Naissance, vie et mort des maladies infectieuses/Chapitre préliminaire

La bibliothèque libre.

CHAPITRE PRÉLIMINAIRE

Ce livre est un essai. Le domaine des maladies infectieuses a trop d’étendue, il montre trop de parties encore mal explorées pour qu’il soit possible d’oser, à la fin du premier demi-siècle de l’ère pastorienne, une œuvre plus hardie qu’une tentative de synthèse.

Tel qu’il est écrit, il ne s’adresse à aucune catégorie particulière de lecteurs.

Les spécialistes de la Médecine et des Laboratoires y retrouveront des données, connues d’eux, et des opinions que la littérature médicale considère comme acquises. Là-dessus il ne leur apprendra pas grand chose.

Il contient des faits plus secrets et, pour les relier, des enchaînements nouveaux. Quelques conceptions paraîtront téméraires à nos confrères. Certains s’en piqueront. Je souhaite que d’autres soient attirés par ces perspectives inédites, qu’ils ne craignent pas de s’y engager et qu’ils les prolongent à leur tour.

Pourtant, je ne doute pas que ce livre reçoive son meilleur accueil de lecteurs moins ancrés dans des doctrines, de ce public instruit, avide de comprendre, qui cherche, en toutes circonstances, les occasions d’accroître le champ de ses connaissances. Il a le goût des méditations ; il aime de voir sortir les pensées générales ailées de la gangue des doctrines particulières. Ce public s’instruira, en même temps, des habitudes d’esprit des gens de science. Les savants n’appartiennent pas à une caste ; ils sont gens de la même espèce que ces lecteurs. S’ils suivent exemplairement les disciplines sans lesquelles rien ne se fonde ni demeure, l’imagination hante ces hommes aux heures décisives. Pour résoudre les problèmes qu’il s’est posés, le scientifique fait appel à toutes les ressources qu’il connaît en lui. Il ne dédaigne pas, lorsque l’occasion n’en est pas périlleuse, de prendre pour guide la flamme le plus ancienne, vivante au cerveau de tous les hommes, le rêve.

Puisse ce livre être lu surtout des jeunes gens et leur communiquer l’enthousiasme nécessaire aux vocations, ce levain que nous avons puisé aux cuves des études classiques et qu’après elles nous avons reçu d’Émile Roux, maître à l’enseignement entrainant et limpide et du bon poète Élie Metchnikoff.

Il est, au demeurant, d’un intérêt égoïste pour tous les humains de connaître les pires ennemis de notre existence, le peuple sans nombre, sans repos, la tourbe dantesque des maladies infectieuses.

LES CAUSES DE NOS MALADIES

Les maladies dont nous souffrons sont innombrables. Leurs causes, multiples, appartiennent toutes à l’ordre naturel ; nous les rencontrons auprès de nous. Rien de ce qui l’entoure qui ne soit une menace pour l’homme : forces physiques, agents chimiques, êtres vivants.

Une insolation, le feu, le froid, une chute, une blessure : voici des causes physiques ; les empoisonnements, une brûlure par acides : des causes chimiques.

Hors ces forces et ces substances nocives, tout, dans nos maladies, relève de l’action d’agents vivants. Lors même que les agents inanimés nous frappent, à moins que leur violence déchaînée ne supprime du premier coup notre existence, nous voyons se joindre à leur action néfaste celle des infiniment petits. Ce qui fait la gravité des blessures, ce sont le plus souvent leurs complications infectieuses.

De même, lorsque nous apportons en nous la maladie à l’heure de notre naissance, c’est aux mêmes causes, presque exclusivement aux agents pathogènes vivants, que nous devons ces tares.

LES AGENTS DES MALADIES INFECTIEUSES
MICROBES ET INFRAMICROBES

La maladie infectieuse telle qu’elle se présente à nos sens est la réaction de notre organisme, de celui des animaux, des plantes, vis-à-vis de ces forces mauvaises que sont les infiniment petits.

