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Les Aventuriers de la mer/2

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Société française d’imprimerie et de librairie (p. 12-20).

CHAPITRE II

cyclones de la mer des antilles ; typhons de l’océan indien ; tornadas du littoral africain ; pamperos du sud de l’amérique. les plus mémorables ouragans sur les côtes d’angleterre, aux antilles, aux états-unis, au bengale, dans la manche, au japon, sur le littoral de l’algérie.

Au sein des mers, sous l’Équateur, dans cette immense courbe, formée d’isthmes, qui soude l’Amérique septentrionale à l’Amérique du Sud, il y a une sorte de mer intérieure séparée des grandes eaux de l’Atlantique par une chaîne d’îles : c’est la mer des Antilles. Elle est comme le cœur du vaste Océan. Là, s’active la circulation sous-marine, et des courants s’en échappent d’un jet puissant, ainsi que du cœur s’élance le sang dans les artères.

Le même phénomène se reproduit, avec moins d’intensité toutefois, dans l’océan Indien et, sous la même latitude, dans le Grand Océan, — d’un bassin si large que la circulation s’y produit librement. Partout ces courants ont pour cause la densité de la mer, rendue plus lourde, plus salée par l’évaporation de l’eau sous l’action très active et permanente du soleil.

C’est dans ces régions du globe que, sous l’influence de phénomènes électriques, se forment ces ouragans dévastateurs, ces cyclones, ces typhons qui s’en vont tournoyer et se perdre jusqu’au plus profond des continents. Les cyclones partis de la mer des Antilles montent souvent à l’extrême nord de l’Europe, pour aller expirer parfois dans la mer Noire. Ces ouragans présentent cette particularité qu’ils se déplacent en tournant sur eux-mêmes, entraînés irrésistiblement de l’Équateur vers les pôles. Leur approche est signalée par divers signes que connaissent les marins et aussi par les oscillations du baromètre.

Lorsque le cyclone développe ses fureurs, la mer s’élève en hautes lames qui retombent avec une force capable de briser la membrure des plus solides vaisseaux. Les navires sont particulièrement menacés par ces perturbations, et ce sont eux qui ont le plus à craindre ; mais les îles et les archipels éparpillés au milieu des océans se trouvent dans les mêmes conditions défavorables que des vaisseaux ou des flottes sous le passage d’un cyclone ; les lames déferlent sur leur littoral, comme elles déferlent sur le pont des navires ; elles enlèvent et engloutissent des populations entières, comme elles le feraient d’un équipage.

Aussi redoutables que dans l’Atlantique, — disons mieux : que dans la mer des Antilles, — se montrent les ouragans des mers des Indes et de la Chine. Sur le littoral africain de l’Atlantique, ils prennent le nom de tornadas. Un point noir apparaît à l’horizon. Ce point s’étend. Bientôt tout disparaît ; tout tourne comme avec une hâte d’en finir. Quelle résistance le navire peut-il opposer ? Le long de la côte orientale de l’Amérique du Sud, vis-à-vis des Pampas — vastes plaines qui s’étendent entre l’Atlantique et la Cordillère — ces tempêtes, accompagnées de grains violents, sont appelées pamperos.

Aux tourbillons, aux ouragans, se joignent parfois, s’associent des trombes, des typhons. Souvent, pour le navigateur, elles sont difficiles à distinguer. À vrai dire, on ne se préoccupait guère d’établir de classement rigoureux avant les premiers essais de codification de la loi des tempêtes, entrepris avec succès dans notre siècle, et qui marqueront une ère nouvelle dans la navigation. Sans espoir de s’y soustraire jamais, les marins, les populations éprouvées se bornaient à déplorer les effets de ces perturbations et le souvenir des plus désastreuses se conservait de mémoire d’homme, du moins pendant un temps : les récentes catastrophes font oublier les anciennes ; et pour l’enseignement du marin, les exemples les plus rapprochés de lui sont les plus précieux, car rien ne l’assure que depuis les siècles écoulés certaines conditions météorologiques n’ont pas subi de profonds changements.

