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Monsieur de l’Étincelle, tome II/Chap XX

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CHAPITRE XX,


Où le revenant continue son histoire et raconte sa
rencontre tragique avec le Hussard de la mer.




Je cédai à la nécessité, puisque mon mauvais sort le voulait ainsi, et dévorant ma douleur, je me préparai à servir ces honnêtes gens.
Gil Blas.


Lorsque nous fûmes en pleine mer, je crus devoir remercier de nouveau le marquis de l’Étincelle de sa généreuse paternité. — Maintenant, lui dis-je, je ne porterai pas plus longtemps un nom qui ne m’appartient point. Je m’appellerai Maurice ; mais permettez-moi de rester votre fils par la reconnaissance…. Ne vous dois-je pas la vie, et à ce titre n’êtes-vous pas mon second père ?

— Monsieur Maurice, me répondit le marquis, ce que j’ai fait pour vous sans vous connaître, avec un reste de défiance et même avec un effort pénible, parce que vous n’aviez auprès de moi que la plus mauvaise des recommandations (il voulait parler de son fils), je le ferais aujourd’hui par estime et par amitié. Ce ne peut être que par quelque fatale méprise que vous vous trouvez compromis dans un complot, si c’est bien la vraie cause de votre exil, car je n’ai pas rencontré en France un homme dont les opinions soient plus raisonnables. Pour peu que nous restions encore ensemble, vous changerez mon caractère : avec vous je prends l’habitude de discuter, malgré la violence naturelle de mon humeur ; tandis qu’à Paris, dans la société même des gens de ma classe et de mon opinion, Dolorès vous dira que je ne passais pas un jour sans querelles.

Quelle que fût ma déférence pour M. le marquis de l’Étincelle, je n’avais fait cependant aucune concession servile à ses idées, qui, comme vous pensez bien, n’étaient pas toujours d’accord avec les miennes ; mais sa fille, qui redoutait toujours les écarts de sa violence, m’avait indiqué les points vulnérables de son humeur, et elle m’aidait souvent, par un sourire d’intelligence, ou même par un signe convenu, à m’arrêter à propos, afin d’éluder toute thèse délicate. Grâce à quelques innocentes réticences, nos causeries n’en étaient que plus variées, et l’irascible vieillard aurait dû surtout remercier Dolorès de pouvoir s’amuser paisiblement de discussions qui naguère, de son propre aveu, dégénéraient pour lui en aigres disputes funestes à son repos et à sa santé. Comme tous les colons, le marquis avait sur l’esclavage, des préjugés, ou du moins des idées qui me paraissaient telles, et mon libéralisme philosophique eut là-dessus bien des assauts à soutenir. Mais nous modifions si naturellement nos opinions quand notre intérêt nous le commande, que je fus bientôt battu, après que j’eus fait la réflexion qu’en allant m’établir dans un pays où, sans la traite des nègres, le sol ne produirait guère plus ni sucre ni café, je devais commencer en arrivant par avoir des esclaves comme tout le monde, tout en me promettant d’être avec eux un maître bon et humain. M. le marquis de l’Étincelle m’intéressait par le tableau de cette vie patriarcale des colons à tous les détails de laquelle il m’initiait d’avance. En retour, il aimait à m’interroger sur la vie agitée du soldat qui avait été la mienne avant la Restauration, et dont je lui faisais des récits plutôt en historien qui voit l’ensemble des événements, qu’en mémoriographe égoïste qui abuse un peu des pronoms personnels. Le marquis et Dolorès, par suite de leurs préventions favorables pour un homme qui, dans l’étroite enceinte d’un navire, était à peu près leur société unique, firent honneur à ma modestie de cette manière de narrer. Ils me supposaient presque injuste envers moi-même lorsque je disais avec naïveté qu’il n’y avait rien en moi du héros, et ils me mettaient bien au-dessus des braves un peu vantards de l’école impériale. De mon côté, plus je voyais Dolorès, moins je trouvais d’exagération dans l’enthousiasme de son père pour elle, plus je comprenais combien il était facile à ce vieillard impétueux, mais faible, de subir le doux ascendant du caractère d’une femme née pour le commandement, mais qui, même dans les habitudes despotiques de la vie créole, n’avait jamais oublié que la femme supérieure a besoin de dissimuler sa supériorité, sous peine de perdre les plus précieux attributs de son sexe.

