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Mathilde, Mémoires d’une jeune femme/Partie II/27

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Gosselin (Tome IIIp. 289-306).
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Deuxième partie


CHAPITRE XXVII.

UNE BONNE ŒUVRE.


Les réflexions que je fis, après cette triste conversation avec mon mari, ne furent pas stériles ; je pensai que peut-être le manque d’une occupation attachante, sérieuse, me rendait si susceptible, si impressionnable.

Je renonçai pour jamais, et avec des larmes amères, je l’avoue, à cette conviction que mon amour pouvait être la seule, la constante occupation de ma vie.

Bientôt j’allai plus loin ; par suite de mon habitude de m’accuser pour excuser Gontran, je me fis un reproche d’avoir jusqu’alors concentré mon existence dans cette affection ; je me dis que Dieu me punissait peut-être ainsi de ma personnalité.

Dès que cette pensée me fut venue, je me crus sauvée ; le passé m’apparut sous un jour tout nouveau, je compris que l’exagération de mes sentiments romanesques avait dû mécontenter Gontran. Je compris qu’une femme avait sur la terre une autre mission à remplir que celle d’aimer, ou plutôt que, tout en brûlant pour un être unique et adoré, l’amour immense dont notre cœur est consumé devait jeter de généreux reflets sur tous ceux qui souffrent… de même que notre religion pour l’être unique et infini qui a créé les mondes doit se manifester par notre bonté et par notre pitié pour tous…

Le jour où cette pensée m’avait éclairée comme une révélation divine, j’attendis le retour de Gontran avec impatience.

Sans doute ma physionomie trahissait ma joie, mes espérances, car en me voyant, il me dit :

— Mon Dieu ! vous avez l’air bien joyeux…

— Mon ami, j’ai fait aujourd’hui une précieuse découverte.

— Comment cela ?

— J’ai découvert que vous aviez raison de me gronder, que j’avais tort d’être exagérée, romanesque, comme vous me reprochiez de l’être ; en un mot, que mon amour pour vous était mal employé ; j’ai découvert enfin qu’il ne devait pas me suffire de vous dire : Gontran, je suis digne de vous, mais qu’il fallait vous le prouver autrement que par des protestations de chaque jour.

— Que voulez-vous dire, Mathilde ?

— Oui… mes plaintes continuelles devaient vous impatienter, je ne me plaindrai plus ; aussi désormais, vous ne me trouverez plus triste et morose, à votre retour ; je serai toujours, comme aujourd’hui, heureuse, souriante.

— Tant mieux, mille fois tant mieux ; pour quelle raison changeriez-vous ainsi ?

— Oh ! j’ai de grands projets.

— De grands projets qui vous rendront heureuse et souriante ? voyons vite, qu’est-ce que c’est ?

— Vous savez bien le petit château ? (c’était une assez grande maison qui dépendait du château de Maran, et qui touchait aux Communs ; du temps de mon grand’père on logeait dans cette succursale les hôtes qui survenaient, lorsqu’il n’y avait plus de place pour eux au château), — vous savez bien le petit château ? — dis-je à Gontran.

— Oui, ensuite…

— Il nous est complètement inutile.

— Comment inutile ? c’est là où est mon chenil, ma sellerie et le logement de mes gens d’équipage !…

— Lorsque vous saurez à quoi je destine le petit château — dis-je en souriant — je suis sûre que vous conviendrez comme moi que votre chenil, votre sellerie et vos gens peuvent parfaitement s’établir aux Communs, dont une partie est inoccupée.

M. de Lancry me regarda avec étonnement et me dit :

— Comment… vous pensez à déloger mes gens du petit château !… Ah ça ! c’est une plaisanterie.

— Mais non, je vous assure…

— Allons, allons, ne parlons plus de cela, ma chère amie ; il est impossible de mettre mon chenil ailleurs qu’au petit château, le jardin qui en dépend est enclos et excellent pour l’ébat des jeunes chiens et des lices pleines. L’ancien chenil est d’ailleurs très humide, et n’a qu’une petite cour obscure, vous voyez donc bien qu’il ne faut pas songer à ce changement.

— Savez-vous, mon ami, que je suis presque contente de ce que vous tenez à ce petit château pour vos amusements, votre part sera encore plus méritoire que la mienne dans la bonne œuvre que je médite ; car vous aurez fait un léger sacrifice, et moi je n’aurai eu que du plaisir.

Mon mari me parut fort surpris.

— Une bonne œuvre… un sacrifice… Ah çà ! ma chère amie, ne parlez pas en énigmes, qu’est-ce que tout cela signifie ?

