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Les Slaves/Sixième Leçon

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Les Slaves
Comon (Volume 1p. 67-79).




SIXIÈME LEÇON.


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Difficultés de connaître exactement la religion des Slaves ; l’absence de révélation la frappe de stérilité. — Les causes des expéditions des barbares sont religieuses. — Culte, coutumes, colonies, villages slaves ; leur histoire. — Opinions des anciens et des modernes sur les Slaves. — Nom des Slaves.

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Vendredi, 15 janvier 18M.

Messieurs,

Personne n’ignore combien il est important de connaître, complètement, les idées religieuses du peuple dont on étudie la civilisation. Ces idées résument son passé, elles expliquent le présent, elles nous donnent la clef de l’avenir. Malheureusement, la partie la plus intéressante, sans contredit, de l’histoire du peuple slave, n’est pas suffisamment expliquée : nous manquons de matériaux pour connaître la mythologie ancienne, et même nous pourrons rarement en appeler aux opinions des savants modernes qui se sont occupés de cette question. Les Grecs donnaient aux peuples du Nord des noms vagues, qu’il est assez difficile de définir. Les Bysantins, dès le VIe siècle, entrèrent en communication directe avec les Slaves ; mais les écrivains byzantins, en leur qualité de magistrats, de chefs de l’empire, y étaient plutôt occupés de l’état social et politique des Slaves que de leur religion. Les Occidentaux qui pénètrent à la même époque, c’est-à-dire vers le VIe siècle, dans les pays slaves, nous fournissent des renseignements plus nombreux. Les écrivains de l’Occident étaient pour la plupart des moines, des évêques, des apôtres. Ils étaient obligés par état de connaître la mythologie, les idées religieuses des peuples qu’ils étaient appelés à convertir. Malheureusement, obéissant à une unique préoccupation, ils cherchaient partout le système mythologique des Grecs et des Romains, le seul qu’ils aient connu. Ainsi ils s’obstinaient a traduire en latin et en grec les noms des divinités slaves : ils retrouvaient partout Jupiter, Mercure, Vénus ; de cette manière ils ont effacé presque tout ce qu’il y avait d’original dans la mythologie des peuples du Nord. ·

Les savants modernes, les historiens, les mythographes ont presque tous suivi le système des savants du dernier siècle, des encyclopédistes français. Ils regardent aussi la mythologie comme un tissu de fables arbitraires, pour ne pas dire absurdes ; ils ne y croient pas à la possibilité de la ranger dans un ordre t quelconque ; ils n’ont jamais pensé à y puiser comme à une source d’histoire nationale. On cite quelquefois ces fables, on y cherche des renseignements sur l’état domestique, sur l’état moral du peuple ; jamais l’explication de son état social et politique.

Cependant tous ces savants s’accordent sur les points principaux de la doctrine religieuse slave, avec ce que je vous en ai dit dans la dernière séance. On sait que les Slaves croyaient en un seul Dieu rémunérateur et vengeur ; qu’ils soutenaient l’existence d’un principe bon en lutte contre un principe mauvais ; enfin qu’ils reconnaissaient l’immortalité de l’àme. Par ce triple dogme, ils se séparaient moralement des Grecs polythéistes, des Celtes déistes, qui croyaient aux esprits, et des peuplades de l’Oural qui n’avaient aucune idée religieuse. ·

