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Lettres à la princesse/Lettre144

La bibliothèque libre.
Lettres à la princesse, Texte établi par Jules TroubatMichel Lévy frères, éditeurs (p. 202-203).

CXLIV


Ce 4 janvier 1866.
Princesse,

Voici le passage de la Gazette des Tribunaux : qui concerne le Constitutionnel[1]. N’était-il pas à désirer d’étouffer et de prévenir de tels débats dans l’intérêt des seules feuilles politiques qui défendent le gouvernement ? Veuillez vous rappeler nos craintes d’il y a deux ans, à Chesneau et à moi : voici les résultats sortis et publics !

Encore un coup, est-ce politique ?

Oserai-je rappeler à Votre Altesse la pauvre petite Aïta, peintre ? Si j’avais été là encore hier soir lorsque Théophile Gautier est venu, je l’aurais prié de vous dire ce qu’il pense de son talent, fort convenable et estimable. Au fond, ce qu’elle voudrait, c’est une commande, une copie. J’aurais aimé que vous vissiez deux de ses portraits, notamment la Foi, qui marque un certain idéal, et la Tunisienne, qui est d’un beau type. L’enfant, qui a vingt-six ans et qui est née à la Havane, je crois, est honnête et digne d’intérêt, elle et sa mère.

Je suis à vous, Princesse, avec tout le respect et l’attachement que vous savez.


Mlle Aïta demeure rue Pigalle, no 11.


  1. Dans les annales du Constitutionnel, les débats auxquels il est fait allusion ont gardé le nom de procès Gibiat.