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Les Parlers Parisiens/Charles Loyson (P. Hyacinthe)

La bibliothèque libre.
H. Welter (p. 77-88).
Charles Loyson (P. Hyacinthe).

M. Hyacinthe Loyson, né à Orléans, le 10 mars 1827, passa sa jeunesse à Pau, et n’a jamais habité Paris sans interruption. En me lisant le passage suivant, tiré d’une conférence faite, en 1878, au cirque d’hiver de Paris (Principes de la Réforme catholique, Paris 1878, p. 17 ss.), M. Hyacinthe doutait de pouvoir prononcer ces paroles avec l’emphase nécessaire, parce que, pour l’avoir, il lui faudrait, disait-il, un auditoire plus nombreux; cependant, calme et assez indifférent au commencement de la lecture, il s’anima bientôt et prit à la fin entièrement le ton énergique et saisissant qui lui est habituel quand il parle en public, tout en modérant sa voix sonore et puissante. Sa prononciation se rapproche beaucoup de celle de la scène: l’r dentale lui est naturelle; ses, les, des, etc. ont un e ouvert rarement négligé. Dans les mots en -ation M. Hyacinthe hésita entre -āsi̯õ ett ăsi̯õ; il prononça e ouvert dans j’ai, je sais, c’est; mettre p. 79, l. 14 avec un e ouvert long; ses e fermés protoniques eurent la tendance familière de s’ouvrir; les infinitifs en -er prirent, dans la liaison, comme chez M. Renan, un e ouvert presque long. — À l’entendre, personne ne se douterait que M. Hyacinthe, maître dans l’art oratoire lui-même, n’a jamais reçu de leçons de diction.



L’origine du déisme.

… Et maintenant je me demande comment le déisme, c’est-à-dire cette autre forme de la religion naturelle qui nie la réalité et jusqu’à la possibilité de la révélation, a pu se produire dans le monde précisément après que le christianisme l’avait enrichi de sa lumière et de ses bienfaits.

Le déisme est un nouveau venu, il ne date guère que du siècle dernier; car, malgré ses analogies avec la doctrine socinienne, il n’est pas juste de le confondre avec elle. Son berceau fut en Angleterre, et l’on sait le nom de son illustre patron, lord Bolingbroke, conservateur en politique et radical en religion, libre penseur et tory. Toutefois, malgré Bolingbroke et ses amis, le déisme serait sans doute demeuré obscur, s’il n’avait eu la fortune de mettre à son service, presque en naissant, la royauté alors incontestée de la langue française, et cette autre royauté des deux puissants esprits qui exercèrent une influence décisive sur leur siècle, et je ne crains pas d’ajouter sur le nôtre: Voltaire et Rousseau.

lǫrižin dü deism.[1]

      … e mẽ´tənã žə m dəmã:d kǫmã lə déįsmᵊ, sęt ą[2]
dīr sęt ōtr fǫrm d lą rəliži̯õ nątürĕ́l ki nī lą reąlite e[3]
žų̈ską lą pǫsibilite də lą revẹląsi̯õ, ą pü sə prǫdü̯īr[4]
5.dã l mõ:d presizemãt ąprę kə lə kristi̯ąnīsm ląvęt[5]
ãriši t są lümi̯êr e t se bi̯ẽfę.[6]
      Lə deism ęt œ̃ nuvo vənü, įl nə dątə gêr kə dü[7]
si̯ęklə dęrni̯e : kąr, mąlgre sęz ąnąlǫžiz ąvęk lą dǫktrin[8]
sǫsini̯ęn, įl nę pa žüst də l kõfõ:dr ąvęk ęl. sõ bę́rso[9]
10.füt ąn ãglətêr, e lõ sę lə nõ d sǫn ilüstr pątrõ, lôr[10]
bǫlįbrǫk, kõsęrvątœ̨:r ã pǫlitịk e rądikąl ã rəlīži̯õ, libr[11]
pãsœ̨:r e tǫri. tutfu̯ą, mąlgre bǫlįbrǫk e sęz ąmi, lə[12]
deism sərę sã dųt dəmœ̨re ǫpskü:r, sįl nąvęt ü lą[13]
fǫrtün də mêtr ą sõ sęrvis, pręsk ã nęsã, la rù̯ąi̯ote[14]
15.ąlôrz ẽkõtęste də lą lã:g frãsêz e sęt ōtr rù͜ąi̯ote dę[15]
dœ pü̯isã:z ęspri ki ęgzęrsêrt ün ẽflüã:s desizīv sür lœ̨r[16]
si̯ęklə, e žə nə krẽ pa dąžute sür lə nōtr : vǫltêr e rūsó.[17]

Dans cette fameuse Préface de Cromwell, qui fut, en France, le programme de la révolution littéraire, Victor Hugo écrivait ceci: «La queue du XVIIIe siècle traîne encore dans le XIXe; mais ce n’est pas nous, jeunes hommes qui avons vu Bonaparte, qui la lui porterons.»

