Modèles de serrurerie choisis parmi ce que Paris offre de plus remarquable/Planche 56

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Planche 56 et dernière.

Le haut de cette planche présente une série d’anneaux de clefs, ouvrages tels qu’on en faisait dans le siècle dernier, et qu’on en fera sans doute plus tard, lorsque le luxe qui règne dans les choses éphémères s’étendra aux objets plus durables.

Par les exemples que nous en avons rapportés, on voit de combien de manières il est possible de varier un objet qui paraît si peu susceptible de recevoir des ornemens. C’est au goût à épurer les formes que nous indiquons, car il en est plus d’une dont le motif, quoique bon, a besoin d’être arrangé.

Le reste de la planche est consacré à donner quelques motifs des ornemens en rinceaux qui décorent les magnifiques pentures des portes latérales de l’église métropolitaine de Paris. Ces ouvrages extraordinaires, que beaucoup de personnes considèrent comme des productions de l’antiquité, sont assez généralement attribués à Biscornet, ancien serrurier. Comme cela se fait ordinairement, ces pentures sont au dedans de la porte, et elles passent à travers une mortaise pour se dérouler ensuite extérieurement. Sur ce fait tout le monde n’est cependant pas d’accord. Plusieurs personnes ont pensé qu’on avait soudé, en place, la partie extérieure avec celle intérieure ; d’autres, que l’on a fait à la menuiserie une entaille capable de donner passage à la branche principale de chaque tige d’ornemens qu’on a ensuite étalés, travaillés et finis à l’extérieur de la porte, et que ses différentes parties ont suffi pour cacher les incisions faites au bois. Tout ceci nous paraît de peu d’importance ; mais ce qui doit principalement fixer l’attention, c’est cette variété de motifs, tous plus riches, plus gracieux, mieux exécutés les uns que les autres, qui font, de ces pentures, le chef-d’œuvre de l’art de découper le fer, de le rendre malléable, et de lui donner une empreinte originale.

La partie décorative de la serrurerie se termine ici ; dans la suivante, on s’est appliqué à donner tout ce qui peut aider l’homme industrieux, et familier avec les procédés ordinaires de son art, à exécuter les ouvrages qui présentent quelques difficultés, et notamment tout ce qui tient à la partie mécanique, depuis le simple bec de canne jusqu’à la serrure la plus compliquée. L’ouvrage est terminé par un exposé des bases fondamentales de toute bonne serrure à combinaison, appuyé d’exemples choisis parmi les productions récentes qui présentent les mécanismes les plus ingénieux et les plus sûrs.