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Les Fastes (Merrill)/Airs ailés

La bibliothèque libre.
Les FastesChez Léon Vanier (p. 11-12).

AIRS AILÉS

Airs ailés de Lulli,
Gavottes et pavanes !
Iris et frangipanes
Du doux temps de Lulli !

C’est l’essor en les rêves
Des bals à falbalas
Où la belle à l’œil las
Rit au beau de ses rêves.

Hautbois, flûtes et luths,
Cris et trilles de rire,
Dentelles qu’on déchire,
Bassons, flûtes et luths !


Des voix par la terrasse.
Des froufrous en la nuit,
Et des fuites sans bruit
Le long de la terrasse.

Silence ! au bord de l’eau
L’effroi blanc des toilettes
En les escarpolettes
Qui volètent sur l’eau.

Puis au clair de la lune
Éventails en émoi :
« M’aimes-tu ? — aime-moi ! »
Et la lune ! et la lune !

Ô doux temps de Lulli !
Iris et frangipanes !
Gavottes et pavanes !
Airs ailés de Lulli !