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Les Quatre Filles du docteur Marsch/17

La bibliothèque libre.
Traduction par P.-J. Stahl.
Bibliothèque d’éducation et de récréation J. Hetzel et Cie (p. 248-259).


CHAPITRE XVII

BETH


Pendant huit jours, il y eut tant de vertu dans la vieille maison, qu’on aurait pu en céder à tout le voisinage. C’était réellement étonnant ; chacun semblait dans une sorte de disposition céleste, et l’abnégation était à la mode. Mais, insensiblement, lorsque la première anxiété des petites filles fut passée, elles se relâchèrent dans leurs louables efforts et commencèrent à retomber dans leurs vieilles habitudes. Elles n’oublièrent pas leur devise : « Espérer et s’occuper », mais le dernier point semblait devenir plus difficile ; aussi, après de si beaux efforts, elles pensèrent que cet essai méritait des vacances, et elles s’en donnèrent de grandes.

Jo, ayant négligé de couvrir suffisamment sa tête tondue, attrapa un gros rhume, et tante Marsch, qui n’aimait pas à entendre lire des personnes enrhumées, lui ordonna de rester chez elle jusqu’à ce qu’elle fût guérie. Jo, à qui cet arrangement plaisait, commença par dire qu’elle allait s’arranger pour rester enrhumée toute sa vie : puis elle se mit à fourrager énergiquement du grenier à la cave, espérant y faire des découvertes. Quand elle était lasse, elle se couchait sur le sofa pour soigner son rhume à l’aide de lectures interminables.

Amy, trouvant que les occupations du ménage et l’art ne s’accordaient guère, retourna à ses crayons et à sa terre glaise.

Meg allait tous les jours chez les Kings et cousait, ou croyait qu’elle cousait lorsqu’elle en revenait, mais elle passait beaucoup de temps à écrire à sa mère ou à relire les dépêches de Washington.

Beth seule continua fidèlement à travailler ; tout au plus aurait-on pu lui reprocher quelques rares petites négligences ou bien quelques accès de tristesse.

Elle remplissait soigneusement tous ses petits devoirs et aussi beaucoup de ceux de ses sœurs, car celles-ci oubliaient facilement, et la maison semblait parfois être une horloge dont les aiguilles sont allées se promener.

Lorsque son cœur était trop plein du désir de revoir sa mère ou de craintes pour son père, elle allait dans le cabinet de toilette de Mme Marsch, cachant sa figure dans les plis d’une certaine vieille robe, et pleurait et priait un peu toute seule.

Personne ne savait ce qui la remettait après un accès de mélancolie ; mais chacun sentait combien elle était douce et utile, et tout le monde prit l’habitude d’aller vers elle pour chercher des consolations ou des avis.

Aucune ne s’était assez dit que l’absence de leur mère devait être une épreuve décisive, qui aurait dû former définitivement leurs caractères, et, lorsque l’excitation du premier moment fut passée, elles se firent l’illusion que, s’étant bien conduites jusque-là, elles méritaient des louanges. Elles avaient raison pour le passé ; mais leur erreur était de croire qu’elles pouvaient dès lors se relâcher et cesser de bien faire ; elles s’attirèrent par là une dure leçon.

« Meg, je voudrais bien que vous pussiez aller voir les pauvres Hummel ; vous savez que maman nous a dit de n’oublier ni la mère ni les enfants, dit Beth, dix jours après le départ de Mme Marsch.

— Je suis vraiment trop fatiguée pour y aller cette après-midi, répondit Meg, qui cousait en se balançant sur un fauteuil à bascule.

— Voudriez-vous, Jo ? demanda Beth.

— Il fait bien froid pour moi, avec mon rhume.

— Je croyais que vous aimiez les belles gelées ?

— Oui, pour sortir avec Laurie, mais pas autant pour aller chez les Hummel, dit Jo, un peu honteuse de cet aveu.

— Pourquoi n’allez-vous pas vous-même voir les Hummel ? demanda Meg.