Cette intimité un peu exclusive entre M. de l’Étincelle, sa fille et moi, nous empêcha naturellement de former aucune liaison avec les autres passagers ; cependant, quand nous approchâmes du terme du voyage, nous nous connaissions tous sur le bâtiment, et la conversation devenait plus souvent générale dans la chambre commune où, entre autres récits, on aimait comme d’usage à introduire des contes de voleurs et de pirates. Maintes fois cette supposition fut admise, que nous pourrions fort bien à notre tour fournir un épisode nouveau aux inépuisables histoires de la vie maritime ; et comme à cette époque les parages de l’Amérique du Sud étaient infestés de corsaires, le capitaine mettait volontiers aux voix la conduite qu’il devrait tenir si nous étions attaqués. Tant que le péril avait paru éloigné, le capitaine s’était vu encouragé à se défendre par la presque unanimité des passagers ; mais quand il s’aperçut que chaque jour une nouvelle objection lui faisait entrevoir qu’il pourrait bien finir par avoir une minorité imposante contre ce parti énergique, il regarda la question comme résolue, et nous déclara qu’il était homme à se faire sauter plutôt que de se rendre au Hussard de la mer si nous le rencontrions.

Une pareille désignation avait nécessairement fixé mon attention la première fois que j’avais entendu nommer ce terrible aventurier, et j’avais demandé au capitaine si ce hussard avait réellement porté le dolman et le shako avant d’écumer l’Océan. Le capitaine l’ignorait, quoiqu’il prétendît que ce brigand se distinguait de son équipage par un costume de hussard dont il se parait volontiers un jour de bataille. La cruauté de ce singulier pirate égalait son audace, et l’on ne se rachetait de ses mains que par des rançons exorbitantes.

Or, son nom était revenu si souvent dans les contes de la cabine et du gaillard d’arrière, que la plupart d’entre nous regardèrent comme une plaisanterie concertée avec le capitaine l’alarme donnée tout-à-coup par un matelot, qui, du haut du grand mât, nous cria qu’il reconnaissait parfaitement le brick du Hussard de la mer. Chacun courut aux armes ; et avec un enthousiasme dont le capitaine, véritable mauvaise tête, riait sous cape, nous nous écriâmes tous que nous étions prêts au combat. Au bout d’une demi-heure, un boulet de canon qui vint siffler à nos oreilles nous prouva que la plaisanterie n’était que trop sérieuse ; mais les plus timides n’osèrent plus reculer. Le brick était d’abord sous pavillon espagnol. S’apercevant de notre bonne contenance, le Hussard de la mer arbora son pavillon noir, pour nous annoncer franchement à quel ennemi nous allions avoir affaire. Je voulais engager le marquis de l’Étincelle à descendre dans la cabine avec sa fille ; mais il se révolta contre cette proposition, et pour la première fois depuis le Havre, il laissa éclater cette colère impétueuse dont je croyais presque l’avoir guéri. Dolorès le voyant inflexible, déclara qu’elle s’exposerait avec son père ; et en effet, elle ne cessa, pendant le combat, de nous apporter des munitions, allant et venant du pont à la Sainte-Barbe, avec une intrépidité qui exalta jusqu’aux fanfarons qui se repentaient tout à l’heure d’avoir montré une valeur trop empressée. Malheureusement, nous n’avions pour nous ni le nombre ni l’expérience de ces sortes de combats : un seul de nos boulets occasionna quelque avarie au pirate, et tous les siens nous étaient funestes. Notre fusillade lui fit plus de mal ; mais quand eut lieu l’abordage, nous eûmes bientôt le dessous. Une heure s’était à peine écoulée que notre brick était au pouvoir de l’ennemi, et chacun de nous, parmi les survivants, se trouva transporté à bord du bâtiment vainqueur, au milieu d’une troupe furieuse de bandits de toutes les nations qui demandaient vengeance à leur commandant. Un pistolet qui me fut tiré à brûle-pourpoint par un de ces coquins aurait dû terminer toutes mes aventures, si le bras qui faisait feu n’eût été presque tranché au même instant d’un coup de hache asséné par un des nôtres, ce qui m’avait valu de n’avoir que la joue gauche effleurée par la balle ; cependant j’étais tombé étourdi et presque aveuglé par l’explosion de la poudre. Lorsque je rouvris les yeux, le premier objet qu’ils aperçurent fut Dolorès luttant avec le terrible hussard lui-même, qui était parvenu à lui arracher des mains le poignard dont il paraît qu’elle voulait se frapper. En me voyant me relever pour courir à sa défense, elle me tendit instinctivement ses bras désarmés. Le pirate se retourne à ce geste, et vient à moi. Ma romanesque étoile me protégeait encore : je reconnais dans le Hussard de la mer, quoiqu’il ne fût pas en uniforme, un ancien soldat de Berchigny, qui me reconnaît lui-même et s’écrie : — Est-il possible ! c’est vous, capitaine Bon-Diable (on me donnait quelquefois ce surnom au régiment) ! — Oui, c’est moi, répondis-je, Martin Lavergue, et je te trouve à la tête d’une belle compagnie !