La religion des Slaves, n’ayant pas subi l’influence d’une révélation, a toujours conservé sa simplicité primitive ; mais aussi n’ayant point eu elle-même d’éléments de progrès, elle est restée continuellement frappée de stérilité. Les mythologies présupposent toujours un lien, des rapports entre Dieu et l’homme : il n’est pas de religion qui ne prenne sa source dans l’explication de ces mêmes rapports. La philosophie des Grecs, celle des Indous, les philosophies les plus anciennes, ne se sont jamais occupées que de résoudre le problème posé par une révélation vraie ou fausse. Aucune philosophie semblable n’a pu naître parmi les Slaves. L’esprit de ce peuple n’était point appelé à travailler à la solution de problèmes qui n’existaient pas pour lui. La religion, chez eux, était moins une loi qu’une opinion. Ils avaient des idées, des aspirations religieuses, ils n’avaient pas la parole, la parole qui proclame des vérités d’un ordre supérieur, et qui est supposée toujours inspirée par des pouvoirs surnaturels. Ainsi, ne pouvant être réunis, groupés autour d’une même parole, on n’a jamais pu les faire mouvoir dans un sens quelconque, leur faire entreprendre des guerres, des expéditions, dans le but de réaliser quelque projet vaste et mystérieux. C’est une des raisons qui firent des Slaves un peuple ni guerrier ni conquérant. Toutes les grandes expéditions des Barbares n’ont été inspirées, n’ont pu être réalisées que par des idées d’un ordre élevé, par des idées religieuses. Je sais que les chroniqueurs du moyen âge et les savants modernes expliquent ce fait d’une manière différente. Ceux du moyen âge ne voient dans les rois goths et ostrogots, et même dans Attila et Gen-Gis-Kan, que des chevaliers errants épris d’aventures hasardeuses et de périls romanesques.

Les philosophes modernes expliquent les expéditions des chefs ouraliens par des vues tout individuelles d’ambition et de conquête. Ils attribuent à la faim et à la misère les immenses mouvements des Barbares. Mais il suffit de consulter les monuments de la poésie des Barbares pour voir que ces expéditions étaient toujours entreprises au nom de quelque prophétie ou révélation, qui indiquait aux peuples des terres lointaines à soumettre, de nouveaux royaumes à conquérir. Gen-Gis-Khan, que nous citerons souvent, car il résume pour nous l’histoire de tous les chefs ouraliens, Gen-Gis-Khan lui-même, avant d’entreprendre la dévastation d’une partie du globe, se retire sur le sommet des montagnes et y reste plusieurs jours séparé de tout commerce avec les hommes ; puis il descend de sa solitude ; il proclame qu’appelé par la divinité à exercer ses vengeances, il va frapper le monde : il s’annonce comme le grand. justicier de Dieu. Lorsque la population de Bockara, population de 200,000 âmes, prosternée à ses pieds, lui demande pourquoi il veut la détruire, il répond qu’il n’en sait rien lui-même ; mais qu’elle a probablement péché, qu’elle a mérité le châtiment céleste, puisque Dieu a lancé Gen-Gis-Khan sur Bockara.

Si nous acceptons comme véritable l’idée que tous ces grands mouvements étaient inspirés par un sentiment religieux et se produisaient d’après l’ordre immédiat de la divinité, nous comprendrons facilement pourquoi les peuples slaves, qui n’admettaient, pas la possibilité d’un pouvoir surnaturel, n’ont jamais tenté de semblables expéditions.

J’ai dit que la religion slave excluait toute hiérarchie : quand on ne croit point à des rapports, à un commerce entre Dieu et l’homme, il n’y a pas de sacerdoce, et par conséquent pas de hiérarchie religieuse.

Les rois, dans l’opinion des Grecs, des Celtes et des Scandinaves, étaient les fils des dieux, les amis des dieux ou des esprits supérieurs ; l’idée de la royauté et celle de l’aristocratie reposaient donc sur la même base. Les Slaves n’avaient pas même de mot pour exprimer une caste ; les noms par lesquels on désignait les classes privilégiées sont empruntés aux peuples étrangers.

On ne connaissait pas non plus d’esclaves chez les Slaves, parce que l’esclavage suppose chez le maître la conviction de sa supériorité morale. Vous savez que chez les Indous les esclaves constituent une caste à part, et que chez les nations modernes il existe un esclavage, celui des nègres, le plus difficile de tous à abolir, car les nègres sont séparés des Européens par une infériorité vraie ou supposée.