Eh bien, Victor Hugo se trompait, et il en a fait amende honorable.

En ce qui me concerne, j’affirme que jamais, pour le bien comme pour le mal, le XVIIIe siècle ne nous a autant dominés qu’aujourd’hui.

Je n’éprouve aucun embarras à trouver devant moi Voltaire. Car, pour Rousseau, je l’ai nommé, mais je n’en parlerai pas aujourd’hui. Son déisme n’a jamais été aussi clair, aussi ferme que celui de Voltaire, et même, dans l’ouvrage qui contient ses dernières pensées religieuses, les Lettres écrites de la montagne, il réclame avec énergie, presque avec colère, le titre de protestant. Il affirme, à sa manière il est vrai, mais enfin il affirme, la révélation chrétienne et la divinité de Jésus-Christ, et je ne vois pas comment les pasteurs sociniens de Genève ont pu l’exclure justement de l’Église chrétienne, telle qu’ils la concevaient.

Je disais que je n’éprouve aucun embarras à rencontrer, dans un sujet auquel elle s’impose et dans une heure où malheureusement elle divise et passionne, la grande mémoire de Voltaire. Je ne suis

      dã sĕt fą̀mœ:z prefąs də krǫmu̯ęl, ki füt ã frã:s,[18]
lə prǫ́grąm də lą ręvǫlüsi̯õ literêr, vįktǫr ügó ekrivę[19]
səsi : «lą kœ̄́ dü dizü̯ti̯ęm si̯ęklə trên ãkôr dã lə[20]
diznœ̨vi̯ęm; mę sə nę pa nú, žœ̨nz ǫm ki ąvõ vü[21]
5.bǫnąpąrt, ki lą lü̯i pǫrtərõ.»[22]
      e bi̯ẽ, vįktǫr ü̯gó s trõpę, e įl ąn ą fęt ąmã:d[23]
ǫnǫrāblᵊ.[24]
      ã s ki mə kõsęrnᵊ, žąfirmə kə žąmę pur lə bi̯ẽ[25]
kǫm pur lə mąl, lə dizü̯iti̯ęm si̯ękl nə nuz ą otã dǫmine[26]
10.kožurdü̯i.[27]
      žə nęprūv okœ̨n ãbara ą truve dəvã mo͜ą vǫltêr.[28]
kąr, pur rusó, žə lę nǫme, mę žə nã pąrlərę paz[29]
ožurdü̯i̯. sõ deism na žąmęz ete osi klêr, osi fęrm[30]
kə səlü̯i də vǫltêr, e męm, dã lùvrāž ki kõti̯ẽ sę[31]
15.dęrni̯êr pãse rəliži̯œ:z, lę lętrz ekrit də lą mõtąñ, įl[32]
reklām ąvęk enęrži, pręsk ąvęk kǫlêr lə titre də prǫtęstã.[33]
įl ąfirm, ą są mąni̯êr įl ẹ vrę, męz ãfẽ, įl ąfirm, lą[34]
revelasi̯õ kreti̯ęn e lą divinite d žezü kri, e žə nə vu̯ą[35]
pa kǫmã lę pąstœ̨r sǫsini̯ẽ d žənêv õ pü lęksklü:r[36]
20.žüstəmã də leglīz kreti̯ęn, tęl kįl lą kõsəvę.[37]
      žə dizę kə žə neprūv okœ̨n ãbara ą rãkõtre, dãz[38]
œ̃ süžẹ okęl ĕl sẽ´pōz e dãz ün œ̨:r u mąlœrœzəmã ĕl[39]
diviz e pą́si̯ǫn, lą grãd memu̯ār də vǫltêr. žə n sü̯i[40]

pas un disciple de Voltaire, mais je suis l’admirateur de son talent, plus que cela, du grand usage qu’il en a fait toutes les fois qu’il l’a mis au service de la vérité, de la tolérance et de la justice.

