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Lettres à la princesse/Lettre064

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Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 83-84).

LXIV


Ce dimanche matin.
Princesse,

Je trouve sur ma table ce numéro de la Correspondance littéraire où est la Lettre de M. Ingres[1].

Vous remarquerez comme ces messieurs jugent la chose vidée et décidée dans l’opinion publique. Ils ont fait de leurs mains cette opinion.

Ce petit journal a beaucoup de publicité, surtout à l’étranger : ce sont les commis voyageurs des sciences.

Je mets à vos pieds, Princesse, l’expression de mon respect et de mon dévouement.


  1. Cette Lettre de M. Ingres, à propos de la fondation d’une école des beaux-arts en dehors de l’Académie et de la polémique qui s’ensuivit entre les partisans de l’Académie et ceux de l’administration, a fait grand bruit en 1863. M. Ingres prenait parti, on s’en souvient, pour l’Académie. M. Sainte-Beuve avait déjà résumé le débat en tête de son premier article sur M. Viollet-le-Duc (Nouveaux Lundis, tome VII) ; il y a dit tout ce qu’il en pensait et fait même, dans une note (page 152), l’énumération des principales pièces à conviction, parmi lesquelles figure en tête la fameuse Lettre de M. Ingres. De loin et à distance, cette guerre de prérogatives fait un peu l’effet aujourd’hui de la grande bataille du Lutrin, chantée par Boileau.