Ces êtres, on les a nommés microbes parce que les premiers dont nous ayons eu connaissance nous ont été révélés par le microscope.

Nous avons appris plus tard qu’il en était de moindres dimensions encore et si petits que les plus forts grossissements optiques ne nous permettent pas de les voir, même rendus plus aisés à distinguer, plus gros par l’emploi de matières colorantes.

De ces moins que microbes, nous pouvons, à la vérité, en reconnaître quelques-uns au moyen de l’ultramicroscope qui donne leur image vivement éclairée sur fond noir, mais en même temps projetée et par conséquent à la fois grossie et inexacte. Comment reconnaître ces formes des granulations banales qui les singent.

La plupart des sous-microbes échappent à l’ultramicroscope.

Sans les avoir vus, nous pouvons cependant nous faire une idée de leurs dimensions, qui sont loin d’être les mêmes pour tous, par l’emploi des filtres de terre poreuse. Suivant la substance employée et, pour une même substance, suivant la technique de fabrication, les pores des filtres ont des calibres variables. Nous pouvons donc classer ces êtres imperceptibles suivant une échelle qui va de dimensions voisines de celles des microbes les plus petits jusqu’à des corpuscules infimes dont le volume ne dépasse pas celui de la plus petite masse vivante, la micelle.

On a donné à ces êtres invisibles le nom, bien mauvais, d’ultramicrobes par analogie de terme avec l’ultramicrosope. Mais, tandis que cet appareil permet de voir plus loin (ultra) que le microscope, le moins que microbe est, par définition, au-dessous (infra) des dimensions du microbe. Nous appellerons donc ces êtres du nom qui leur revient par droit de langage, les inframicrobes.

Microbes et inframicrobes, séparés seulement par des dimensions différentes et que relient au demeurant tous les intermédiaires, sont les agents des maladies infectieuses.

LA MALADIE INFECTIEUSE,
COMPAGNE CONSTANTE DE NOTRE EXISTENCE

Les maladies infectieuses sont les compagnes fatales, constantes de notre vie.

Nous portons avec nous les germes de certaines à notre naissance. Ces germes peuvent se rencontrer déjà dans la cellule qui, par son développement physiologique, constitue finalement notre être, dans la cellule maternelle, l’ovule. Tel est le cas de certains de ces organismes spiralés, analogues à des ressorts à boudin, mobiles et contractibles, qu’on nomme spirochètes et tréponèmes et au groupe desquels appartient le microbe de la syphilis. Il nous est possible de déceler la présence de certains de ces germes dans les ovules et de les voir au microscope. N’est-il pas logique de supposer qu’il en est d’autres, inconnus encore, que leurs trop faibles dimensions ne nous permettent pas de découvrir et qui se comportent de même ?

Il est probable, bien que le fait soit moins clairement prouvé, que la cellule paternelle, le spermatozoïde peut être porteur de germes pathogènes comme l’ovule.

Les maladies dont l’agent existe chez nous à l’origine même de notre vie, c’est-à-dire avant la fécondation ou bien du fait de celle-ci, doivent seules être nommées héréditaires.

De la conception à la naissance s’étend une période au cours de laquelle l’être en voie de formation n’est, pour ainsi dire, qu’une partie de l’organisme maternel. Il existe bien, entre le système circulatoire de la mère et celui de l’enfant qu’elle porte, un organe qui sert de filtre, le placenta. Cette barrière est fragile. Qu’il survienne la plus petite lésion des vaisseaux, les éléments figurés qui circulent dans le sang maternel passeront dans celui du petit et, parmi eux, les inframicrobes et les microbes.

Si la maladie maternelle est grave et brutale, l’hôte de l’utérus participe d’ordinaire à l’infection de la mère. Il peut guérir en elle comme elle, mourir en même temps qu’elle et en elle ; il peut, mort, être expulsé (alors que la mère peut survivre) ; il peut être expulsé malade et vivant (s’il est déjà assez développé) pour, ensuite, guérir rapidement ou mourir.