— J’y suis allée tous les jours ; mais le bébé est malade, et je ne sais qu’y faire. Lottchen le garde pendant que sa mère va travailler ; mais le mal m’a l’air de s’aggraver, et je pense que vous ou Hannah devriez y aller. »

Beth parlait avec animation, et Meg promit d’y aller le lendemain.

« Pour aujourd’hui, demandez quelques provisions à Hannah et portez-les, Beth ; l’air vous fera du bien, dit Jo, en ajoutant sous forme d’excuse : J’irais bien, mais il faut que je finisse mon livre.

— J’ai mal à la tête et je suis fatiguée, répondit doucement Beth, je pensais que l’une de vous voudrait bien y aller à ma place ce matin.

— Amy va revenir, elle ira volontiers, suggéra Meg.

— Eh bien, je vais me reposer en attendant, je ne suis pas très à mon aise. »

Beth se coucha sur le sofa, les autres retournèrent à leur ouvrage, et les Hummel furent oubliés. Une heure se passa ; Amy n’était pas revenue, Meg était allée dans sa chambre essayer une robe neuve, Jo était absorbée dans un livre, et Hannah était profondément endormie devant le feu de la cuisine.

Beth mit tranquillement son capuchon, remplit son panier de toutes sortes de choses pour les enfants, et s’en alla à l’air frais avec la tête lourde et un regard de douleur dans ses yeux patients. Il était tard quand elle revint, et personne ne la vit monter dans la chambre de sa mère. Jo, y allant, trouva Beth assise dans un fauteuil avec un flacon de camphre dans sa main, paraissant très grave et ayant des yeux très rouges.

« Qu’est-ce qu’il y a ? s’écria Jo, en voyant Beth étendre les mains, comme si elle ne voulait pas que sa sœur approchât d’elle.

— Vous avez eu la fièvre scarlatine, n’est-ce pas, Jo ?

— Il y a longtemps ; en même temps que Meg. Pourquoi ?

— Alors je vais vous dire. Oh ! Jo, le bébé est mort.

— Quel bébé ?

— Celui de Mme Hummel. Il est mort sur mes genoux, avant que sa mère revienne, s’écria Beth en sanglotant.

— Ma pauvre chérie, que cela a dû être terrible pour vous ! Ah ! j’aurais dû aller moi-même, dit Jo, pleine de remords, en s’asseyant dans le grand fauteuil et prenant sa sœur sur ses genoux.

— Ce n’était pas terrible, Jo ; c’était seulement si triste ! J’ai vu tout de suite qu’il était plus malade ; mais Lottchen a dit que sa mère était allée chercher le médecin, et j’ai pris le bébé afin de laisser reposer sa sœur. Il paraissait endormi ; mais, tout à coup, il a poussé un petit cri, tout son petit corps a tremblé, et puis il est resté immobile. J’ai alors essayé de lui réchauffer les pieds, et Lotty lui a donné du lait, mais il ne bougeait pas. J’ai enfin compris qu’il était mort.

— Ne pleurez pas, chérie. Qu’avez-vous fait ?

— Je me suis assise et je l’ai tenu sur mes genoux jusqu’à ce que Mme Hummel revînt avec un médecin. Le docteur dit que le bébé ne vivait plus ; il regarda Heinrich et Minna, qui avaient mal à la gorge. « C’est la fièvre scarlatine, » dit-il d’un air mécontent, « vous auriez dû m’appeler plus tôt. » Mme Hummel lui dit qu’elle était pauvre et qu’elle avait essayé de soigner elle-même le bébé, mais que, maintenant, il était trop tard pour lui et qu’elle pouvait seulement lui demander de soigner les deux autres et d’en demander le payement au bon Dieu. Il sourit alors et fut meilleur, mais c’était désolant, Jo ! et je pleurai avec eux. Le docteur alors fixa ses yeux sur moi ; il m’examina et me dit de retourner vite chez nous et de prendre immédiatement de la belladone, sans quoi j’attraperais la fièvre scarlatine.

