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Mémoires d’une danseuse russe/T2-01-5

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Sous les galeries du Palais Royal (1 à 3p. 99-119).

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V

PANORAMA DE CHAIR HUMAINE.



L e soir venu, ma maîtresse me prit dans sa voiture. Au lieu de me conduire dans la salle de bal, elle me confia à une fille de chambre qui m’attendait dans le vestibule. Elle me mena par un escalier que je ne connaissais pas à un palier, sur lequel s’ouvraient plusieurs portes.

Elle frappa à la troisième. On tira un verrou, et je me trouvai dans un véritable boudoir, un peu étroit, où m’attendait mon dépuceleur. Il poussa le verrou, et me conduisit vers un fauteuil dans lequel il s’assit. Je dus rabattre les pans de sa culotte, et lui caresser l’outil, qui n’en avait cependant pas grand besoin, car il était en fort brillant état. Les cris qu’on entendait dans la salle du fouet annonçaient que la séance était en train. Il avait dû en profiter.

Il m’assit à cul nu sur son outil, qu’il tenait d’une main, l’aidant de l’autre à se faufiler entre les bords. Il s’enfonça sous le poids de mes fesses, qui vinrent se reposer sur son ventre et sur ses cuisses nues, dilatant la gaîne encore étroite, mais qui la recevait maintenant avec le plus grand plaisir. J’étais à peine reposée sur ses cuisses, que je poussai un petit soupir en me tordant sur le membre.

— Bigre, que tu es prompte ! Défais ton corsage.

Il prit dans ses mains mes deux petits tétons qui trouvèrent ce contact agréable.

— Écarte ce rideau.

J’écarte le rideau, et je me trouve en face d’un verre grossissant, comme il y en a dans les panoramas, qui donnait sur la salle de bal. La fille qu’on fouettait avait des fesses de géante. On voyait à côté celle qu’on venait de fouetter. On distinguait si bien le trou percé dans le bas entre les fesses écartées qu’on aurait pu en compter les plis. La grotte avait dû être maltraitée, les lèvres étaient tuméfiées.

La fouetteuse aussi paraissait une géante. Les cordes semblaient très longues et très fortes pour pouvoir embrasser la vaste circonférence qu’elles flagellaient. Elles retombaient avec une violence extrême. On entendait les coups assénés mêlés aux cris de rage. On voyait si distinctement les énormes fesses bondir, se soulever et s’écarter, qu’on aurait presque pu compter les poils qui encadraient le trou de balle, comme on dit à Montmartre et qui continuaient par deux mèches soyeuses, qui frisaient en bordure longeant les deux grosses lèvres rouges entre les cuisses, où les cordes venaient les cingler avec fureur, au grand dommage de ces parages si fragiles. On voyait des gouttes de sang dans les poils.

Mais en ce moment je ne vis plus rien, je n’entendis même plus les cris, ni mon enfileur non plus sans doute, car je jouissais en me tordant sur le membre, qui serré dans le fourreau rétréci, lança sa mitraille sans faire un mouvement au plus profond de mon sein, où je la sentis pénétrer. Il pressait dans ses mains mes tétons qui palpitaient sous la volupté qui me secouait.

Il resta logé, bandochant toujours, se tenant à sa prise. La fille qu’on venait de fouetter avait les fesses et les cuisses en sang.

La géante était remplacée par un géant qui fessait de sa grosse main, large comme un battoir, les énormes fesses troussées devant lui. Çà claquait comme sur du linge qu’on bat. Le vaste postérieur gesticulait furieusement. La peau se soulevait à chaque claque, et la fille ou femme fessée poussait des cris d’écorchée vive. Il en détacha avec la même vigueur sous les fesses et sur les cuisses.

Quand il la laissa, la victime hurlait toujours, et la peau était soulevée sur toute la partie fessée. Les fesses ainsi tuméfiées paraissaient immenses.

Il se leva, me plaça, en me tenant toujours dans ses bras, en face d’un judas qui était à côté du verre grossissant, et par lequel on voyait les objets tels qu’ils étaient. Les fesses géantes étaient de belles fesses, mais de la moitié moins grandes. On ne voyait pas aussi bien la tuméfaction de la peau. Les deux objectifs ne portaient que sur la scène, où se jouaient les tableaux vivants.