Dans le cas de maladies aiguës moins brutales, l’enfant peut naître infecté et survivre. Souvent, dans ce cas, le développement ultérieur de la maladie le tuera après quelques semaines ; ainsi périssent un certain nombre d’enfants syphilitiques. Dans d’autres cas, l’enfant tient de sa mère les germes pathogènes qui, plus tard, tardivement, se développeront en lui ; tel est le cas de la plupart des enfants, nés tuberculeux ou syphilitiques.

Les maladies, contractées pendant la vie chez la mère, entre la conception et la naissance, sont les maladies congénitales.

Avons-nous échappé, ce qui, dans l’état de nos connaissances au moins, est le cas de beaucoup le plus fréquent, à l’infection héréditaire ou congénitale, à peine sommes-nous sortis des organes de notre mère que les infiniment petits s’exercent sur nous.

Notre peau, notre tube digestif, nos cavités naturelles (narines, yeux) sont envahis. En quelques heures, d’aseptiques (sans microbes) qu’ils étaient, les voici contaminés, souillés, au même degré, quant au nombre total des germes, que les individus adultes de notre espèce.

La plupart de ces envahisseurs ne sont pas doués, il est vrai, de pouvoir pathogène pour nous et l’organisme du nouveau-né met en jeu, dès les premiers moments de sa vie, les ressources actives de ses appareils tout neufs de défense.

De combien de maux pourtant et des plus cruels, l’enfant, dès cette heure, n’est-il pas menacé ? Tous les gens instruits connaissent l’ophtalmie purulente qui, dans les classes ignorantes, chez les peuples incultes, fait tant d’aveugles ? Elle se contracte au moment même de l’accouchement par la souillure des conjonctives du nouveau-né quand les mucosités des voies génitales de la mère contiennent le microbe si répandu de la blennorrhagie, le gonocoque.

La petite plaie de l’ombilic, consécutive à la section du cordon, peut, si elle n’est pas soignée, se trouver envahie par les microbes de la suppuration, de l’érysipèle, du tétanos. Combien peu de nouveau-nés ne montrent pas, dès les premiers jours, de la rougeur en certains plis, un bouton, un rhume insignifiant ? Ces accidents sont dus aux premiers contacts avec les microbes. La plupart guérissent d’eux-mêmes ou bien sont enrayés par de simples soins de propreté. Il ne faut pas attendre souvent bien longtemps pour voir se déclarer, chez le nouveau-né, le fléau des diarrhées sévères.

Et, dans les cas où nous ne notons rien d’anormal, lorsque l’enfant nous paraît indemne, sain, que nous nous louons de le voir augmenter de poids, s’établir vigoureusement dans la vie, sommes-nous assurés qu’il ne se joue pas, en ce moment même, insidieusement une partie dont les suites n’apparaîtront que plus tard sans qu’on puisse soupçonner alors le lien qui les attache aux premiers temps de l’existence. On sait aujourd’hui que le bacille de la tuberculose pénètre par le tube digestif du nouveau-né, et, sans doute, cette contamination est-elle, comme le croit Calmette, le point de départ ordinaire de la tuberculose dans notre espèce.

Si l’on veut se rendre compte des combats insoupçonnés, dangereux qui se livrent obscurément dans les premières heures de la vie, qu’on se mette dans l’esprit l’histoire des spirella telle que l’ont découverte et nous l’ont apprise O. Duboscq et Ch. Lebailly.

Ouvrons l’estomac d’un chien adulte qui vient de mourir, grattons, après l’avoir lavée, la surface de sa muqueuse, le scalpel ramènera les cellules de revêtement de celle-ci, les cellules épithéliales. Ce ne sont pas des cellules banales ; elles jouent un rôle dans la digestion et, d’ailleurs, ce que nous allons constater chez elles se constate tout aussi bien sur les cellules des glandes de l’organe. Délayons, pour suivre l’expérience, un peu du produit de râclage dans de l’eau salée, mettons une parcelle de cette suspension entre une lame et une lamelle de verre et portons la préparation, ainsi faite, à l’ultramicroscope.

