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Page:Émile Nelligan et son œuvre.djvu/73

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LE JARDIN DE L’ENFANCE


La Nuit embrasse en paix morte les boulingrins,
    Tissant nos douleurs aux ombres brunes,
Tissant tous nos ennuis, tissant tous nos chagrins,
Mon cœur, si peu quiet qu’on dirait que tu crains
    Des fantômes d’anciennes lunes !

Foulons mystérieux la grande allée oblique ;
    Là, peut-être à nos appels amis
Les Bonheurs dresseront leur front mélancolique,
Du tombeau de l’Enfance où pleure leur relique,
    Au recul de nos ans endormis.