— Non, vous ne l’aurez pas ! s’écria Jo, en la serrant dans ses bras d’un air effrayé. Oh ! Beth ! si vous l’aviez, je ne pourrais jamais me le pardonner. Qu’allons-nous faire ?

— N’ayez pas peur, je suis sûre que je ne l’aurai pas très forte. J’ai regardé dans le livre de mère, et j’ai vu que cela commençait par des maux de tête et de gorge et des sentiments bizarres comme les miens ; ainsi j’ai pris de la belladone et je suis mieux, dit Beth, en appuyant ses mains glacées sur son front brûlant, et essayant de paraître calme.

— Si mère était seulement ici ! » soupira Jo en saisissant le livre.

Elle sentit mieux encore alors quelle distance les séparait de Washington, combien était cruel cet éloignement de la mère. Elle lut une page, regarda Beth, lui tâta la tête, voulut voir dans sa gorge, et dit gravement :

« Vous avez tenu le bébé tous les jours pendant plus d’une semaine et vous avez été avec les autres qui vont avoir la fièvre ; j’ai peur que vous ne l’ayez, Beth. Je vais appeler Hannah, qui connaît toutes les maladies.

— Ne laissez pas venir Amy ; elle ne l’a jamais eue, et je serais trop malheureuse de la lui donner. Est-ce que vous ou Meg ne pourriez pas l’avoir de nouveau ? demanda anxieusement Beth.

— Je suppose que non. Mais qu’importe ! Ce serait bien fait si je l’avais, grande égoïste que je suis de vous avoir laissée visiter les Hummel et d’être restée ici à écrire des bêtises, » murmura Jo en allant consulter Hannah.

La bonne âme fut éveillée en une minute et assura immédiatement à Jo qu’il était inutile de s’inquiéter, que tout le monde avait la fièvre scarlatine et que personne n’en mourait quand on était bien soigné.

Jo crut tout cela et alla, bien soulagée, appeler Meg.

« Maintenant, je vais vous dire ce que nous allons faire, dit Hannah, lorsqu’elle eut examiné et questionné Beth, nous allons envoyer chercher le docteur Banks, rien que pour vous voir un peu, ma chère, puis nous enverrons Amy chez tante Marsch, afin de l’empêcher d’attraper quelque chose, et l’une de vous deux, Meg ou Jo, pourra rester à la maison pendant un jour ou deux, pour amuser Beth.

— Je resterai, naturellement ; c’est moi l’aînée, dit Meg, qui était aussi mécontente d’elle-même que Jo.

— Non, ce sera moi, parce que c’est vraiment ma faute si elle est malade. J’avais dit à mère que je ferais ses commissions et je ne les ai pas faites, répliqua Jo d’un ton décidé. J’ai seule à réparer.

— Laquelle voulez-vous, Beth ? une seule suffira, dit Hannah.

— Jo, s’il vous plaît. »

Et Beth appuya sa tête contre sa sœur d’un air content, tout en regardant tendrement Meg, comme pour lui dire : Il ne faut pas m’en vouloir.

« Je vais aller dire tout cela à Amy, » dit Meg, qui était un peu blessée de la préférence de sa sœur, bien qu’elle se rendît compte qu’elle était peut-être moins propre que Jo à bien soigner la malade.

Amy se révolta immédiatement et déclara, avec colère, qu’elle aimait mieux avoir la fièvre que d’aller chez la terrible tante. Meg demanda, raisonna et commanda en vain ; Amy protesta qu’elle ne voulait pas y aller, et sa sœur la quitta, en désespoir de cause, pour aller demander à Hannah ce qu’il fallait faire. Avant qu’elle fût revenue, Laurie entrant dans le parloir, trouva Amy sanglotant sur le canapé. Elle raconta son histoire en s’attendant à être consolée ; mais Laurie mit seulement ses mains dans ses poches et se promena de long en large en fronçant les sourcils, comme s’il était plongé dans des pensées profondes. Il finit par s’asseoir à côté d’elle et lui dire de son ton le plus persuasif :

« Soyez une bonne petite femme et faites ce qu’on vous dit. Ne pleurez pas, écoutez plutôt la jolie idée que j’ai. Vous irez chez tante Marsch, et je viendrai, vous chercher tous les jours pour nous promener et nous amuser ensemble. Ne sera-ce pas plus agréable que de rester ici à vous ennuyer sans pouvoir y être utile ?