Nous verrons que les cellules épithéliales de l’estomac du chien contiennent des microbes spiralés, énormes, occupant parfois la majeure partie de la cellule. Ce sont les spirella des auteurs normands.

L’estomac d’un chien nouveau-né ne montre rien de semblable ; mais il suffit d’attendre quelques heures pour que les spirella y paraissent. Elles sont venues de la mère, vraisemblablement par sa langue qui lèche le nouveau-né. L’infection, sans symptômes et sans gravité sans doute, date de la naissance et se maintient toute la vie. De quelle portée n’est pas cette leçon ? Quand on connaît les dimensions d’une spirella, comment ne pas imaginer que des microorganismes de moindre volume, invisibles, insoupçonnables, puissent pénétrer en nous dès les mêmes heures, y pénétrer les jours suivants. Si ces germes sont les agents de maladies à longue portée, nous voici ensemencés d’emblée. À peine avons-nous ouvert le livre des maladies infectieuses que nous nous voyons envahis par elles dès les premiers temps de la naissance.

Plus tard, il n’est pas une minute de notre vie où la maladie infectieuse ne nous menace. Combien peu d’enfants échappent à la rougeole, à la coqueluche ? On connaît la fréquence de la varicelle, des oreillons. Ce sont là, graves ou non, des maladies aiguës. Dès la fin de l’adolescence, souvent même avant, chacun de nous souffre de quelque mal chronique ; l’un est sujet aux rhumes et à leurs complications du côté des oreilles, de la gorge ; d’autres aux angines, aux bronchites ; ceux-là aux inflammations des yeux, aux furoncles. Des accidents que l’habitude nous rend familiers, des maux que leur universalité rend banaux ; la carie dentaire, la diarrhée, les verrues sont bel et bien des maladies infectieuses.

Et nous ne croyons pas utile d’insister sur les plus graves, auxquelles chacun pense pour les avoir éprouvées ou pour les craintes qu’ils éprouvent en songeant à eux-mêmes et aux leurs : tuberculose, syphilis, fièvre typhoïde, fléaux des nations les plus évoluées ; paludisme, trachome, dysenterie, plaies affreuses des pays coloniaux ; et les grandes pandémies, la peste, le choléra, la fièvre jaune, le typhus exanthématique, la variole contre lesquelles nous sommes plus ou moins bien armés par les vaccins, par l’hygiène, la grippe contre laquelle nous ne pouvons rien actuellement.

Nous avons dit que, s’il se rencontrait des cas où un accident d’ordre physique ou bien chimique causait, par sa brutale violence, notre mort, exceptionnels étaient ceux où la maladie infectieuse n’y ajoutait pas ses rigueurs.

LES MALADIES INFECTIEUSES,
LEÇON DE SOLIDARITÉ ENTRE LES HOMMES

La connaissance des maladies infectieuses enseigne aux hommes qu’ils sont frères et solidaires. Nous sommes frères parce que le même danger nous menace, solidaires parce que la contagion nous vient le plus souvent de nos semblables. Nous sommes aussi, à ce point de vue, quels que soient nos sentiments vis-à-vis d’eux, solidaires des animaux, surtout des bêtes domestiques. Les animaux portent souvent les germes de nos infections et, d’autre part, les pertes que causent les maladies du bétail frappent durement l’économie humaine.

Ne serait-ce pas là une raison suffisante, terre à terre, égoïste, pour que les hommes regardent avec sollicitude les animaux qui les entourent, une raison majeure pour qu’ils fassent trêve à leurs propres discordes et s’unissent fraternellement contre l’ennemi commun. N’avons-nous pas assez de ces misères, de la méchanceté du destin dont nul ne porte la responsabilité pour nous créer des maux nouveaux, inhumains et criminels. Il est banal de penser et de dire qu’avec le prix d’un obus on sauverait bien des vies humaines, qu’avec celui d’un cuirassé on bâtirait et doterait des laboratoires, féconds en découvertes, et que, si les hommes avaient mis à la disposition des savants, le budget de la dernière guerre, ces intelligences pacifiques auraient fait reculer, effacé plusieurs de nos maladies les plus graves. Mais les préjugés, la folie, la perversité des hommes sont tels que, s’ils le pouvaient, ils mobiliseraient nos maux et s’en feraient des instruments de spoliation, de conquête.