— Cela signifie que j’ai une excellente idée dont vous allez tout à l’heure me remercier ; je veux fonder, au petit château, une école pour les jeunes filles ; au rez-de-chaussée, au premier étage, je ferai disposer quelques lits pour les pauvres femmes malades. Trois ou quatre bonnes sœurs suffiront pour ce petit établissement, qui sera sous ma haute surveillance et qui nous vaudra les bénédictions de tous les malheureux du pays ; je ferai moi-même la leçon aux enfants, ils auront une moitié du jardin pour jouer, l’autre moitié sera consacrée aux pauvres femmes convalescentes. Eh bien ! maintenant, direz-vous encore que vos chiens seront trop mal aux Communs ?

M. de Lancry partit d’un éclat de rire qui me déconcerta, et s’écria en s’interrompant pour rire de nouveau :

— Je trouve, en vérité, cette idée fort originale, il n’y a que vous, ma chère amie, pour en avoir de pareilles…

— Comment !…

— Ah çà ! sérieusement, vous vous imaginez que je vais m’embâter ici d’un tas de mendiants et d’enfants ? pour avoir la tête rompue des criailleries des marmots et la vue choquée par un ramassis de vieilles femmes infirmes.

— Mais, mon ami, le petit château est éloigné d’ici, et l’on ne peut ni voir, ni entendre…

— Allons, allons, vous êtes un enfant gâté… une petite folle — me dit mon mari avec un sang-froid moqueur qui me navra. Ne parlons plus de cet enfantillage. Comment ! pour le plaisir de jouer à la maîtresse d’école et à la dame de charité, pouvez-vous penser sérieusement à déranger mes gens et mes chiens, qui sont là parfaitement établis ?

— Mais, mon ami…

— Voyons, chère petite capricieuse, comment des projets si étranges peuvent-ils vous venir dans la tête ? Dites-moi cela bien franchement.

— Comment, Gontran ? — dis je en sentant les larmes me venir aux yeux, car j’étais loin de m’attendre à cet accueil et à ces sarcasmes ; — je vais vous dire comment cela m’est venu à l’esprit. J’ai reconnu que vous aviez raison, que je devais faire autre chose que de vous parler sans cesse de ma tendresse ; j’ai senti qu’il était presque impie de ne songer qu’à mon amour pour vous, et que, sans vous aimer moins, je devais faire tout le bien que je pourrais faire. J’ai songé que ce serait encore un moyen de vous témoigner mon affection, car c’est le désir de vous paraître encore plus digne de vous qui m’a inspiré cette résolution… Voilà comment cette idée m’est venue à l’esprit, Gontran.

— Sans doute le but est fort louable, ma chère amie, et je comprends que vous ayez ici besoin de distractions. Mais je vous avoue qu’il en est que je préférerais à celles que vous méditez, quoique je doive retirer une partie du profit des bonnes œuvres auxquelles vous m’associez si généreusement. Entre nous, je suis fort le serviteur de vos intentions philanthropiques, mais je choisirai plus tard une autre voie de faire mon salut.

— Mais, mon ami.

— Voyons, je vous en prie, Mathilde, ne parlons plus de cela. Si vous étiez d’un autre caractère, je croirais que vous plaisantez.

— Je parle sérieusement, Gontran, et c’est sérieusement que je vous supplie de m’accorder ce que je vous demande.

— Ah ça ! sérieusement, Mathilde, est-ce que vous prétendez vous moquer de moi ?

— Gontran, quel langage, quel accueil, et pourquoi ? Parce que je vous prie de vous associer à une œuvre bonne et utile.

M. de Lancry haussa les épaules avec impatience et me dit sèchement :

— J’ai fait tout ce que j’ai pu pour ne voir qu’une plaisanterie dans cette imagination ; mais, puisque vous me forcez enfin de vous parler nettement, je vous dirai une dernière fois que ce que vous me demandez est impossible. Vous m’entendez, complètement et absolument impossible. J’espère que c’est assez clair, et que vous m’éviterez de revenir sur un pareil sujet.

Pour la première fois de ma vie je me révoltai contre la volonté de M. de Lancry, je lui dis très fermement : — Je regrette beaucoup de n’être pas d’accord avec vous à ce sujet, mon ami, mais ce projet est praticable, je tiens beaucoup à ce qu’il soit exécuté, et il le sera.

Mon mari me regarda d’un air peut-être encore plus surpris que courroucé, et me dit en souriant avec ironie :

— Ah ça ! suis-je ici le maître, ou ne le suis-je pas ?

— Vous êtes le maître, mon ami : je ne contrarie pas vos goûts ; de grâce, laissez-moi la même liberté.

— Peste ! comme vous y allez ! Comment, que je vous laisse la liberté de gaspiller huit ou dix mille francs par an, et même davantage, pour une fantaisie qui vous passe par la tête, car vous ne savez pas dans quelles dépenses vous jetterait cette belle manie de charité qui vous prend si subitement… Mais, tenez, je suis fou de vous répondre, seulement.

