Aller au contenu

Lettres à la princesse/Lettre073

La bibliothèque libre.
Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 95-96).

LXXIII


Ce lundi 2 mai.
Princesse,

Me voilà pris cette après-midi par ma Commission de la Correspondance de Napoléon, par conséquent privé d’une de mes rares et bonnes heures. — M. Zeller m’a communiqué une idée que je crois excellente : ce serait, à l’aide de ses notes et de sa très-bonne mémoire, d’écrire la série de tableaux et de discours qu’il a déroulée devant vous et d’en faire un volume qui conduirait l’Étude jusqu’au XVe siècle. Si Votre Altesse le trouvait bon et le désirait, il continuerait l’hiver prochain les XVe et XVIe siècles, si riches et qu’il sait si bien. Ainsi ce qui n’a été qu’une instruction à huis clos, deviendrait un livre excellent pour tous. Je crois que, si vous avez pu trouver d’abord, Princesse, qu’il procédait un peu lentement, vous avez, depuis, apprécié la raison de cette marche et les bons résultats : on arrive aux choses modernes ou du moyen âge avec un contingent de vues accumulées et de termes de comparaison très-utiles ou même indispensables.

J’ai encouragé M. Zeller dans cette idée de rédaction ultérieure et de livre. Vous aurez ainsi provoqué, Princesse, un ouvrage utile et qui formera, d’une manière moins ambitieuse, moins grandiose, mais aussi plus vraie et plus exacte, un Discours sur l’histoire universelle. Si vous souriez à cette idée, votre sourire sera pour cet excellent homme le rayon.

Daignez agréer, Princesse, l’expression de mon respectueux attachement.