Page:Éluard - Une leçon de morale, 1949.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
N’obscurcit pas notre avenir
Nous caressons toute naissance
Rien n’est secret rien n’est passé
Viens pour m’aider ô toi que j’aime

Et notre toit c’est la durée
Couvrant les promesses d’hier
Et la moisson sème ses graines
Tendresse multiplie passion
Un oiscau s’ouvre un nid s’envole
Deux bouches joignent leur jeunesse.



Si la Grèce était délivrée
Des ennemis de tous les hommes
Si la nacre était dépouillée
De la prison de son écaille
De son linceul opaque et gris
Si la couleur montrait ses seins

Si nous jouions un jeu commun
Dans ce monde qui est à tous
Un jeu de terres sans limites
Un jeu d’azur sans un nuage
L’homme retrouverait son souffle
Ses buts ses sources son climat.