Nous ferons donc sagement, nous aussi, en ne remontant pas trop haut dans le passé, pour rappeler le souvenir des ravages exercés sur des points du globe plus particulièrement exposés aux fureurs de la mer.

Les Anglais ont noté dans leur histoire maritime l’ouragan de 1703, qui couvrit leurs côtes de débris et de ruines et dans lequel périrent treize vaisseaux de la marine royale et plus de huit mille marins. Les effets de la tempête se firent sentir fort avant sur la Tamise.

Un autre ouragan est demeuré tristement célèbre, celui de 1772, aux Antilles, où la mer monta de soixante-dix pieds, au milieu d’une nuit éclairée par des lueurs électriques.

Un autre ouragan, celui du 10 octobre 1780, appelé le grand ouragan, s’étendit sur toutes les Antilles et jusque dans le nord de l’Atlantique. Sur le littoral, les lames renversèrent des maisons, et des navires furent portés assez loin au milieu des terres pour qu’il fût impossible de les remettre à flot.

Cet ouragan embrassait dès son origine les points extrêmes des îles Sous-le-Vent, sur la côte du Vénézuéla, se dirigeant vers les îles de la Barbade et Sainte-Lucie, qui furent complètement ravagées.

À Sainte-Lucie, six mille personnes restèrent écrasées sous les décombres des édifices et des maisons ; la flotte anglaise, qui s’y trouvait au mouillage, fut presque entièrement désemparée. « Il est impossible, dit dans un rapport sir George Rodney, de décrire l’horreur des scènes qui eurent lieu à la Barbade, et la misère de ses malheureux habitants. Je n’aurais jamais pu croire, si je ne l’avais vu moi-même, que le vent seul pouvait détruire aussi complètement tant d’habitations solides ; et je suis convaincu que sa violence seule a empêché les habitants de ressentir les secousses du tremblement de terre qui a certainement accompagné l’ouragan. Quand le jour se fit, la contrée, si fertile et si florissante, ne présentait plus que le triste aspect de l’hiver : pas une seule feuille ne restait aux arbres que l’ouragan avait laissés debout. »

Le cyclone atteignit presque aussitôt la Martinique, où il enveloppa un convoi français de cinquante bâtiments, à bord desquels se trouvaient cinq mille hommes de troupes ; quelques marins seulement échappèrent au désastre. Plusieurs vaisseaux de guerre anglais qui venaient de quitter ces eaux en route pour l’Europe, disparurent dans la tourmente, sans qu’on eût jamais d’eux aucune nouvelle. Dans l’île même, le cyclone atteignit les proportions d’une épouvantable catastrophe : on dit que neuf mille hommes périrent. À Saint-Pierre, cent cinquante habitations disparurent dès la première invasion du raz de marée. À Fort-de-France, la cathédrale, sept églises et cent quarante maisons furent renversées ; plus de quinze cents malades et blessés demeurèrent ensevelis sous les ruines de l’hôpital. Les bancs de corail furent arrachés du fond de la mer et transportés près du rivage, où on les vit ensuite apparaître. Dans les batteries, des canons furent déplacés par la force du vent, qui transporta l’un d’eux à une distance de plus de cent mètres.

Moins de deux ans après, le 16 septembre 1782, l’escadre anglaise,

Vue de Fort-de-France.
commandée par l’amiral Graves et composée de plusieurs vaisseaux de guerre et d’un grand convoi de navires marchands, fut rencontrée par un cyclone dans l’Atlantique. La plupart des vaisseaux sombrèrent, excepté le Canada. Ceux qui virent la fin du passage du cyclone demeurèrent désemparés. Un grand nombre de bâtiments de commerce périrent, et la perte de la marine anglaise fut de plus de trois mille hommes.

