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Le parfait secrétaire des grands hommes/Lettre 13

La bibliothèque libre.
Texte établi par Georges GirardLa cité des livres (p. 40).
II


Magdeleine à son très amé Lazare.


Mon très amé frère

Ce que me mandez de Petrus l’apaostre de nostre doux Jesus me fait espérer que bien tôt le verront icy et me dispose l’y bien recevoir, nostre seur Marthe s’en rejouist aussy. Sa santé est fort chancelante et je crains son trespas, c’est pourquoi je la recomande à vos bones prières.

Les bonnes filles qui sont venues se mettre soubs notre égide sont admirables pour nous et nous font des caresses on ne peut plus aimables. C’est vous dire, mon très amé frère, que nostre séjour dans ces contrées de la Gaule nous est en grand affection, que n’avons point envie le quitter, ains qu’aulcuns de nos amis. nous le proposent. Ne trouvez vous pas qu’iceulx Gaulois qu’on nous disoit nations barbares ne le sont nullement et, à en juger parce que jà avons apprins, ce doibt estre de là que la lumière des sciences a deut partir. Je n’en diray rien plus sy ce n’est que j’ay grand désir vous voir et prins nostre seigneur vous avoir en grace.

Ce X juin XLVI.

Magdeleine.