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Le grand troche, sorite/18

La bibliothèque libre.
Éditions Elaia (p. 27-28).

* LE SUCRE DU PRINTEMPS


Le printemps séreux
& ses roses sérieuses
— mais y eut-il des roses
aux magasins du Printemps ? —

la série des seringats
& la seringue des sourires

la glu de tous ces fœtus
le resserrement des serments
& la sérénité des serins

la séquence des lys
& la séquanelle de leurs pénis asiniens

les pommiers en flueurs
les sommiers en fureur

& l’antique serpent que fait lever
Hêve sur son chemin

les muguets les campanules
tout ça cloche.

Le décor est trop vieux
& trop vieille est la farce.

Glycines et cytises passent encore
avec les passiflores
& même les passades.

Mais les cloportes jouent aux âmes
les ruisseaux spiritent
les cochers cogitent
les saprophytes affroditent
& les colombes merditent
sur le retour de l’âge.

Les endocrines de ce printemps emprunté
secrètent trop de psychologie.


Cercle Noir
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