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Les évêques et la propagande de l’Action catholique/Avertissement

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Publié à compte d’auteur (p. 1-2).

Avertissement


Quand je portai mes premiers coups à l’Action catholique, il n’entrait nullement dans mes intentions de lui consacrer la moitié d’un in-12 de trois cents pages. Il suffit de lire mes articles sur « l’Action catholique, les évêques et la guerre » pour voir que, tout en y discutant à fond la prétendue autorité dogmatique des évêques touchant notre participation à la guerre, je n’ai pas eu la prétention d’y réfuter tous les sophismes mis en circulation jusque-là par ce journal. J’étais parti avec l’idée d’un ou deux articles. Les développements de la lutte en ont d’abord exigé quatre — les quatre que j’ai réédités en une première brochure. Au moment où j’allais tirer ma dernière cartouche avec un unique article sur les procédés de propagande de l’Action catholique, l’organe de l’archevêché de Québec, convaincu sans doute que je n’aurais ni le temps ni la patience de répliquer, crut pouvoir à la fois me convaincre d’exagération et se dégager, par une « mise au point » où elle présentait sa campagne impérialiste sous le jour le plus inoffensif. Elle disait en effet le 10 octobre :

Le gouvernement légitime du Canada ayant décidé que le concours que nous devions donner à l’Angleterre devait consister en hommes et en argent, nous avons cru que ce mode d’accomplir nos obligations envers la métropole, mode déterminé par l’autorité compétente, qui seule pouvait en juger en pleine connaissance, ne répugnait ni au droit naturel ni au droit constitutionnel, que personne n’a démontré avoir été violé en cette circonstance par le parlement du Canada.

Telle a été notre attitude, et telle elle serait encore si nous avions aujourd’hui à la prendre.


Ce coup d’audace m’imposait l’obligation de montrer par le détail ce qu’avait véritablement été l’attitude de l’Action catholique depuis août 1914. C’est ce que j’ai fait, en attachant cette fois plus d’importance à la complicité manifeste de l’archevêque de Québec et probablement de ses suffragants. Comme je crois avoir produit cette fois encore de la belle ouvrage, et que je tiens à m’en assurer le mérite devant les générations futures, je m’empresse d’ajouter cette brochure à la première. Elle se vendra le même prix, et j’espère qu’elle n’aura pas auprès des partisans de la liberté de parole un moindre succès.

O. A.

Montréal, 8 novembre 1914.