Aux regards du pirate, je vis que le prestige de mon ancienne autorité n’était pas évanoui, et j’osai lui parler comme s’il était toujours sensible à l’honneur du soldat français.

Martin Lavergue semblait honteux, et je ne sais quelle réponse il balbutiait, lorsque M. de l’Étincelle et sa fille vinrent se réfugier à mes côtés, comprenant que je devenais pour eux une protection ; mais presque au même moment je me sentis frapper par derrière d’un instrument tranchant, et je tombai une seconde fois évanoui. Il paraît que le coquin qui m’avait manqué dans le combat de l’abordage, furieux de la blessure qu’il avait reçue au bras droit, voulut prendre sa revanche avec son bras gauche, et il m’aurait fendu le crâne avec son coutelas, si le Hussard de la mer ne s’était écrié, en voyant approcher ce misérable ; « Arrête, au nom du Diable, » et n’avait, par son air de menace, enlevé une grande partie de sa force au coup qu’il ne put tout-à-fait détourner de ma tête. Quand je repris mes sens, j’étais dans un hamac et près de moi Dolorès et son père épiaient le moment où j’ouvrirais les yeux. — Nous sommes dans la cabine du capitaine des pirates, me dit M. de l’Étincelle, et, grâces à vous, mieux traités qu’aucun de nos compagnons de captivité ; mais j’ai été forcé de faire passer Dolorès pour votre femme, et à ce titre seul je dois, moi la vie, elle l’honneur…. Vous ne nous démentirez pas.