Les Slaves traitaient avec douceur leurs prisonniers de guerre ; ils leur permettaient de se racheter, ou leur accordaient après quelque temps tous les droits de citoyens, ou pour mieux dire d’habitants de village.

Maintenant que nous savons ce qui manquait à la religion de ces peuples, nous devons avoir une idée de leur société, société si originale d’ailleurs, et qui ne ressemble en rien aux clans des Celtes, aux vastes empires des idolâtres Orientaux, aux castes des Indous, aux monarchies des peuples de l’Occident.

C’est en effet une société toute a part, et pour laquelle nous ne trouvons même pas de nom. Le germe, le principe de cette société, ce n’est pas une ville comme chez les Grecs et les Romains, ce n’est pas une cité, un château, un temple, c’est un village. Le village, tel est le type primitif de la société slave, espèce de réunion, de commune, de camp agricole.

Les colonies slaves s’établissaient toujours dans les lieux favorables à l’agriculture ; elles se plaçaient aux bords des rivières, dans les vallées, au milieu des bois, jamais sur les montagnes ; ce n’est qu’au XIIe siècle qu’à l’imitation des Allemands, les Slaves commencèrent à habiter les lieux élevés. Une fois la colonie peuplée et remplie, on songeait à en fonder une autre ; ce n’était pas une expédition à main armée, s’avançant à la conquête de territoires ennemis, c’était un déménagement paisible, lent, fécond, vers des contrées dont la culture attendait la main de l’homme. De nouvelles tribus, se séparant des anciennes, allaient s’étendant sans cesse à travers les terres labourables encore incultes, et peuplaient insensiblement les déserts.

L’organisation intérieure de ces colonies mérite une sérieuse attention ; elle ressemble beaucoup à celle des anciens habitants de la Grèce et du Latium. On trouve dans le savant ouvrage de M. Ballanche, sur les antiquités romaines, l’explication de bien des mystères de la vieille société slave. Il est probable aussi qu’une connaissance plus approfondie des coutumes du Nord pourrait servir à expliquer bien des monuments de l’antiquité romaine. Souvent, où manquent les documents historiques, quelques observations tirées de la vie traditionnelle, une simple chanson populaire, peuvent compléter d’imparfaits renseignements sur l’antiquité.

Il paraît que les projets de colonisation étaient toujours décidés par les conseils des vieillards ; mais jamais par des motifs d’économie ou des vues purement administratives.

Quand les vieillards avaient choisi l’emplacement de la colonie qu’on voulait fonder, on attelait à la charrue deux bœufs, l’un blanc, l’autre noir, et l’on traçait, en labourant le sol, les limites du nouveau village. · Cela s’appelait zagon ou le tracé des limites légales de la nouvelle commune. Tout ce qui était en dehors lui restait étranger et s’appelait çudo. Chaque village indépendant et libre portait le nom de swoboda ou sloboda, qui signifie liberté ; ce nom, tous les villages l’ont encore aujourd’hui.

Il y avait dans chaque colonie, comme dans les anciens établissements grecs et latins, certains endroits réservés que devait respecter le défrichement ou la culture. Tel était le bois sacré où se faisaient les cérémonies religieuses, où se jugeaient les causes, où se traitaient les affaires publiques. Ce bois sacré était appelé Rok ; de là les mots Rocki, Roczki, et autres dérivés qui sont restés dans la législation de plusieurs peuples slaves. Quand survenait une invasion, on coupait dans le bois sacré des branches d’un arbre nommé vicci, et on les envoyait aux autres peuplades en signe d’appel aux armes pour la défense commune. Cette coutume s’est longtemps conservée dans les mœurs polonaises. Près du bois sacré se trouvait un autre lieu dont le nom, Horodyszcze, pourrait se traduire par le Capitole de la colonie : entouré d’un rempart, ce lieu était l’asile où l’on se réfugiait en cas d’invasion imprévue, où l’on se réunissait et s’armait pour repousser l’ennemi. Un troisième endroit répondait au mont Palatin des Romains : c’est là que se faisaient les sacrifices, que les criminels étaient exécutés, et que l’on brûlait les cadavres des morts ; ce dernier lieu s’appelait zyliszcze.