Voulez-vous entendre comment s’exprimait à son égard le prêtre français qui l’a combattu, de son vivant même, avec le plus de courage et de succès, l’abbé Guénée: «C’est le plus brillant et le plus vaste génie de son siècle, celui qui renverse les pernicieux et insensés systèmes des sophistes et des athées, et qui poursuit sans relâche le fanatisme, cause de tant de crimes et de tant de guerres dans notre patrie et dans le reste de l’univers.»

C’est ainsi, messieurs, que l’on pensait et que l’on écrivait dans le clergé de France, au XVIIIe siècle!

Cela dit, je n’ai pas besoin d’ajouter que, lorsque Voltaire fait remonter — et il le fait souvent, trop souvent, hélas! — ses attaques et ses sarcasmes de la superstition et du fanatisme au christianisme lui-même, je me sépare de lui avec énergie et, quand il le faut, avec indignation.

Mais, même alors, je ne peux m’empêcher de songer à cette parole profonde d’un chrétien austère, d’un catholique orthodoxe et réformateur, aussi grand que méconnu, Bordas-Demoulin: «En commençant par Luther et par Calvin, Voltaire est le troisième grand exécuteur de la souveraine justice sur l’Église.»

paz œ̃ disipl də vǫltêr, mę žə sü̯i lądmirątœ̨:r də sõ[41]
tą́lã, plü kə səlą, dü grã`t üzāž kįl ąn ą fę tųt lę fu̯ą[42]
kįl lą miz o sęrvis də lą verite, də lą tǫlerã:s e d lą zų̈stis.[43]
      vule vúz ãtã:dr kǫmã sẹksprimęt ą sǫn egār lə[44]
5.prêtr frãsę ki la kõbątü, də sõ vivã męm, ąvęk lə plü[45]
də kuraž e t sų̈ksẹ, ląbe gẹ́ne : «sę lə plü brii̯ã e lə[46]
plü vąstə ženi t sõ si̯ękl, səlü̯i ki rã´vęrs lę pęrnisi̯œz[47]
e ẽsã:se sistęm dę sǫfistəz e dęz ąte, e ki pųrsüi sã[48]
rlāš lə fąnątįsm, kōz də tã də krim e də tã də gêr[49]
10.dã nǫtr pątrí e dãl ręstə də lünivêr.»[50]
      sęt ẽsi, mẹsi̯œ, kə lõ pã´sę e kə lǫn ekrī́vę dã[51]
l klęrže də frã:s, o dizü̯iti̯ęm si̯êklᵊ.[52]
      səlá di, žə nę pa bəzu̯ẽ dąžúte kə, lǫrskə vǫltêr[53]
fę rmõte — e įl lə fę suvã, trǫ́ suvã, elā́s! —[54]
15.sęz ątąk e sę sąrkąsm də lą süpęrstisi̯õ e dü fąnątism[55]
o kristi̯ąnismᵊ lü̯i męm, žə mə sepā́r d lü̯i ąvęk enęrži[56]
e, kãt įl lə fo, ąvęk ẽdiñąsi̯õ.[57]
      mę, mę́m ąlôr, žə n pœ mãpęže t sõžęr ą sęt[58]
pąrôl prǫ́fõ:d dœ̃ kreti̯ẽ ǫstêr, dœ̃ kątǫlik ǫrtǫdǫks e[59]
20.rəfǫrmątœ̨r, osi grã kə mekǫnü, bǫrdá dèmūlẽ : «ã[60]
kǫmãsã pąr lütê´r e pąr kąlvẽ´, vǫltêr ę lə tru̯ązi̯ęm[61]
grãt ęgzekütœ̨r də lą suvərên žų̈stisᵊ sür lẹglīz.»[62]

D’où vient, messieurs, que Voltaire et les meilleurs d’entre les philosophes de son temps furent déistes? Le christianisme était-il donc dépassé? Le déisme arrivait-il à son heure, comme la nouvelle conception religieuse qui répondait à un développement nouveau de l’esprit humain? … Et qu’y avait-il donc entre l’Évangile et le XVIIIe siècle?