Or, deux jours s’étaient écoulés depuis le combat sans que j’eusse la conscience de ma situation, car ces deux jours avaient été deux jours de fièvre et de délire pour moi. Je ne sus que plus tard ce qui s’était passé. Irrités, de notre résistance, les pirates avaient jeté à la mer tous les passagers avec notre capitaine, ne conservant que ceux de ses matelots qui consentirent à s’engager avec eux. Quant à moi, je n’avais été épargné que sur l’assurance donnée par le Hussard des mers, que j’étais un ancien officier de l’empire qui n’avait quitté la France que pour aller combattre avec le fameux Benavidès, dont le hussard était un des lieutenants. À son tour, M. de l’Étincelle se trouva protégé par notre parenté supposée ; mais ne sachant pas si mon ancien soldat connaissait ma famille, il n’avait pas osé se dire mon père, et j’étais devenu son gendre, parce que Lavergue lui-même l’avait supposé, ayant vu Dolorès lever vers moi ses bras suppliants, puis accourir à mes côtés avec son père, et enfin s’abandonner au désespoir lorsque j’étais tombé pour la seconde fois. J’abrège des détails que vous devinez sans peine, mon cher Paul. De ma vie dépendait pour Dolorès la vie de son père, pour le marquis l’honneur de sa fille. Leurs tendres soins hâtèrent ma guérison. Les nouveaux rôles que nous nous étions distribués tous les trois changèrent tellement la nature de mes rapports avec Dolorès, qu’un jour le marquis joignant nos deux mains, me dit : — Maurice, pourquoi prendre cet air froid avec votre femme ?… parce que le pirate n’est plus là ? J’espère que mon mensonge n’en sera plus un si nous recouvrons la liberté ; vous nous avez parlé de la fille que vous laissez en France, Dolorès l’aimera comme si elle était sa mère…. Ma chère Dolorès, j’ai deviné tes vrais sentiments et je t’ai trahie, mais ne suis-je pas ton père ?

J’avais sur les lèvres la vérité ; mais en regardant Dolorès je n’eus pas le courage de la dire. Dès ce moment, Odille fut pardonnée ; dès ce moment, si je ne l’avais crue coupable, son souvenir eût été un bien cruel remords pour moi. Cependant, j’en atteste le ciel, ce que je n’avais pas osé avouer directement à Dolorès, je m’étais bien promis de l’avouer à son père, le même jour lorsque nous monterions tous les deux sur le pont, où Dolorès ne nous accompagnait jamais, d’après l’ordre du Hussard de la mer, qui craignait que sa présence n’excitât une fermentation dangereuse parmi les hommes de son équipage. — Il me tarde, m’avait-il dit, la veille encore, que nous ayons rejoint l’escadre de Benavidès, car j’ai entendu parmi mes gens quelques murmures. Si vous aviez été tué, capitaine, je n’aurais pu moi-même garder votre veuve pour moi seul, sans compromettre mon autorité.

Cet avis aurait dû m’inspirer plus de prudence pour moi-même, mais Martin Lavergue m’ayant rendu mes armes, avait désiré aussi qu’à l’appui de ce qu’il avait dit aux pirates pour nous sauver, je revêtisse mon uniforme de capitaine de hussards que j’avais heureusement dans la malle de hardes embarquées avec moi. Ce même uniforme n’avait pas vu le grand jour depuis 1815, mais il avait justement été réparé, grâce à la prévoyance de mon ami Mazade, pour figurer dans l’exécution du complot auquel je devais d’être le prisonnier d’un de mes anciens soldats. Je montai donc sur le pont en grande tenue, comme si mon cheval m’y attendait, et je m’y promenai quelque temps avec M. de l’Étincelle et le Hussard de la mer, qui, à propos de mon beau costume, nous raconta avec douleur qu’il avait depuis un mois renoncé à porter le sien trop usé par le service. — Mon cher Lavergue, lui disais-je, sachant bien que je caressais sa vanité de hussard, j’espère que tu voudras bien accepter celui-ci, quand nous nous séparerons. J’achevais à peine cette phrase, qu’une balle partie du gaillard d’arrière où nous avions déjà remarqué un groupe de pirates tenant conseil, vint siffler à mon oreille, et frappa au front le malheureux marquis de l’Étincelle que je reçus expirant dans mes bras.

— Misérables ! s’écria Lavergue, pendant que je cherchais à étancher avec mon mouchoir le sang du malheureux père de Dolorès ; — misérables ! quel est celui d’entre vous qui a osé tirer sur le capitaine Bon-Diable ? — car il ne doutait pas que la balle ne m’eût été destinée. Il se fit un murmure dans le groupe, et je m’arrêtai avant de descendre à la cabine, m’attendant à une révolte, où, quelque faible que je fusse encore de ma blessure, je n’aurais pas laissé le Hussard de la mer seul contre tout son équipage.