Et, pourtant, quelles leçons donnent à la communauté des hommes ceux de leurs semblables qui ont su secouer ces liens du passé ? Tout d’abord ceux que leur abnégation a conduits pour l’étude au sacrifice d’eux-mêmes. Il n’est pas une nation qui n’ait offert à l’humanité ses héros volontaires ; les nommer ne serait que lever un instant leur suaire pour permettre à l’ingratitude de s’appesantir de nouveau sur eux. Point de flamme offensante sur nos morts inconnus !

Mieux vaut ouvrir un livre de pathologie et chercher la part des diverses nations dans nos acquisitions les plus précieuses. Prenons une maladie des plus anciennes, le paludisme. Les premières connaissances cliniques en remontent à l’antiquité ; Van Swieten, un Hollandais les formule de façon impérissable ; un Français, Laveran découvre son parasite ; un Anglais, Ronald Ross et un Italien, Grassi montrent son mode de transmission par les moustiques ; les propriétés du quinquina sont reconnues par les Espagnols ; Pelletier et Caventou, Français, isolent la quinine ; Maillot, Français aussi, en généralise l’emploi pour le traitement de la maladie ; un Allemand Robert Koch trace les règles de la quinisation préventive. Nous pourrions multiplier les exemples. Quels résultats féconds quand les efforts des peuples s’unissent.

Que de résultats bienfaisants, d’autre part, suivraient l’action des nations civilisées si, prenant sincèrement en tutelle les peuples mineurs, ces nations de haute culture comprenaient la noblesse de leur mission. Il n’est que deux conquérants louables : l’éducateur et le médecin. Leur action est la seule raison, la seule excuse de l’emprise des peuples supérieurs sur les plus faibles. Le reste est enrichissement, augmentation de puissance, orgueil, sport et crimes, en attendant le juste retour de tout attentat aux lois naturelles : rivalité des autres nations de proie, le dépeuplement, donc la ruine, des régions conquises, la haine, la révolte et l’extension aux vainqueurs des maladies du vaincu.

Mais il est temps d’entrer dans le sujet même de ce livre. Encore, avant d’y entrer, nous devons le définir.

SUJET DU LIVRE

Le titre que nous avons donné à cet essai : Naissance, vie et mort des maladies infectieuses, semble clair. Il convient cependant de le préciser.

Toute maladie peut avoir trois existences : individuelle, collective, historique.

Individuelle, elle a son début, son cours et sa terminaison chez l’individu qui en souffre, homme, animal, plante.

Collective, elle frappe un groupe d’êtres, vivant au contact les uns des autres dans des conditions analogues, ou bien, douée d’un pouvoir contagieux extrême, elle passe d’un groupe à un autre, pouvant atteindre toute une région, faire même, comme la grippe, en quelques mois le tour du globe. L’épidémie a son commencement, son évolution, sa fin.

L’existence historique de la maladie est sa vie à travers les âges. On est en droit de lui supposer, comme à tout ce qui vit, une origine (naissance) et une fin (mort).

C’est cette existence historique qui fait exactement l’objet du présent livre. Pour l’imaginer, l’expliquer il nous sera utile de traiter tout d’abord des existences individuelle et collective des maladies, de la façon dont elles s’exercent, de leur début et de leur fin.

Les plantes ont, comme les animaux, leurs maladies infectieuses. Ces maladies sont soumises à certaines lois communes, elles en subissent aussi de particulières ; car un végétal ne réagit pas contre l’infiniment petit qui l’attaque de la même façon que le fait l’animal devant le microbe ou l’inframicrobe. Le sujet que nous avons choisi est trop étendu pour qu’il nous soit possible d’accorder plus ici que de rares allusions à la pathologie infectieuse des plantes.