aussi.

— Au fait, le soleil baisse, nous sommes loin, et si j’étais en retard, ma petite famille serait inquiète… Elle n’a que moi pour protecteur, et dans ce désert vous pensez si je suis utile…

— Oui, je le pense, Yvan Orankeff… Venez donc.