Ce qu’il y avait? La vision funèbre qui Voltaire a pris soin de nous décrire. Vous savez, dans ces allées si vertes et si riantes où se promenaient les sages, et où il allait lui-même de Numa à Pythagore, de Pythagore à Socrate: des monceaux d’os blanchis, des hommes massacrés par milliers au nom de Jésus-Christ! Et quand, sur la colline qui domine tout, il rencontre enfin le jeune homme doux et simple, aux mains meurtries et gonflées, au regard mélancolique fixé sur tant de victimes: «Vous n’avez donc contribué en rien, lui demande-t-il avec anxiété, par vos discours ou mal rendus, ou mal interprétés, à ces monceaux affreux d’ossements que j’ai vus sur ma route en venant vous consulter?» Eh bien, j’ignore si la réponse négative de Jésus le convainquit pleinement; mais ce que je sais, c’est que la vision des charniers des chrétiens, comme il les appelle, hanta jusqu’à la fin son imagination, et qu’il ne put se décider à voir dans un maître si mal compris ou si mal obéi autre chose qu’«un Socrate rustique; un théiste israélite, ainsi que Socrate fut un théiste athénien.»

      dú vi̯ẽ, mẹsi̯œ, kə vǫltêr ẹ lę męi̯œ̨r dãtr lę filǫsǫf[63]
də̨ sõ tã für deist? lə krįsti̯ąnįsm etęt įl dõ dę́pase?[64]
lə deism ąrivęt įl ą sǫn œ̨:r, kǫm lą nuvĕl kõsępsi̯õ[65]
rliœ:z ki repõdęt ą œ̃ devəlǫpəmã nuvo də lęspri[66]
5.ümẽ? … e ki ąvęt įl dõk ãtr levã´žil e lə dizü̯iti̯ęm[67]
si̯ęklə?[68]
      sə kįl ⁱi̯ ąvę? lą vīzi̯õ fünêbr kə vǫltêr ą pri[69]
su̯ẽ də nu dẹkrīr. vu są́ve, dã sęz ąle si vęrt e si[70]
riã:t u sə prǫmənę lę sāž e u įl ąlę lü̯i mêm də nümá[71]
10.ą pitągôr, də pitągôr ą sǫkrąt : dẹ mõso dǫz blãši,[72]
dęz ǫmᵊ mąsąkre pąr mili̯e o nõ d žezü kri! e kã,[73]
sų̈r lą kǫlin ki dǫminᵊ tu, įl rãkõ:tr ãfẽ lə žœ̨n ǫm[74]
dus e sẽ:pl, o mẽ mœ̨rtriz e gõ´fle, o rgār melãkǫlik[75]
fiksé sür dã d vįktim: «vu nąve dõ kǫtribü̯e ã ri̯ẽ,[76]
15.lü̯i dmãdtįl ąvęk ãksi̯ete, pąr vo dįskūr u mąl rãdü, u[77]
mąl ẽtęrprete, ą sę mõso ąfrœ dosəmã kə žę vü sür[78]
mą rut ã vənã vu kõsų̈lte?» e bi̯ẽ, žiñôr si lą repõs[79]
negątiv də žezü lə kõvẽki plęnmã; mê, sə kə žə sę,[80]
sę kə lą vizi̯õ dę šąrni̯e dę kreti̯ẽ, kǫm įl lęz ąpęl,[81]
20.ãta žüs̨ką lą fẽ sǫn imažinasi̯õ, e kįl nə pü sə desidêr[82]
ą vu̯ār dãz œ̃ mêtr si mąl kõpri u si mąl ǫbeí ōtr[83]
šōz kœ̃ sǫkrạtᵊ rų̈stịk; œ̃ teịst izrąelįt, ẽsi kə sǫkrąt[84]
füt œ̃ teịst ąteni̯ẽ.[85]

C’est là qu’il faut chercher, non pas uniquement sans doute, mais en grande partie, l’origine du déisme de Voltaire et du XVIIIe siècle.



      sę lá kįl fo šęršé, nõ paz ünikəmã sã´ dųt, męz ã[86]
grãd pąrti, lǫrižin dü deism də voltêr e dü dizü̯iti̯ęm[87]
si̯ękl.[88]