Ces redoutables tourbillons se précipitent parfois à raison de quarante milles à l’heure, vitesse qui ne peut qu’accroître leur fureur. En 1789, il suffit d’une lame pour briser dans le port de Coringa tous les vaisseaux, et les lancer sur la terre ; une seconde lame submergea la ville ; la troisième acheva la ruine de la malheureuse ville, et fit périr vingt mille de ses habitants.

Un autre ouragan ravagea la mer des Antilles et atteignit la Barbade, le 10 août 1831. La foudre éclata dans toutes les directions. D’après un témoin oculaire, pendant l’obscurité, où une interruption momentanée des éclairs plongea Bridgetown, on vit « plusieurs météores tomber du ciel ; un surtout, d’une forme sphérique et d’un rouge foncé, sembla descendre verticalement d’une grande hauteur… En approchant de terre avec un mouvement accéléré, il devint d’une blancheur éblouissante, prit une forme allongée, et aux approches du sol il éclata en mille morceaux comme du métal en fusion et s’éteignit immédiatement.

Quelques minutes après l’apparition de ce phénomène, le bruit assourdissant du vent se changea en un murmure solennel, ou plus exactement en un mugissement lointain, et les éclairs prenant un effrayant développement, une vivacité et un éclat extraordinaires, couvrirent tout l’espace entre les nuages et la terre pendant près d’une demi-minute. Cette masse, immense de vapeurs semblait toucher les maisons, et elle lançait vers la terre des flammes que celle-ci lui renvoyait aussitôt.

« Immédiatement après cette prodigieuse succession d’éclairs, l’ouragan éclata de nouveau de l’ouest avec une violence terrible et indescriptible, chassant devant lui des milliers de débris de toute nature. Les maisons les plus solides furent ébranlées dans leurs fondements, et toute la surface de la terre trembla sous la force de cet effrayant fléau destructeur. Pendant toute la durée de l’ouragan, on n’entendit pas distinctement le tonnerre. Le hurlement horrible du vent, le grondement de l’océan dont les lames monstrueuses menaçaient d’engloutir tout ce que l’ouragan laissait debout, le bruit mat des tuiles, la chute des toits et des murs ; mille autres bruits formaient un fracas épouvantable. Ceux qui ont assisté à une pareille scène d’horreur peuvent seuls se faire une idée de l’effroi et de l’immense découragement que l’homme éprouve en présence de cette rage de destruction de la nature. »

On se rappelle aussi la tempête tourbillonnante des États-Unis en 1815.

L’année 1822 fut marquée par un épouvantable cataclysme. Un cyclone assaillit le Bengale. Pendant vingt-quatre heures on vit les trombes d’eau monter dans l’air ; cinquante mille hommes périrent, engloutis dans la tourmente : ce fut pour eux comme un nouveau déluge.

La Barbade figure de nouveau dans cette liste funèbre pour le cyclone de 1838.

L’ouragan d’octobre 1859 sévit sur nos côtes de l’Ouest, le 24 et le 25 ; il reprit avec plus de fureur le 28, et dura encore quatre jours et quatre nuits, semant de naufrages tout notre littoral.

Le 5 octobre 1864, la ville de Calcutta fut éprouvée cruellement par un sinistre de même nature. L’ouragan remonta le Gange jusqu’à seize milles au-dessus de Calcutta. Cent vingt navires périrent brisés ; soixante mille personnes furent noyées ou écrasées ; des villages entiers disparurent. On évalua les pertes matérielles à 400 millions de francs. Calcutta devait être éprouvée encore trois ans plus tard. L’ouragan de 1864 atteignit aussi la ville et le territoire de Chandernagqr et y causa de grands ravages.

En 1866, un cyclone qui se déchaîna sur l’île de la Nouvelle-Providence (l’une des îles Lucayes) détruisit plus de six cents maisons et jeta à la côte tous les navires qui se trouvaient dans le port.