Les verres grossissants étaient là pour exagérer les nudités, et pour qu’on ne perdît pas un détail. Ces grosses fesses géantes qui gigotaient dans l’espace, montrant les épaisses lèvres rouges d’un con très large et très long, au milieu d’une broussaille de poils de toutes les nuances, depuis le blond fauve jusqu’au noir d’ébène, entre deux cuisses énormes, offraient aux jeux des spectateurs émoustillés une mer de chairs nues, dont l’indécence se doublait de l’énormité de la viande palpitante en montre, qui se tortillait chez la fouettée déjà servie, et qui se tordait chez celle qui était en scène.

C’était d’un effet irrésistible pour les duettistes des loges. Je m’en aperçus bien pour mon compte, et aussi pour celui de mon partenaire.

Il me tenait toujours dans ses bras quand je me tordis sur son membre qui n’eut pas part à la fête. Il me replaça devant le verre grossissant toujours enclouée. Mais cette fois il me posa les pieds à terre, me faisant pencher en avant, le nez sur l’objectif accroché à mes deux petits seins, la tête sur mon épaule, et il se mit à jouer dans la gaîne s’appuyant sur mes fesses à chaque poussée en avant. Son outil garnissait si bien le logis que je le sentais s’élargir à chaque ascension.

On fouettait une prostituée, qui n’avait pas dû passer par les verges depuis longtemps. Elle n’avait que trois ou quatre zébrures sur ses fesses qui paraissaient très longues et très larges.

— Nous allons avoir du plaisir, me dit-il à l’oreille. Rien ne me fait bander comme de voir écorcher les gros culs et les cons de ces p… là.

Il allait et venait dans le fourreau pendant que la fouetteuse géante levait des bouleaux gigantesques, sur les fesses monstres de la p… Les verges retombaient avec un bruit sinistre de chairs assommées, tirant du sang à chaque cinglée.

Je crois que je devenais cruelle, je me tordis au dixième coup de verges. Elle n’en avait pas appliqué vingt que je frétillai de nouveau sous le ventre de mon fouteur, qui m’envoya son offrande dans le sein, excité par le tortillement de mes fesses qui le surprenait dans une novice encore pucelle hier.

Il garda assez d’amplitude pour reprendre la fouille, pendant que les verges continuaient à tanner le cuir de l’énorme postérieur. Je frétillai trois fois pendant cette aimable fouille, goûtant chaque fois un plaisir ravissant. Il restait collé à mes fesses tout le temps du gigotement.

Quand la fouetteuse vint hacher les lèvres entre les cuisses, je recommençai à me trémousser. Cette fois le visiteur fut de la fête, je le sentis s’épancher. Il était tellement serré dans l’étui, que la liqueur mit une minute à s’élancer, prolongeant mon plaisir.

Il sortit de la prison, me montrant un bidet préparé. Il y avait tous les ustensiles nécessaires à la toilette intime dans ce boudoir.

Quand j’eus pris deux bains de siège avec de l’eau parfumée et que je me fus essuyée, il me montra son outil, en m’ordonnant de le lui rincer en prenant de l’eau à un robinet qu’il m’indiqua du doigt. Il en coula de l’eau tiède parfumée. Je le lui lavai un moment, faisant ensuite égoutter l’eau, en pressant l’objet dans mes doigts qui glissaient de la racine au gland. Je fis ce manège plusieurs fois, l’outil grossissait à vue d’œil.

— Embrasse-le, mais ne t’avise pas de le laisser avant l’événement, tu cracheras dans cette bassine.

Je pris le gland dans mes lèvres avec plaisir. Il m’en donnait tant ce bijou, que je me mis à le sucer de bon cœur, caressant les pelotons d’amour pour l’aider d’autant plus que je savais que je ne serais pas obligée de boire le sirop gluant.

J’étais à genoux, et je me frottais machinalement les cuisses. Il était appuyé à la cloison, plongeant dans la salle du fouet, où j’entendais le cliquetis des verges dont se servait la fouetteuse, en contact avec la peau tannée, et les cris que poussait la victime. Tout çà influait sur moi, et aussi sur le vit que je suçais avec une ardeur sans pareille, et je me frottais toujours, quand je sentis dans les réservoirs les mouvements précurseurs de l’orage.

En ce moment je jouissais comme une folle, et je pompai le sirop, avalant tout jusqu’à la dernière goutte. Il me semblait que c’était une partie de la volupté perdue que de ne pas tout prendre. Il s’était aperçu des deux choses, que j’avais joui, et que je n’avais pas craché.

