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Page:Étrennes aux fouteurs, 1793.djvu/103

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à ſa parole, pénetre ſans bruit l’appartement de l’aimable enfant qui doit être la récompenſe de ſa fidélité.

Iſabelle l’apperçoit, veut ſauter à bas de ſon lit, pour lui ôter les moyens de profiter de ſa ſituation, en lui en fourniſſant de nouveaux : il arrive aſſez tôt pour l’en empêcher, elle veut repouſſer une main fourvoyée, en préſentant le bras le plus ſéduiſant. Son eſprit n’eſt pas aſſez maître de ſon cœur, pour réprimer les licences de ſon amant, ſa modeſtie combat foiblement ſon amour ; ſa vertu effrayée du riſque qu’elle court, & prête à ſuccomber par la crainte qu’elle a de ſuccomber, elle devient foible, ſon amant entreprenant ; Iſabelle eſt ſans ſecours, Blaiſe a la force en partage : il profite de l’aſcendant qu’il a ſur elle pour lui montrer ſa foibleſſe : la crainte ſe mêle au ſentiment de la volupté ; la beauté qu’on intimide n’a qu’un pas à faire pour ſe rendre, & le premier pas qui conduit au plaiſir eſt bientôt ſuivi d’un ſecond qui mene au bonheur.

Blaiſe eſt heureux ; les dieux vont jalouſer ſon ſort, il égale celui de la divinité ; l’amour le couvre de fleurs, & le plaiſir tient la corbeille : il touche à ce moment qui précede celui de la