  1. lǫrižịn Ro. deįszm Ro; deismᵊ Bl; dẹism Ri.
  2. mẽtənã Bl; mẽ´tnã Ri. žə mə J Ro Ri. dəmã:də J. deism J; deįsm Ro Bl Ri. sĕt Bl; set J.
  3. ôtr Ri. ręąlite Ri.
  4. žų̈ska Ro. pǫ̀sibilite Ro. d la Ri. revelasi̯õ Ro; -āsi̯õ J; -ăsi̯õ Bl Ri. pü s Bl Ri; s(ə) Ro.
  5. presizemã Bl; (ou pręs-) Ro; pręsizemãt Ri. kə l J Ro Ri; k lə Bl. kristi̯ąnĭsm Bl.
  6. də są J.Ro.
  7. deiszm Ro; déism Ri. et J. vᵊnü J; v(ə)nü Ro. dąt Ro Bl Ri.
  8. si̯ękl J Ro Bl Ri. kār J. sez J Ri. ąnąlǫži Ro Bl.
  9. ne J Ri. žụ̈stə J. də lə J Ro. ĕl J. bĕrso Ro Bl; bęɹso J.
  10. se J; (ou ) Ro. l Bl.J Bl Ri. (ilüstr pron. rap.) Ro.
  11. bǫlįnbrǫk Ri. rlīžiõ Ro Bl Ri.
  12. tútfu̯ą J Ro. mąrgre Ro. bǫliŋbrǫk Ri. sez J Bl Ri.
  13. dut Bl.
  14. mętr J Bl; mĕtr Ro. ru̯ąi̯óte Ro; ro͜ąi̯ote Bl.
  15. ąlôr J Ro Bl. d lą Ri. sĕt Ri. ru̯ai̯óte Ro; ro͜ąi̯ote Bl. dẹ J; de Bl Ri.
  16. egzęrsêr(t) Ro.
  17. si̯ękl Ro Bl Ri; si̯ĕkˡ J. žə n J. rū́so Bl Ri.
  18. fąmœ:z Ro Bl Ri. prefaz Ro.
  19. prǫgrąm J Ro Bl Ri. d lą Ri. revǫlüsi̯õ J Bl.
  20. si̯ękl Ro Bl Ri; si̯ĕkl J. trĕn J. dã l Ro Ri (Ro).
  21. diznœvi̯ęm Bl. s nę Bl Ri.
  22. pǫrtrõ Ro Ri.
  23. ügǫ Ro.J. ąn̄ Bl.J Ro.
  24. ǫnǫrǣbl J Ro Bl; ǫnǫrăbl Ri.
  25. s ki m J Bl Ri. kõsęɹn J Ro; kõsęrn Bl Ri. žąfiɹm J Ro; žąfirm Bl Ri. žą́mę Ro Ri.
  26. a Ro Bl Ri.
  27. kožǫrdü̯i Bl; kožųrdü̯i Ri.
  28. neprūv J. okün Ro; okœ̌n Ri. trúve Ri. dvã J; d(ə)vã Ro. vǫ́ltêr Ri.
  29. rúso Ro. le J Bl. pąrləre J Ro Bl Ri.
  30. deiszm Ro. fĕɹm J.
  31. slü̯i Bl Ri. ę mêm Bl. luvrāž Ro Bl Ri. se J Bl Ri.
  32. le J Bl Ri. lĕtr Ro.
  33. rə´klam Ro. titʳ Ro.
  34. ąfįɹm (bis) J Ro Bl; ą́firm Ri. są́ Ri. ę Ri.
  35. revelăsi̯õ Bl Ri.J Bl. krist Ri. žə n J Bl. vu̯a Bl.
  36. le J Bl Ri. də žnêv Ro Bl Ri; də žənêvᵊ J. lęsklü:r Bl.
  37. kõsvę J.
  38. kə ž neprūv(ᵊ) Ro. ãbąra Bl; ãbaraz Ri. a Bl.
  39. süžę Bl. sẽ´pôz Ri. mąlœrœzəmãt Ri.
  40. pasi̯ŏn J; pąsi̯ǫn Bl; păsi̯ŏn Ro. grã´:d Ro; grãdᵊ Bl. męmu̯ār Ri. žə nə Ro.
  41. mę ž Ri. d sõ Ri.
  42. plü k Ro Bl; plüs kə Ri. səla Bl. grãt Bl. tut Ri. le J Bl Ri.
  43. mi(z) Ro. sęrvisz Ro. d lą J. vęrite Bl. d lą tǫl. Ri.
  44. vule vu(z) Ro. vuz Bl Ri. kǫ`mã Bl. sĕksprimę(t) Ro.
