Manuel des principes de musique (Fétis)/R02

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G. Brandus et S. Dufour (p. 13-15).

RÉCAPITULATION DU DEUXIÈME CHAPITRE.


D. Les sons de la musique ont-ils des noms comme ceux de la parole ?

R. Oui.

D. Quels sont ces noms ?

R. Ut, ré, mi, fa, sol, la, si.

D. Comment appelle-t-on l’ordre dans lequel vous venez d’indiquer ces noms ?

R. La gamme.

D. Quels rapports entre les sons indique l’ordre des noms de la gamme ?

R. Un rapport d’élévation progressive.

D. Qu’entendez-vous par là ?

R. Je veux dire que le premier nom appartient au son le plus grave ; le deuxième à un son plus élevé, et ainsi des autres en allant du grave vers l’aigu.

D. La gamme est-elle toujours disposée dans l’ordre que vous venez d’indiquer ?

R. Non. Quelquefois est le son le plus grave, et dans ce cas la gamme est ré, mi, fa, sol, la, si, ut.

D. Chaque nom de son peut-il être le premier d’une gamme ?

R. Oui.

D. Il résulte de ce que vous venez de dire que ut septième nom de la gamme de n’appartient pas au même son que ut premier nom de la gamme d’ut.

R. Cela est vrai.

D. Il y a donc plusieurs ut, plusieurs , etc. ?

R. Oui.

D. Il y a donc des gammes plus élevées que d’autres ?

R. Oui. Après la première gamme des sons les plus graves, ut, ré, mi, fa, sol, la, si, commence une autre gamme moins grave, composée des mêmes noms, puis une troisième plus élevée, et ainsi en allant jusqu’aux sons les plus aigus.

D. Comment appelle-t-on l’intervalle compris entre le premier nom d’une gamme et le même nom de la gamme suivante ?

R. Octave.

D. Combien y a-t-il d’octaves entre le son le plus grave du plus grand instrument, et le son le plus aigu du plus petit ?

R. Sept, ou à peu près.

D. Combien ces sept octaves renferment-elles de noms de sons ?

R. Quarante-neuf.

D. Y a-t-il des signes pour représenter ces quarante-neuf sons ?

R. Oui.

D. Comment les nomme-t-on ?

R. Notes.

D. Quelle est la forme de ces notes ?

R. Celle de points d’une certaine grosseur, noirs ou formant un petit cercle.

D. Cette forme est-elle la même pour les signes de tous les sons ?

R. Oui.

D. Comment peut-on les distinguer les uns des autres ?

R. En les plaçant sur cinq lignes parallèles dont la réunion s’appelle portée, ou dans les espaces de ces lignes.

D. À quelle place de la portée est placée la note la plus grave ?

R. Sur la ligne inférieure, qu’on appelle la première ; les autres vont ensuite en s’élevant dans les espaces et sur les autres lignes comme sur une échelle.

D. Mais vous avez dit qu’il y a quarante-neuf sons à représenter dans l’espace de sept octaves ; pourtant, dans la portée composée de cinq lignes et de leurs espaces ou positions inférieures et supérieures, il n’y a de place que pour onze notes ; où met-on les autres ?

R. La portée n’a que cinq lignes, afin de faciliter la lecture des notes ; mais quand on veut représenter des sons plus graves que celui de la première ligne, ou plus élevés que celui de la cinquième, on emploie de petites lignes additionnelles qu’on supprime quand elles ne sont plus utiles.

D. Ne fait-on pas usage de quelques signes, pour éviter une trop grande multiplicité de lignes additionnelles ?

R. Oui.

D. Comment nomme-t-on ces signes ?

R. Clefs.

D. Combien y a-t-il de ces clefs ?

R. Trois.

D. Où les place-t-on ?

R. Au commencement de la portée.

D. Quelle est leur signification ?

R. La première, appelée clef de fa, indique que la portée renferme les notes graves, et que fa est à la ligne où la clef est placée ; la deuxième, qui est la clef de sol, est le signe des sons aigus ; la troisième, appelée clef d’ut, est le signe des sons intermédiaires.

D. Sur quelle ligne met-on la clef de fa, dans la musique moderne ?

R. Sur la quatrième.

D. Sur quelle ligne la clef de sol ?

R. Sur la deuxième.

D. Sur quelle ligne la clef d’ut ?

R. On lui donne trois positions différentes. Pour les voix de femme, graves ou moyennes, on la met sur la première ligne ; pour l’instrument appelé viole ou alto, sur la troisième ; pour la voix d’homme la moins grave, appelée ténor, sur la quatrième.