Je dus le remettre en état de la même façon, mais cette fois pas jusqu’à l’événement. Il me reprit par dessous les fesses, m’appuyant contre la cloison. On fouettait en ce moment la fille qui jouait du croupion par principes. Son énorme postérieur montait dans l’espace, frétillait comme sous l’action du fouet, montrant les grosses lèvres vermeilles de son grand con entre-bâillé.

— Tu vois comme ces fesses se tortillent, me dit mon enfileur à l’oreille, eh ! bien, c’est tout dans cette démonstration. Ce frétillement est des plus menteurs. Elle ne sait pas plus jouer du cul dans un lit qu’une planche.

Tous ceux, moi comme les autres, qui s’y sont laissé prendre, ont été volés. Aussi elle reçoit plus de taloches dans sa nuit que de plaisir. Elle chante plus souvent qu’elle ne soupire. Il n’y a jamais eu un naïf qui s’y soit laissé prendre deux fois. Et comme elle coûte assez cher, plus cher qu’elle ne vaut, on s’indemnise en la claquant par tout le corps, mais surtout sur les fesses et sur les cuisses qu’on lui accommode à la sauce rouge. Aussi elle ne s’exhibe que lorsque les bleus ont disparu.

La nuit qu’elle passa avec moi lui valut trois semaines de vacances. Je lui avais bleui tout le corps et la figure. De minuit à huit heures du matin je la fessai une douzaine de fois. Mais je faisais, précéder et suivre chaque fessée d’une paire de gifles sur chaque joue, ce qui fit qu’elle en reçut une centaine.

J’avais mes raisons pour la souffleter. D’abord rien n’est plus cuisant que deux bons soufflets bien appliqués, l’un venant se greffer sur l’autre. Puis je savais que renouvelés jusqu’au matin, çà lui ferait une tête de monstre, quand elle s’en irait, et que le bleu mettrait longtemps à disparaître. Il a mis trois semaines. Mais pendant ces huit heures de torture elle versa un torrent de larmes.

Je terminais la danse par une salve de claques entre les cuisses. Ça la faisait hurler, mais moi çà me faisait bander, et j’insistais jusqu’à complète érection. J’en profitai sept ou huit fois, lui faisant gagner son argent.

Quand je ne pus plus l’enfiler ni l’enculer, je me fis sucer, toujours après m’être préparé de la même façon, fessée, gifles, claques entre les cuisses. La garce avait dû être obligée de pratiquer ce jeu, car elle s’y entendait à merveille. Seulement je dus lui mettre mon gland dans la bouche, la figure ressemblait à une citrouille, les paupières étaient presque closes, les lèvres enflées étaient serrées l’une contre l’autre.

Elle me pompa trois fois, avalant tout, pendant qui je lui meurtrissais les fesses, déjà en fort mauvais état, que j’avais à la portée de ma main droite. La dernière fois la fessée dura dix minutes, lui tirant du sang. Il fallait ça pour m’exciter. Ce fut un concert de vociférations jusqu’au matin.

Elle aura bientôt dégoûté tous les clients de cette maison. Elle pourra porter ailleurs son pétillement trompeur. D’ailleurs depuis bientôt un an qu’elle fait des dupes, on commence à la connaître, et elle s’en revient souvent bredouille.

Toi, sans avoir appris, car la première nuit tu m’as exaspéré, tu frétilles comme une ancienne. C’est dans le sang, et je veux quand tu y seras toute, que tu sois une fouteuse comme il y en a peu. Peste ! tu avales le foutre de bonne heure. Il es vrai que tu jouissais comme une petite possédée.

Il me fouillait toujours pendant qu’on entendait geindre la fausse putain, et que je voyais sa vaste croupe se balancer dans l’espace. Comme pour lui donner raison, mon fourreau se serra, jouant comme une gaîne habituée. Pendant que je m’épanchais en soupirant, il resta appuyé sur mes fesses qui frétillaient de la belle façon.

Il reprit la fouille un moment et dut s’arrêter de nouveau, la gaîne recommençant son jeu, et les fesses aussi. Mais cette fois il fut de la fête.

Après les ablutions indispensables, je voulus reprendre le membre dans mes lèvres pour le réchauffer. Mais en ce moment des nausées m’obligèrent à me retirer, et après quelques efforts, je rendis ce que j’avais absorbé, vomissant dans la cuvette.

