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Le grand troche, sorite/16

La bibliothèque libre.
Éditions Elaia (p. 23-24).

LE BEAU VOYAGE


À l’auberge des aubergines
on s’aime à tout vent.
Héberge cette verve serpentine
berge des auvents.

Fauves encagés
de ces délicats lits-cages
qui rugissent
de leurs sommiers sommaires
— lions rougissants —
nous lions mieux que des faveurs
avec des cœurs.

Élite des lits !
Délits d’amour !
Passagers clandestins
de la chaleur des lits
nous brûlons mainte étape d’étoupe.

Fondre en ces fondrières
où s’étendent ces tendres tourbières.
La malle court la poste

au désert du désir.
Le mâle qu’ourle la piste
des serres du désir

sur les élytres des lits
vole vole vole.
La cire des désirs fond
en larmes de chandelle.
La Circé des dés pipés
décide les desserts des Cid.

Sourire de ces fous-rires
ourdis
par les fournis des jambes
lourdes des sentiers d’amour.
Faine feu des quatre fers
vers le relai du bon enfer
dans les délicieux délits
des lits.