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Odes (Horace, Leconte de Lisle)/I/22

La bibliothèque libre.
1er siècle av. J.-C.
Traduction Leconte de Lisle, 1873
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Ode XXII. — À ARISTIUS FUSCUS.


Fuscus, celui qui est intègre et pur de tout crime, n’a nul besoin des javelines Maures, ni de l’arc, ni du carquois chargé de flèches empoisonnées ;

Soit qu’il traverse les Syrtes brûlantes, ou le Caucasus inhospitalier, ou les lieux qu’arrose le fabuleux Hydaspès.

Tandis que je chantais ma Lalagé dans la forêt Sabine, et comme j’en avais, libre de soucis, dépassé les limites, voici qu’un loup, bien que je fusse désarmé, s’est enfui devant moi ;

Et c’était un tel monstre, que la belliqueuse Daunia n’en nourrit point de semblable dans ses larges chênaies, ni la nourrice des lions, la terre aride de Juba.

Posez-moi en des champs paresseux où nul arbre n’est récréé par la brise d’été, qu’enveloppent les nuées et qu’opprime Jupiter irrité ;

Ou posez-moi sous le char du soleil trop rapproché, sur la terre que nul n’habite, et j’aimerai partout Lalagé au doux rire et à la voix douce.