— Je ne veux pas qu’on me renvoie comme si je gênais, commença Amy d’un ton offensé.

— Dieu vous bénisse, ma mignonne ! C’est pour vous empêcher d’être malade et non pour aucune autre raison. Vous ne désirez pas avoir la fièvre, n’est-ce pas ?

— Non, certainement, si cela ne devait pas soulager Beth ; mais je suis sûre que je l’aurai. J’ai été tout le temps avec Beth.

— C’est pour cela qu’il faut vous en aller tout de suite ; le changement d’air et quelques soins vous empêcheront de l’avoir, ou, du moins, vous la feront avoir très légèrement. Je vous conseille de partir le plus vite possible ; la fièvre scarlatine n’est pas rien, miss.

— Mais, c’est si triste chez tante Marsch, dit Amy d’un air effrayé, et puis, je serai sans nouvelles de Beth…

— Ce ne sera pas triste avec moi, qui viendrai vous dire tous les jours comment sera Beth, et vous emmènerai vous amuser. La vieille dame m’aime assez, et je serai aussi aimable que possible pour elle ; ainsi, quoi que nous fassions, elle ne dira rien.

— Vous viendrez tous les jours ?

— Je vous le promets.

— Et vous viendrez me dire quand Beth sera mieux ?

— Aussitôt que je le saurai.

— Et nous irons vraiment au théâtre des enfants ?

— À une douzaine, de théâtres, si nous pouvons.

— Eh bien !… je crois… que je veux bien, dit lentement Amy.

— À la bonne heure ! Je retrouve ma bonne petite Amy. Allez vite dire à Meg que vous consentez, » dit Laurie en donnant Amy une petite tape d’approbation qui choqua un peu Amy. Ce n’était pas la traiter en grande personne.

Meg et Jo arrivèrent en courant pour contempler le miracle qui venait de s’accomplir, et Amy, se voyant très précieuse et très sacrifiée, promit d’aller chez la tante si le médecin disait que Beth allait être malade.

« Comment va la petite chérie ? demanda Laurie, car Beth était sa favorite, et il était plus inquiet qu’il ne voulait le laisser voir.

— Elle est couchée sur le lit de mère et se trouve mieux. La mort du bébé, vue de si près, l’a troublée, mais j’espère qu’elle n’aura qu’un rhume. Hannah le dit, mais elle a l’air inquiet, et je suis toute bouleversée, répondit Meg.

— La vie est une triste chose ! s’écria Jo en hérissant ses cheveux et en y fourrant les mains d’un air de désespoir. À peine est-on sorti d’un malheur qu’il en arrive un autre. On dirait qu’on ne peut plus s’appuyer sur personne, depuis que mère est partie.

— Ne vous donnez pas l’air d’un hérisson, cela ne nous va pas bien. Rarrangez votre perruque, ma chère Jo, et dites-moi si je dois envoyer une dépêche à votre mère ou faire quelque autre chose qui puisse vous agréer, dit Laurie, qui n’avait jamais été tout à fait réconcilié avec la perte de la seule beauté de son amie.

— C’est ce qui me trouble, répondit Meg. Je pense que nous devons écrire à maman si Beth est réellement malade ; mais Hannah dit que non, car maman ne peut pas quitter papa, et cela ne ferait que l’inquiéter. Beth ne sera pas longtemps malade, et Hannah sait ce qu’elle doit faire pour elle. Mère a dit que nous devions lui obéir ; mais je ne sais pas si, dans ce cas imprévu, nous aurons tort ou raison de le faire.