— Si la question d’argent vous préoccupe, mon ami, ne vous en embarrassez pas ; j’économiserai sur ce que vous me donnez par mois, et…

— Mais je n’entends pas cela du tout, ma chère amie, je veux que vous soyez mise avec l’élégance que comporte notre fortune et notre position. Voyons franchement : croyez-vous que pour vous laisser enseigner l’A, B, C, D, à des marmots, ou pour vous donner l’agrément de fournir des drogues à des vieilles femmes, je souffrirai que vous soyez mise avec une mesquinerie ridicule ? Allons donc… ma chère Mathilde… je veux qu’on dise que Madame de Lancry est une des femmes les plus élégantes de Paris ; vous êtes un de mes luxes les plus charmants…

Il y avait tant d’égoïsme, tant de sécheresse dans les objections que me fit mon mari, il y avait si peu de pitié pour le pieux et noble sentiment auquel j’obéissais, que j’en fus indignée.

Pour la première fois aussi, je songeai qu’après tout j’étais chez moi, dans la maison de mon père, et que sans injustice je pouvais vouloir dépenser en bonnes œuvres une partie bien minime de cette fortune que mon mari dissipait en prodigalités.

Je répondis donc à M. de Lancry après un assez long silence :

— Vous m’excuserez de ne pouvoir pas partager votre opinion au sujet de cette école et de…

Gontran frappa du pied avec colère, ne me laissa pas continuer et s’écria :

— Comment encore ! comment ! après tout ce que je vous ai dit ! Ah ça ! vous avez donc décidément juré de me mettre hors de moi ? vous ne m’avez donc pas entendu : je vous dis que je ne le veux pas, que je ne le veux pas !… Combien de fois faudra-t-il vous le répéter ?

Je ne pus me contenir davantage, et je m’écriai : — Eh bien ! moi… je le veux.

— Vous le voulez ! voilà du nouveau. Dieu me pardonne, vous dites vous le voulez, je crois.

— Oui, car je me lasse à la fin de souffrir et de me résigner toujours. Ce langage est nouveau. Il vous étonne, je le conçois, Gontran ; mais cette fois je ne céderai pas ; ce que je demande est juste et raisonnable, et je l’obtiendrai !

— Ah ! ah !… vous ! vous l’obtiendrez ? et comment cela, s’il vous plaît ? Voyons, par quel moyen ? À qui vous adresserez-vous pour me forcer à faire ce que je ne veux pas faire ? Voyons, répondez… Avant d’en venir à ces extrémités, à ces menaces, vous vous êtes sans doute assurée des moyens d’arriver à vos fins ; encore une fois, répondez-donc.

J’étais atterrée… je ne trouvais pas un mot à dire à mon mari… Non-seulement une lutte contre lui m’épouvantait, mais elle me paraissait impossible. Mon instinct me disait que la loi, que les usages donnaient raison à M. de Lancry contre moi.

Avant que de renoncer à cet espoir, je voulus tenter un dernier effort, en m’adressant au cœur, à la générosité de Gontran.

— Sans doute, je ne puis pas vous forcer à faire ce que je désire, mon ami, mais je puis vous le demander comme une grâce… N’interprétez pas mal les paroles que je vais vous dire, mais votre refus me force à vous parler ainsi ; et j’ajoutai, je l’avoue, en tremblant et rougissant de honte : — Cette maison appartenait à mon père, et…

— Si c’est une manière indirecte de me faire sentir que vous m’avez apporté une grande partie de la fortune dont nous jouissons — répondit M. de Lancry avec le plus grand sang-froid — le reproche est délicat et de bon goût assurément ; mais il m’affecte peu. Depuis long-temps je l’attendais, cela devait arriver un jour ou un autre, c’est le refrain habituel des femmes, lorsqu’un mari prudent et ferme s’oppose à leurs fantaisies. Eh bien ! madame, que cette maison ait ou non appartenu à votre père ; que la fortune dont nous jouissons soit venue de votre côté et non pas du mien, il n’importe ; une fois pour toutes, rappelez-vous bien que nous sommes mariés, de telle sorte que vous m’avez donné des pouvoirs tels, qu’à moi seul, vous entendez, à moi seul, appartiennent l’emploi et la gestion de ces biens ; moi seul j’autorise ou non les dépenses que vous voulez faire ; je vous demande mille pardons d’entrer dans ces détails de ménage, mais j’espère que ce sera bien entendu une fois pour toutes ; cela vous évitera à vous le désagrément de demander désormais des choses impossibles, et à moi le désagrément de vous les refuser. En vérité, si l'on n’y mettait pas ordre, vous feriez un joli emploi de vos biens… Il y a six mois, c’était une maison que vous vouliez acheter à Chantilly, sous le prétexte que nous y avions passé quelques jours heureux.