  45. d sõ Ri. mêmᵊ Bl. ąvěk l Ri.
  46. d Ro. kurāž J Bl Ri. t sụ̈ksę J; də süksẹ Bl. gẹne J; gę́ne Ro; gĕne Bl Ri. se J. l plü Bl. bril̃ã Ri.
  47. vāstᵊ Bl Ri. dt Ro. si̯ęklˡ J. rãvęrs Ro Bl. le J Bl. pęrnisi̯œ(z) Ro.
  48. de J Bl Ri. sǫfįstz J Bl Ri. dez J Bl Ri.
  49. fąnątįszm Ro. tã´ d krim Ro Ri; t krim J. e d Bl. tã d J Ro Ri.
  50. rĕst J; ręst Ro; rêst Ri.
  51. set J. mĕsi̯œ Ro; męsi̯œ Bl; mesi̯œ J. lǒn Ri. ekrivę J Ro.
  52. si̯êkl Ro; si̯ękl Bl; si̯ĕkl Ri; si̯ękˡ
  53. səla dí J; səlą dí Ro Bl Ri. ne J. b(ə)zu̯ẽ Ro. dąžute Ro.
  54. rəmõte J. tro Bl. ęlās Ri.
  55. sez J Bl. ątāk Ro. se J Bl Ri. sąrkāszm Ro. süpęrstįsi̯õ J Ro Ri.
  56. kristi̯ąnism J Ro; -ịsm Ri. žə m(ə) Ro. də lü̯i J Bl Ri.
  57. ẽdịñasi̯õ J Ro; -ăsi̯õ Bl Ri.
  58. žə nə Ro Bl. de J. sōže Ro Bl. sĕt Bl Ri.
  59. pąrŏl J. prǫfõ:d Ro Ri.
  60. refǫrmątœ:r J Bl. grã´ k Ro Ri. bǫrdas Ro Ri; bǫrdaz Bl. demulẽ Ro Bl Ri.
  61. e l J; ę l Bl.
  62. suvrên Bl. žųstịs Ro Bl Ri; žụ̈sti J. legliz J.
  63. męsi̯œ Ro; mesi̯œ J Ri. vǫ́ltêr Ro. e le J Bl; ę le Ri. le J Bl Ri.
  64. deịst Ro Ri. dõk Bl. depase Ro; depāse J; depăse Bl Ri.
  65. deịsm Ro.
  66. devəlǫpmã Ri.
  67. ãt(r) Ro. levãžil Bl. e l J Ri; ę l Bl.
  68. si̯ękl Ro; si̯ĕkl Ri.
  69. s kįl Ro. fünębr Ro; fünĕbr Ri.
  70. d nu Ri. dekrīr J. sąve Ro Bl. sez J Bl.
  71. u s J Bl. prǫmnę Ro Ri. le J Bl Ri.
  72. Ro; de J Bl Ri. doz J Ro Bl; dǫsz Ri.
  73. dez J. ǫm J Ro Bl. krịst Ri.
  74. kǫlịn Ro Ri. dǫmin J Bl; dǫmịn Ro Ri. rã´kõ:tr Ro Ri. ãfẽ l Ri.
  75. duz J. mœ̨rtri Ro. gõfle J Ro Bl Ri. ɹgār Bl.
  76. viktįm Ro. dõk Bl.
  77. ãksi̯ęte Ri. mą́l J Ro Ri.
  78. mą́l J Ro. se J Bl Ri. mõsoz Bl Ri; mõso(z) Ro. dŏsmã Ri; dōsmã J. že J Bl.
  79. rutə Ro. vnã J Ri. ę bi̯ẽ Ri. žịñôr Ro.
  80. plęnəmã Ro Ri; plĕnmã Bl. se J.
  81. se J. de (bis) J Bl Ri. lez J Bl Ri. ąpĕl Ro Bl Ri.
  82. imažinăsi̯õ Bl Ri. pü s Ri; pü z J. deside Bl Ri.
  83. mą́l kõpri J Bl. ǫbęi Ri. ôtr Ri.
  84. šôz Ri. sǫ́krąt Ro; sǫkrąt J Ri. rüstik J; rų̈stik Bl. iszrąelįt Ro; izraelịt J; izrąelịt Bl Ri. ẽsi k Bl Ri.
  85. teist J.
  86. la Ro. šĕrše Ro Bl.Ro. dut J.
  87. grã´d Ro lǫrižįn Ri. deismə J.
  88. si̯ĕkˡ