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Page:Éléonore ou l’Heureuse personne, 1799.djvu/165

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vir les regards luxurieux de son amant et même pour satisfaire les desirs secrets qu’il n’osait avouer.

Adèle avait parcouru cette course du plaisir que notre ardeur imprudente hâte presque toujours trop vîte. Eléonor, qui savait que l’heureux sexe féminin recommence volontiers par de légers attouchemens, préparait son amante à tenter une nouvelle carrière. Bientôt il s’apperçut qu’il était tems de lui présenter un hommage plus réel. En effet, quelque vifs, quelque sentis qu’eussent été les plaisirs précédens, ils étaient imparfaits, n’étant pas partagés : car la bonne nature, parmi ses bienfaits, permit qu’en amitié le partage allégeât nos maux, et qu’en amour il centuplât nos jouissances.

Eléonor connaissait trop bien et l’art d’aimer, et l’art de plaire, pour