Une telle colonie, entièrement séparée des autres, constituait un état, une société tout à fait à part : elle était gouvernée ou plutôt dirigée par les vieillards ; car on n’y rencontre nulle trace d’un pouvoir régulier. Les vieillards étaient censés posséder les traditions du passé, les secrets de l’agriculture, les mystères du culte, en un mot les connaissances nécessaires dans toutes les circonstances politiques et religieuses.

Le village, dirigé par son conseil de vieillards, administrait les biens en commun. L’hérédité, dans le sens que nous attachons à ce mot, n’existait pas chez les Slaves. Ils ne regardaient pas comme propriété de l’homme, comme faisant partie de son individualité, · le sol sur lequel s’exerçait son industrie. Ce fait extraordinaire a été démontré par un de nos légistes, M. Hubé. Les instruments aratoires et le bétail revenaient, à la mort du propriétaire, à ses héritiers descendants ou ascendants ; mais le sol appartenait toujours à la commune. Chaque famille avait pour son usage particulier un morceau de terre attenant à la maison et servant de jardin potager ; tout le reste du terrain labourable était cultivé par la communauté. L’établissement des greniers en commun, des corvées en commun, etc., et tant d’autres coutumes qui se sont conservées dans les campagnes, en Russie et en Pologne, confirment ce que nous disons ici de cette ancienne organisation ; seulement, tout ce qui dans les villages polonais et russes appartient aujourd’hui au gouvernement ou au seigneur, n’appartenait jadis qu’à la commune.

L’organisation primitive des Slaves nous étant suffisamment expliquée, jetons maintenant les yeux sur le passé historique de ces peuples. D’abord, on les voit s’avancer paisiblement du fond de l’Asie vers l’Europe, semant devant eux de petites colonies dans toutes les directions. Souvent foulés aux pieds des hordes nomades et guerrières, ils se relevaient poursuivant toujours leur marche, mais ne pouvant arriver à se constituer en empire, en unité politique. Les colonies tentaient séparément de repousser l’ennemi ; mais aussi, séparément vaincues, elles n’ont jamais pu défendre leur indépendance. C’est une erreur de prétendre qu’avant l’établissement du christianisme, les contrées du nord n’étaient qu’un vaste désert ; nous avons la preuve du · contraire ; on y a trouvé les traces de la plus antique culture. Les tribus nomades de l’Oural, du Caucase et de la Scandinavie, ne vivaient qu’aux dépens de ces paisibles cultivateurs. Sans cesse écrasés, les Slaves sont longtemps restés inconnus aux nations civilisées ; car leurs terres changeaient de nom en changeant de maîtres. Si leur religion ne possédait pas de dogme susceptible de produire une grande unité politique, elle avait du moins tous les principes nécessaires à la création d’un ordre privé durable, d’une société garantissant la petite propriété communale et le développement de la vie domestique.

Ces peuples se livraient, dès les temps les plus reculés, à la culture du blé. Le nom même du blé gito, qui chez les Grecs s’appelait σιτος, est d’origine slave. La tradition grecque prétend que la culture du blé est venue du Nord. Les Slaves connaissaient la manière de faire la toile, le drap, les instruments d’agriculture, enfin tout ce qui concerne la vie agricole. Le philosophe Herder dit, en parlant de cette race, qu’elle était la bénédiction de la terre qui fleurissait de joie partout où elle s’établissait. Il reproche aux habitants de l’Europe, et surtout aux Allemands, ses compatriotes, les éternelles injustices faites à cette race bienfaisante. Mais l’organisation slave, si belle et si originale qu’elle soit, était condamnée à périr, parce qu’elle manquait d’éléments de vitalité et de progrès. Elle ne pouvait lutter contre l’organisme actif des peuples qui l’entouraient. Il est évident que les Slaves n’auraient pu échapper à une destruction complète, même au fond de leurs forêts marécageuses, s’ils n’avaient accepté dans leur sein quelques peuplades guerrières qui sont devenues plus tard le noyau d’états puissants, et si la religion chrétienne ne les avait arrachés à leur immobilité, conséquence fatale de leurs dogmes sans vie.

