Aller au contenu

Page:Étrennes aux fouteurs, 1793.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 18 )


Et prouvons, comme a fait ce conteur ſuzerain,
  Qu’une femme, fût-elle en cage,
Feroit cent fois cocu l’époux le plus malin.
  J’ai déjà dit que Perronnelle
  En gardoit à ſes deux argus.
Bientôt elle rendra tous leurs ſoins ſuperflus.
  Suivons donc pas à pas la belle,
  Et parvenons au dénouement.
  Certain ſoir (ne ſait trop comment)
  Après avoir, à l’inſu de la vieille,
  Et du barbon toujours rodant,
  Rempli d’eau claire une bouteille,
  Perronnelle, furtivement,
  Introduiſit, dans ſa ruelle,
  Certain blondin jeune & charmant,
  Qu’elle adoroit ſecrettement,
  Et qui, brûlant auſſi pour elle,
Comme elle, n’aſpiroit qu’à l’amoureux déduit.
Tout cela diſpoſé, Perronnelle ſe couche,
Et ſemble en un inſtant dormir comme une ſouche.
Obfervez que déjà Chryſante étoit au lit.
Dort-il ?… N’en croyez rien. Jamais il ne ſommeille ;
Mais il ſera cocu, ſoit qu’il dorme ou qu’il veille.