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Les principaux monuments funéraires/Mathieu de Montmorency

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MONTMORENCY-LAVAL.




Montmorency-Laval (Mathieu-Jean-Félicité, duc de), naquit à Paris le 10 juillet 1766. Jeune encore, il fit ses premières armes en Amérique, dans le régiment d’Auvergne, dont son père était colonel : c’est dans cette guerre qu’il adopta les principes d’indépendance et de liberté qu’il développa plus tard au sein de l’Assemblée constituante, à laquelle il fut nommé député en 1789 par le bailliage de Montfort-l’Amaury, dont il était grand-bailli d’épée.

Il vota constamment avec la majorité de l’Assemblée nationale pour la grande démolition de l’édifice politique : et après la session il prit du service comme aide-de-camp du maréchal Luckner.

En 1793 il se retira en Suisse, où, après avoir voyagé quelque temps, Mme de Staël lui donna généreusement asile à Coppet.

C’est de cette époque que data entre cette femme célèbre et l’illustre émigré une liaison intime que ne purent détruire ni les orages politiques, ni même la différence de leurs croyances religieuses.

Il apprit en Suisse que son frère, condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, avait péri le 17 juin 1793.

Après le 9 thermidor, il revint à Paris, fut arrêté le 26 décembre 1795, mais rendu peu de temps après à la liberté, depuis le 18 fructidor il se condamna à la retraite et à l’obscurité, se réunissant à des philanthropes distingués, tels que M. de la Rochefoucault-Liancourt, pour exercer des actes de bienfaisance, dont il trouvait la noble impulsion dans son cœur.

Dans un court voyage que fit à Paris Mme de Staël, M. de Montmorency renouvela ses liaisons avec elle : la police impériale en prit ombrage, le rendit l’objet d’une surveillance spéciale, et enfin le fit exiler : mais au bout de quelque temps il obtint la permission de rester à Paris.

Les événemens de 1814, qui changèrent la face de la France, laissèrent à M. de Montmorency la faculté de manifester avec éclat son retour aux principes qu’il avait abjurés au commencement de sa carrière politique ; et le même homme que l’on avait vu, renonçant à l’Assemblée constituante à ses titres et à sa noblesse, reparut sur la scène du monde avec ses livrées et son antique blason.

Au mois d’avril de cette même année il rejoignit Monsieur, lieutenant-général du royaume, qui le nomma son aide-de-camp, se rendit auprès de Madame, duchesse d’Angoulême, dont il devint chevalier d’honneur : accompagna la princesse à Bordeaux, puis à Londres, d’où il partit ensuite pour aller retrouver Louis XVIII à Gand, et rentra avec lui à Paris.

Le 17 août 1815 il fut nommé pair de France.

Devenu ministre des affaires étrangères et président du conseil en 1822, il vota constamment avec le côté droit de la Chambre des Députés, et ce fut à l’une des séances de cette Chambre qu’il prononça cette fameuse rétractation, si diversement interprétée par le public.

Il assista au congrès de Vérone, y insista sur la nécessité de la guerre d’Espagne ; ses opinions furent même si décidées à cet égard qu’à son retour à Paris, après quelques discussions qui s’élevèrent dans le conseil entre lui et ses collègues, il fut remplacé par M. de Chateaubriand.

En dédommagement de cette disgrâce il fut nommé duc, académicien et gouverneur du duc de Bordeaux.

Il est mort à Paris dans l’église de Saint-Thomas-d’Aquin, le vendredi saint, dans la soixantième année de son âge, le 24 mars 1826, et a été inhumé dans le cimetière de Picpus.

Le monument de M. le duc de Montmorency, qui est tout en granit noir, se compose d’une tombe couverte horizontalement au chevet de laquelle s’élève une croix ornée à sa base de volutes sculptées. Sur la tombe on lit cette inscription gravée en lettres d’or :

ici repose
mathieu-jean-felicité
DE MONTMORENCY-LAVAL,
DUC DE MATHIEU DE MONTMORENCY,
né le 10 juillet 1767,
mort le 24 mars 1826,
le vendredi saint,
à l’heure de la mort de notre seigneur,
auprès du tombeau
de l’église de st-thomas-d’aquin.
priez pour lui
et surtout pour sa famille désolée.