— Je te l’avais bien dit, que tu te soûlais trop jeune. Tu t’es donnée une indigestion et tu n’as pas pu garder ce que tu avais bu. Çà t’apprendra une autre fois à être moins gloutonne. Tous les estomacs n’y sont pas faits comme celui de la fausse putain, qui a dû s’y habituer pour gagner son argent.

Il me fit rincer plusieurs fois la bouche avec de l’eau mélangée d’eau de mélisse des Carmes. Puis il me demanda si c’était le premier vit que je suçais. Je lui dis que non. Il me demanda où et comment !

Je lui racontai mon aventure avec le vieux conseiller, ma surprise quand je vis l’éjaculation, mon arrêt subit, ma seconde fessée, terrible celle-là. Puis l’imposition des mains, bien inutile, pour m’obliger à le téter jusqu’au bout. Les haut-le-cœur, les vomissements comme ici, mais tout de suite.

J’attribuais çà là bas à ma grand répugnance, mais ici, j’avais bu par plaisir. Il me dit que cette répugnance ne passerait jamais. Aussi depuis cet accident, jamais je ne me suis avisée, même dans le feu de l’action, d’absorber ce sirop indigeste.

Nous passâmes la nuit comme le précédente, lui logé dans le fourreau appuyé sur mes fesses. Je jouis pendant qu’il montait au ciel, toujours avec le frétillement habituel. Il était surpris d’une pareille promptitude, après une soirée aussi bien remplie.

Il s’endormit sur mon épaule ses deux mains refermées sur mes tétons. Il put avoir plusieurs fois dans la nuit l’occasion de constater des titillations produites par le contact continu de son outil contre mon bouton.

Tout le temps qu’il me garda, il me garda quinze jours, les soirées et les nuits furent toutes semblables pour moi. Pour lui, il y en avait d’inégales, mais il avait toujours sous son ventre le comptant révélateur.

Quand il me congédia avec une petite bourse, les beaux jours, je devrais dire les belles nuits de mes pauvres fesses furent passées. La première fois qu’elles revirent les lustres de la salle de danse, huit jours après, elles montaient l’escalier qui les menait à la souffrance moins allègrement, que quand elles se dépêchaient sur les degrés qui les conduisaient au plaisir.

Je regardai la cloison. Alors je compris où devaient se trouver les verres grossissants et les judas. Il y avait huit colonnes qui montaient à mi cloison, couronnées au sommet d’une corniche sculptée à jours. C’était là certainement que se trouvaient les observatoires.

Je passai la seconde. La maîtresse m’appliqua trente coups de cordes avec sa rigueur habituelle. Mes fesses bondissaient à chaque coup, et je me mis à pousser des cris déchirants. Quand elle me laissa c’était comme un fer rouge qu’on m’aurait promené sur la peau.

Enfin on me délivra. Je cherchai des yeux la modiste, qui m’avait amenée à la salle du fouet. Elle avait disparu. Une fille de chambre me conduisit à une des loges, qui n’était pas celle dans laquelle j’avais passé les autres soirées.

Elle ouvrit la porte sans frapper. J’aperçus mon dépuceleur qui m’attendait. Je fus si heureuse de le retrouver là, que j’en oubliai le feu qui m’incendiait les fesses.

Il voulut profiter de l’occasion et me prendre toute chaude. Il me fit asseoir à reculons sur sa quille, qui s’enfonça pendant que je descendais mon derrière sur son ventre et sur ses cuisses. J’étais tellement en feu que je jouis pendant la descente, comme jamais je n’avais joui. Ce fut d’ailleurs toute la soirée un déluge de pleurs dans mon clavier d’amour.

Il me prit ensuite en levrette, restant appuyé sur mes fesses brûlantes, qui frétillèrent une dizaine de fois, pendant que nous contemplions la danse lascive des gros culs géants. Il me garda la nuit, et joignit assez souvent ses épanchements aux miens, entretenu dans le brillant état par le feu qui brûlait dans mes fesses, qu’il garda jusqu’au matin sous son ventre.

Pendant trois mois, je voltigeai de l’un à l’autre, mais je ne retrouvais pas toujours le même plaisir dans les bras des autres hommes. Un soir, que j’avais été fouettée des premières je fus obligée de masturber longtemps deux vieux, qui m’avaient fait demander dans une loge commune, l’un après l’autre, pour les faire bander une fois chacun. Ils m’enfilèrent péniblement en levrette eux aussi, pour avoir sous les yeux les scènes émoustillantes qui se jouaient dans la salle du fouet. Il leur fallut deux heures pour arriver à leurs fins.