L’histoire de ces contrées immenses placées entre la mer Noire et la mer Baltique ne commence donc réellement qu’avec le christianisme. Avant, les Slaves n’avaient pas d’histoire proprement dite ; car l’histoire est le passé d’un peuple constitué en empire, en royaume, et, ils n’existaient, eux, qu’à l’état de colonies éparses. On aurait tort cependant de les considérer comme des Barbares, ainsi que le font souvent les étrangers et surtout les Allemands, qui veulent absolument les comparer aux sauvages de l’Amérique pour excuser ou justicier sans doute les violences qu’ils ont commises envers ce peuple. Les écrivains du moyen âge et ceux de l’antiquité leur rendent un tout autre témoignage ; ils parlent avec éloge de la douceur de leurs mœurs et de leur caractère. Les Grecs disent que-les mots astuce et trahison n’existaient pas dans leur langue, et que leur hospitalité envers les étrangers était portée à un tel point, qu’ils laissaient la porte de leurs maisons ouverte, afin que le voyageur pût y trouver en passant abri et nourriture. Ils ne leur refusent pas aussi le courage dans les combats ; mais ils ajoutent qu’ils ne savaient point obéir, et se laissaient facilement tromper. Or, nous savons que toute la politique grecque consistait à les diviser et à les armer les uns contre les autres.

Les moines de l’Occident, qui cherchaient a convertir les Slaves au christianisme, quoique les accusant de beaucoup de vices, rendent cependant justice à leurs qualités et à leur bonne foi ; ils affirment que de tous les peuples à eux connus, les Slaves sont les plus prompts et les plus faciles à se pénétrer de la parole évangélique.

Maintenant que nous avons une idée des croyances religieuses et de l’état social des Slaves, il nous est facile de nous apercevoir que le peuple appelé par Hérodote les Scythes agricoles, que le peuple laboureur, dont le travail nourrissait les Scythes nomades, n’est autre que le peuple slave. De même aussi, dans ces vertueux habitants du Nord, que les Grecs, en leur langage poétique, désignent sous le nom d’immortels, nous devons reconnaître les Slaves, les hommes qui croyaient a l’immortalité de l’âme.

Quant au nom que portait la race slave dans les anciens historiens, il nous reste une difficulté impossible à trancher ; car les différentes branches de cette famille tiraient leur nom, tantôt de leur origine, tantôt du territoire qu’elles habitaient, tantôt des nations qui les avaient soumises. A une époque très reculée, les Slaves étaient connus en Asie et en Europe sous le nom de Henètes ou Venètes ; plus tard on les appela Scythes, Sarmates, Thraces, confondant ainsi leur nom avec ceux des, tribus qui les dominaient. Les Romains les désignaient sous l’appellation générique de Selvi, Silvi, Slavi, Servi. De là, sans doute, le mot esclave à Rome, mot qui peut d’autant plus avoir son origine dans Slave, que les peuples germains et romains du moyen âge s’en servaient pour indiquer les populations slaves qu’ils avaient vaincues et réduites en esclavage.

Les colonies slaves se sont étendues dans toute l’Europe. Nous retrouvons leurs traces en France et en Angleterre ; mais, détruites ou repoussées partout, elles n’ont pu se maintenir que dans le Nord, dans les contrées éloignées des peuples ayant sur elles l’avantage d’une organisation plus forte et d’une plus haute civilisation.