Un ouragan de même violence ravagea l’île de Saint-Thomas (Antilles) l’année d’après. En moins de quatre heures, le cyclone fit périr de six à sept cents personnes, détruisit les deux tiers de la ville et soixante-quatorze navires sombrèrent, ou se brisèrent sur le rivage.

Le 9 septembre 1872, la Martinique subit les atteintes d’un terrible ouragan ; une trentaine de navires périrent. Les îles voisines eurent aussi beaucoup à souffrir.

Une tempête affreuse se déchaîna pendant plusieurs jours sur notre littoral de la Manche à la fin d’octobre 1882. À Calais, la marée monta à la hauteur des quais et des portes des écluses, les jetées furent submergées, surtout celle de l’Est qui éprouva des dégâts considérables. À l’extrémité de cette dernière se trouve une construction en fer, qui sert pour les feux de marée ; cette construction fut déplacée par la force des lames qui venaient s’abattre dessus avec fracas. À Grand-Camp (Calvados), au Tréport, à Dieppe, de nombreuses barques de pêcheurs ne rentrèrent jamais au port…

Le 4 septembre 1883, la plupart des navires qui se trouvaient dans le port de Saint-Pierre (Martinique) subirent les assauts d’un formidable cyclone. L’ouragan survint dans la nuit. À huit heures du soir, le baromètre était haut de 758 mm. et le temps fort beau. Peu à peu, la baisse s’accentua, le vent sauta du sud-ouest au nord-ouest, le baromètre baissa, et à onze heures, le vent se mit à souffler avec une violence inouïe, accompagné d’averses diluviennes.

Dans la ville de Saint-Pierre, un grand nombre de maisons eurent leur toiture enlevée. Les dégâts de ce genre durent être évalués à plus de deux millions. Mais c’est la rade ouverte et toujours si animée de cette charmante ville qui fut le théâtre des scènes les plus émouvantes. Les navires chassaient sur leurs ancres, et, s’entraînant les uns les autres, se brisaient à la côte. Les caboteurs disparurent, ainsi que les chalands et toutes les embarcations. Les longs courriers français Lemnos, Tapageur, P.-A.-J., Bayadère et Mysore et le brick anglais Clio furent complètement perdus. Le petit steamer la Perle, qui faisait le service de Saint-Pierre, la ville commerciale de l’île, à Fort-de-France, siège du gouvernement, sombra, entraîné par le P.-A.-J. Un brick anglais, le Ruby, parti de Saint-Pierre quelques heures avant la tourmente, fut ramené à la côte où il se brisa. Le croiseur de l’État, le Rigault-de-Genouilly, reçut l’ouragan dans toute sa force dans la mer des Antilles. Par deux fois, il traversa le cyclone. Sur le rivage, toute la population s’était portée au secours des naufragés, et, à force de dévouement, on parvint à arracher à une mort certaine l’équipage des navires en perdition.

Un ouragan qui, dans les derniers jours de janvier 1884, traversa la Manche, occasionna aussi de nombreux naufrages de bâtiments de commerce.

Au mois de décembre de la même année, un terrible typhon causa des dommages considérables sur les côtes occidentales du Japon. Plus de deux mille personnes perdirent la vie ; une centaine de jonques coulèrent bas, et les rafales démolirent un millier de maisons.

Un ouragan souffla, le 9 février 1886, sur le littoral de l’Algérie. À Oran, sous l’assaut des lames, la jetée du nord fut défoncée en quatre endroits, et la mer, qui déjà passait par-dessus la jetée, s’engouffra alors par les brèches, mettant presque tous les bâtiments en danger. Quelques grands navires eurent de sérieuses avaries, à la suite des abordages causés par la rupture de leurs amarres. Quant aux chalands et bateaux de pêche, la plupart d’entre eux disparurent. À Arzew, le phare de l’entrée du port fut emporté dans la nuit ; les vagues furieuses avaient envahi les quais et inondé le rez-de-chaussée de deux hôtels. Une goélette mouillée au large et qui chassait sur ses ancres, tenta une manœuvre qui ne réussit pas, afin de tâcher d’entrer dans le port. Peu après, elle était jetée à la côte entre Arzew et Damesme.