Je ne revis plus mon dépuceleur. Un soir on me fit monter dans une chambre, où un monsieur, qui paraissait cinquante ans et qui en réalité n’en avait que quarante, m’ordonna de me déshabiller tandis qu’il restait vêtu.

Quand je fus toute nue des pieds à la tête, il vint me palper dans tous les coins inspectant mes yeux, mon nez, mes lèvres, me fit ouvrir la bouche, examina mes dents, prit mes tétons, qui avaient joliment poussé depuis six mois, dans ses mains pour juger de leur élasticité, mit les boutons dans ses lèvres, les suça un moment, ils raidirent, se dressant sur ma gorge, les pointes en avant. « Jolie gorge, qui promet pour l’avenir. »

Il fit glisser sa main sur mon ventre pour savoir s’il était lisse, s’arrêtant à la toison déjà fournie, quoique un peu courte, qui coupait d’un triangle noir la blancheur de la peau. Il fit claquer sa langue comme s’il appréciait la valeur d’un trésor en herbe.

Il me fit pencher le dos appuyé sur le lit, écarta mes cuisses, entr’ouvrit les lèvres, s’informant de l’œil et du doigt de la grosseur du bouton de rose, qu’il trouva sans chercher dans son nid de satin peluché. Il me fit relever, inspecta mes cuisses, mes genoux, mes jambes, me fit lever les pieds l’un après l’autre, écartant les doigts. Puis il m’appliqua une claque sur la cuisse gauche, en me criant « tourne » ! comme a une pouliche.

Je me tournai. Ce fut alors de mon dos qu’il passa la revue, aussi minutieuse que pour le devant. Il mesura la largeur des épaules, il tâta la souplesse des reins, la cambrure des hanches saillantes, prit mes fesses dans ses mains, les palpant pour s’assurer si elles étaient résistantes. Il écarta les globes, sans doute pour s’informer si tous les plis y étaient. Il prit ensuite la mesure de mes cuisses sous le creux, ses deux mains avaient peine à les embrasser. Il palpa mes mollets et me fit lever les talons.

Puis il me fit dérouler ma chevelure noire et soyeuse, qui déjà à cette époque avait une bonne longueur, elle me couvrait les fesses. Il la souleva, la soupesant, comme s’il voulait en apprécier le poids.

— Couche-toi, me dit-il.

Il se déshabilla et vint se mettre tout nu à mes côtés. Cet homme était encore très vert. Il me prit de toutes les façons, d’abord sur le ventre les mains sous mes fesses. Il sentit que je m’épanchais avant qu’il ne fût à moitié chemin. Il fut surpris, lui aussi, que si jeune et si novice dans le métier, tout parlât en moi, le fourreau, les seins et les fesses. Aussi il me prit en levrette, dès qu’il fut en état pour éprouver mon tortillement. Il sentit deux ou trois fois pendant l’occupation, car j’étais très prompte, mes fesses frétiller sous son ventre.

Je me demandais pourquoi cet homme m’avait palpée dans tous les coins, comme un maquignon, avant de se coucher auprès de moi ?

Je ne tardai pas à le savoir. Il s’informa de mes maîtres auprès de la modiste. C’était l’Intendant de l’Académie Impériale de Danse. Il était chargé de recruter des sujets pour les théâtres impériaux. Il m’avait vu fouetter, et il avait voulu coucher avec moi, pour savoir si le reste du corps répondait à ce qu’il avait vu à découvert et qu’il avait pu détailler au moyen des verres grossissants, mes fesses et mes cuisses nues qui lui avaient paru admirablement roulées.

Il s’entendit avec mes maîtres, qui sachant par la modiste, que je ne ferais jamais qu’une piètre apprentie, consentirent à louer pour cinq ans leur serve Mariska, à l’Intendant de l’Académie Impériale de Danse, pour la dresser dans l’art de la chorégraphie, et l’exploiter ensuite à son gré, pendant toute la durée du contrat.

Je me réjouissais de ma nouvelle condition. Je ne savais pas, comme on dit dans votre pays, que je troquais mon cheval borgne contre un aveugle.


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