— Si vous demandiez à grand-père, quand le docteur sera venu ?

— C’est cela ; Jo, allez tout de suite chercher le docteur, commanda Meg. Nous ne devons en effet rien décider avant sa visite.

— Restez où vous êtes, Jo, c’est moi qui fais les commissions de cet établissement, dit Laurie, en prenant son chapeau.

— Je crains que vous ne soyez occupé, commenta Meg.

— Non, j’ai fini mes leçons d’aujourd’hui.

— Vous travaillez donc pendant vos vacances ? demanda Jo.

— Je suis le bon exemple que mes voisines m’ont donné, répondit Laurie en sortant vivement de la chambre.

— J’ai de grandes espérances pour ce garçon, dit Jo, en le regardant passer par-dessus la haie.

— Il est assez bien… pour un garçon… » répondit assez dédaigneusement Meg.

Le docteur Banks vint, et, quoiqu’il parût très grave en entendant l’histoire des Hummel, il dit que Beth avait les premiers symptômes de la fièvre, mais qu’il pensait qu’elle l’aurait très légère. Néanmoins, il fut d’avis d’éloigner Amy, à qui il intima l’ordre de s’en aller immédiatement. Elle partit en grande pompe avec Laurie et Jo comme escorte.

La tante Marsch les reçut avec son hospitalité habituelle.

« Qu’est-ce que vous voulez, maintenant ? demanda-t-elle en regardant par-dessus ses lunettes, pendant que le perroquet croassait. Allez-vous-en ; les petits garçons n’entrent pas ici. »

Laurie se retira vers la fenêtre, et Jo dit son histoire.

« C’est bien à quoi je m’attendais, puisqu’on vous permet de vous mêler aux pauvres. Amy peut rester ici et se rendre utile si elle n’est pas malade ; mais je ne doute nullement qu’elle le soit, elle a déjà l’air de l’être. Ne pleurez pas, enfant, cela m’ennuie d’entendre les gens se moucher. »

Amy était sur le point de sangloter ; mais, Laurie ayant sournoisement tiré la queue du perroquet, Polly proféra ou plutôt cria d’un air si drôle : « As-tu déjeuné ? » qu’elle rit au lieu de pleurer.

« Quelles sont les nouvelles de votre mère ? demanda la vieille dame.

— Papa est beaucoup mieux, répondit Jo, en faisant tous ses efforts pour garder son sérieux.

— Ah ! je suppose que sa maladie ne durera pas longtemps, cependant mon beau-frère n’a jamais eu beaucoup de force, » telle fut la réponse réjouissante de la vieille dame, qui ne pouvait jamais retenir une parole fâcheuse.

« Prenez une prise ! » cria Polly en se dandinant sur son perchoir, et, le bonnet de tante Marsch se trouvant justement à sa portée, il l’attrapa fort adroitement pour se venger de ce que Laurie venait encore de lui tirer la queue à la dérobée.

« Taisez-vous, vieil oiseau impoli ! dit la vieille femme exaspérée. Et se tournant vers Jo : — Partez tout de suite, lui dit-elle. Il n’est pas convenable que vous vous promeniez aussi tard avec un écervelé comme…

— Taisez-vous ! » s’écria Polly.

Et, se laissant tomber par terre, il courut s’escrimer du bec contre les mollets de « l’écervelé Laurie ». Laurie se sentait une envie de rire insurmontable. Jo et lui disparurent.

« Je ne pense pas que je pourrai supporter cela, mais j’essayerai, pensa Amy, quand elle se trouva seule avec tante Marsch.

Polly la regardait avec ses gros yeux ronds.

« Allez-vous-en ! » lui cria-t-il tout à coup.

À ces paroles malhonnêtes qui allaient directement à son adresse, Amy ne put pas s’empêcher de pleurer.

« Ne vous occupez pas de ce bavard, lui dit d’un ton bourru tante Marsch. Il dit des horreurs à la journée ; c’est un homme qui a fait son éducation. »