— Ah ! Gontran, m’écriai-je, en ne pouvant contenir plus longtemps mes larmes, tenez, c’est affreux ; vous êtes devenu impitoyable ! Au moins autrefois, à vos duretés succédaient parfois des retours de tendresse et de bonté, au moins vous aviez pitié du mal que vous me faisiez… Mais maintenant, rien, rien, pas un seul mot de consolation… Hélas ! je le comprends, autrefois vous étiez malheureux, l’avenir vous inquiétait ; vous aussi vous saviez alors ce que c’était que le chagrin, cela vous rendait meilleur.

— Des reproches, toujours des reproches ! dit Gontran en levant les yeux au ciel.

Sa voix me parut moins menaçante, j’espérais l’avoir touché.

— Gontran — m’écriai-je — peut-être mes reproches sont amers… Pourtant, soyez juste ; à part ces jours de bonheur rapides, dites… dites… n’ai-je pas été la plus malheureuse des femmes… Songez à mon enfance, à ma jeunesse si triste et si pénible. Tenez : je ne vous demande qu’une chose ; oubliez ce que je vous suis, considérez-moi seulement comme une étrangère, et dites, là, dites… si je ne fais pas pitié.

Et je tombai assise dans un fauteuil, en cachant ma tête dans mes mains, ne pouvant plus trouver une parole.

— Allons, voyons, calmez-vous — me dit M. de Lancry en s’approchant et en s’asseyant à côté de moi. — Vous êtes une petite folle, vous avez un caractère si exalté, que vous vous exagérez tout en noir… Parce que par intérêt pour vous je refuse de sanctionner vos projets bizarres… allons… généreux si vous voulez… mais inexécutables… vous vous emportez… vous mettez les choses au pis.

— Mon Dieu, si vous saviez par suite de quelles pensées j’en suis venue à désirer fonder cette bonne œuvre — dis-je à Gontran — vous comprendriez mon insistance à ce sujet.

— Je comprends tout, ma chère amie. Mais voyons, parlons raison. Vous allez dépenser beaucoup d’argent pour établir votre école et votre hospice… C’est une noble et pieuse distraction que vous voulez vous donner, rien de mieux ; mais est-il sage, est-il même humain d’accoutumer de pauvres gens à jouir de bienfaits qui peuvent être très éphémères ?

— Je vous assure, mon ami, que je ne me lasserais jamais de faire le bien.

— Il y a mille circonstances pourtant où cela pourrait vous devenir impossible. Ainsi, par exemple, pour ne vous en citer qu’une, il n’y aurait rien d’étonnantà ce que je vendisse cette terre un jour ou un autre.

— Vendre cette terre… mon Dieu ! Eh pourquoi cela ?

— Elle vaut plus d’un million et ne me rapporte pas vingt mille livres de rente net d’impôts et de réparations ; l’habitation est incommode, les terres sont divisées ; somme toute, c’est un séjour très maussade ; eh bien ! en vendant Maran un million et en plaçant l’argent sur l’état ou sur la banque de France, cela nous ferait cinquante mille livres de rente au lieu de vingt à peine que rapporte cette terre.

— Vendre Maran ! mais vous n’y pensez pas… ce domaine est dans notre famille depuis si long-temps, ma mère l’a habité, je…

— Tous ces avantages chimériques ne valent pas le sacrifice de trente mille livres de rente, convenez-en.

— Mais qu’avons-nous besoin de tant d’argent ? ne pouvons-nous pas vivre avec ce que nous possédons déjà ?

— Enfant… — dit Gontran avec une compassion railleuse — vous n’entendez rien aux affaires ; on n’a jamais trop de revenus ; vous ne savez pas ce que coûte une maison, et d’ailleurs je veux que cet hiver à Paris nous recevions beaucoup et avec magnificence ; je tiens à prouver que la révolution de juillet ne nous a pas abattus comme on le croit.

— Mais sérieusement, mon ami, vous ne songez pas à vendre Maran ? Je vous supplie en grâce, ne faites pas cela ; je suis déjà attachée à cet endroit…

— C’est pour cela qu’il vaudra mieux nous en défaire avant que vous y soyez attachée davantage.

— Mais, mon ami, je ne voudrais pas…

— Allons-nous encore recommencer nos querelles ? écoutez donc la raison… Combien de fois faut-il vous dire que la loi me donne absolument, vous entendez, absolument, la gestion de vos biens, que je puis vendre, acheter, placer comme bon me semble ; si je crois utile à nos intérêts de vendre cette terre, je la vendrai… et je suis tellement près d’avoir cette conviction-là, que je ne puis consentir à vous laisser fonder ici des établissements de bienfaisance qui pourraient avoir à peine six mois d’avenir… Ceci est bien entendu, je vous quitte ; je vais voir comment mes chiens d’arrêt ont mangé, car j’ai fait une chassé rude aujourd’hui.

Et M. de Lancry me laissa seule.