cette légère éminence, que l’amour
fait éclore ; la vivacité de leurs plaisirs,
augmentait l’ardeur de leurs
caresses. Chacune s’empressait de
conduire sa douce amie au terme où
elle était prête d’arriver. Trop animées,
trop ardentes toutes deux,
pour ne pas sentir renaître leurs desirs,
elles continuèrent ; quatre fois
arrivèrent à ce but, qu’un amant
mal-adroit, et sur-tout un époux,
fait si rarement atteindre à sa froide
moitié. Après ce moment, comme
si la nature avait perdu toute autre
faculté, que celle d’éprouver l’excès
du plaisir, elles restèrent dans une
ivresse, un délire, auquel on arrive
rarement et qu’il est peut-être encore
plus difficile de définir. Toutes les
parties de leur être n’avaient plus besoin
que de repos. Un assoupissement
appesantissait tous leurs membres.
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