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Les Chansons de Bilitis, suivies de Chansons modernes/Les Chansons de Bilitis/145

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Slatkine reprints (p. 170).


SECONDE ÉPITAPHE


Sur les rives sombres du Mêlas, à Tamassos de Pamphylie, moi, fille de Damophylos, Bilitis, je suis née. Je repose loin de ma patrie, tu le vois.


Toute enfant, j’ai appris les amours de l’Adôn et de l’Astarté, les mystères de la Syrie sainte, et la mort et le retour vers Celle-aux-paupières-arrondies.


Si j’ai été courtisane, quoi de blâmable ? N’était-ce pas mon devoir de femme ? Étranger, la Mère-de-toutes-choses nous guide. La méconnaître n’est pas prudent.


En gratitude à toi qui t’es arrêté, je te souhaite ce destin : Puisses-tu être aimé, ne pas aimer. Adieu, souviens-toi dans ta vieillesse, que tu as vu mon tombeau.