— C’est toi, Marcos ! ajouta-t-il en s’adressant à l’homme qui m’avait déjà blessé deux fois, et que le Hussard avait jusqu’à ce jour tenu aux fers ; c’est toi, Marcos ?

— Je ne dis pas non, répondit Marcos.

— Eh bien ! tant mieux, car je ne voudrais pas qu’il y eût un second lâche comme toi sur mon navire, continua le Hussard ; et puisque tu as encore un bras de trop, manchot maudit, tiens, voilà pour que le gauche ne soit pas jaloux du droit…. Et s’approchant de Marcos, le Hussard faisant feu, lui cassa l’épaule…. Je ne sais ce qui serait advenu, car Marcos avait compté sur des complices, mais en cet instant un mousse, qui pendant cette scène était resté perché avec indifférence au faîte du grand mât du brick, cria qu’il apercevait une voile. Était-ce un nouvelle proie ? Était-ce Bénavidès que le Hussard cherchait à rejoindre depuis plusieurs jours ? Dans l’une comme dans l’autre alternative, les pirates ne pouvaient songer à braver leur chef en faveur d’un homme désormais inutile au combat comme à la manœuvre.

— C’est bien fait ! Marcos n’a que ce qu’il mérite, crièrent les mieux avisés…. Vive le Hussard de la mer !

— Et le capitaine Bon-Diable ! ajoutèrent deux drôles qui, en même temps saisissant Marcos, le jetèrent par-dessus le bord, pour mieux prouver qu’ils n’avaient nullement songé à épouser sa querelle, ou peut-être ne voulant pas être compromis par lui, s’il dénonçait tous ses complices.

La sédition ainsi avortée serait devenue un triomphe pour le Hussard et pour moi si nous nous y étions prêtés, mais la triste situation de M. de l’Étincelle nous occupait exclusivement… Il était à craindre qu’il ne pût être transporté dans la cabine, et je me décidai à aller apprendre à Dolorès la triste cause de tout ce tumulte. Elle accourut sur le pont et reçut les derniers soupirs de son père. Cette scène touchante émut les pirates rassemblés bientôt autour du mourant. Ces hommes accoutumés à donner la mort, à se faire un jeu du carnage, et à voir sans sourciller les angoisses de leurs camarades, ne purent rester insensibles aux adieux déchirants de la fille et du père.

Je n’oublierai jamais le moment où Dolorès s’agenouillant leva les yeux au ciel, prononça une prière fervente, et détachant de son cou une petite croix d’or qu’elle m’avait dit lui avoir été remise par sa mère sur son lit de mort, la donna à baiser au vieillard ; celui-ci parut alors comme illuminé d’une vision céleste, et prononça sur la tête de Dolorès une bénédiction dont les termes lui semblaient dictés par un esprit venu d’en haut pour l’aider à mourir. Après ces paroles solennelles, il fixa aussi les yeux sur moi, et nous joignant les mains dans ses mains déjà froides : — Mon fils, ma fille ! dit-il, et il expira.

Le Hussard, qui s’était tenu l’écart, ainsi que les autres pirates, pendant le dernier quart d’heure de cette agonie, fit signe à un de ses hommes de lui apporter un pavillon français qu’il m’aida à étendre sur le défunt. Dolorès descendit dans la cabine, et quand j’allai l’y rejoindre : — Maurice, me dit-elle, ne pourriez-vous obtenir qu’on nous laissât transporter le corps de mon père au rivage, si, comme on nous le disait tout à l’heure, nous devons débarquer ce soir ?

Je remontai sur le pont pour solliciter cette faveur ; elle me fut accordée : mais déjà le Hussard était tout entier à la préoccupation de recevoir le bâtiment signalé si à propos une demi-heure auparavant. C’était l’Hersilie ayant à son bord Bénavidès sous le pavillon araucanien.