Page:Éluard - Une leçon de morale, 1949.djvu/138

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Sur la rosée montante et sur les fruits solaires
J’avais raison je vivais bien

Car j’avais fait un grand voyage passionnel
Alors que tout m’était contraire

Du point du jour de ton épaule à tes yeux clés
Du sillon de ta bouche aux moissons de tes mains
Du pays de ton front au climat de ton sein
J’ai ranimé la forme de mon corps sensible

Et grâce à tes sourires qui lavaient mon sang
J’ai de nouveau vu clair dans le miroir du jour
Et grâce à tes baisers qui me liaient au monde
Je me suis retrouvé faible comme un enfant

Fort comme un homme et digne de mener mes rêves
Vers le feu doux de l’avenir.