Le 18 août 1891, un cyclone d’une extrême violence traversa la Martinique dans toute la longueur de l’île, tuant trois cent soixante-dix-huit habitants, détruisant les édifices et les maisons, ravageant les récoltes.

Les pertes furent évaluées à 88 millions.


Bateau de pêche par un gros temps.

Le 25 mai 1896, un cyclone couvrait de ruines l’une des plus riches cités des États-Unis, Saint-Louis sur le Missouri, causant d’affreux ravages, des pertes énormes dépassant peut-être 30 millions de dollars. Les digues du fleuve furent rompues, plusieurs milliers de personnes trouvèrent la mort dans la catastrophe, la terreur mit en fuite la population…

Que dire des raz de marée, si ce n’est que leurs effets sont peut-être encore plus soudains et plus terrifiants que les désastres venus de la mer sur les ailes de la tempête. Le dernier en date, qui eut lieu au Japon le 15 juin (5 mai) 1896, fit un très grand nombre de victimes.

La catastrophe arriva un soir de fête, alors que les jeunes garçons et les jeunes filles, suivant la vieille coutume de leur pays, célébraient les réjouissances de mai, le joli mois des fleurs. Elle surprit les populations maritimes des trois préfectures de Miyagi, d’Iwocté et d’Aomori, apportant partout en ce charmant pays la ruine et la mort.

Il y eut, à sept heures un quart du soir, un soulèvement du sol au fond de la mer, à quelque distance des côtes, marqué par un sourde détonation. Presque aussitôt une énorme masse d’eau fut projetée sur le littoral, envahissant une étendue de cent cinquante kilomètres de côtes. Une épouvantable vague, haute de trente mètres, se répandit dans le pays, s’avançant avec fracas, brisant et balayant sur son passage tout ce qui se trouvait dans les plaines, dans les vallées, roulant avec elle les débris des maisons et les cadavres des habitants.

La montagne d’eau fit de la sorte cinq kilomètres dans l’intérieur, puis se retira : quelques minutes après, la mer rentrait dans son lit. Mais ces quelques minutes avaient suffi pour anéantir et emporter tout ce que le raz de marée avait pu atteindre.

La mer avait tué vingt-neuf mille personnes, elle en avait blessé huit mille, elle avait détruit huit mille maisons, elle avait brisé ou englouti dix mille navires et barques de pêcheurs… D’une région peuplée, fertile et laborieuse, elle avait fait un désert.

Dans la ville de Kamaïshi, où il y avait huit mille habitants, on compta cinq mille morts ; trois maisons seulement résistèrent au cataclysme ! Des scènes d’horreur ont été rapportées par les survivants qui, placés ou réfugiés sur les hauteurs, ont pu assister à cette œuvre effroyable de destruction.

Comme toujours en pareil cas, il y eut des sauvetages véritablement miraculeux. On raconte qu’un berceau fut retrouvé sur les branches d’un arbre, un berceau dans lequel souriait une petite fille de trois ans, seule survivante d’un village de plusieurs centaines d’habitants…

Des pêcheurs qui se trouvaient au large lorsque le cataclysme se produisit, ne s’en doutèrent pas ; ils entendirent seulement au loin, vers la terre, un bruit inusité ; mais lorsqu’ils rentrèrent au port, ils ne retrouvèrent ni port, ni maison, ni famille, rien… D’autres pêcheurs, en revenant, pêchèrent des corps entraînés au large par la vague. L’un de ces hommes retrouva ainsi, dit-on, le cadavre de son enfant.