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INTRODUCTION

des lettrés, et surtout des juristes, un succès analogue à celui que remporta Mirabeau en publiant son Essai sur les Lettres de cachet et les Prisons d’État. On vantait la hauteur de ses considérations philosophiques et morales, la sagacité de son esprit, la justesse de ses idées et l’humanité de ses sentiments ; les membres de l’Académie française fondaient sur lui les plus brillantes espérances et dès 1785 le tenaient pour un des meilleurs écrivains. Qu’on lise à cet égard la lettre élogieuse adressée à Lacretelle par l’académicien Thomas qui venait de recevoir l’édition du Discours sur le préjugé des peines infamantes[1] ; « Je regarde, écrivait-il de Nice le 6 février 1785, l’ensemble de ces discours comme un des meilleurs ouvrages que nous ayons, et par son utilité et en même temps par son exécution[2] ». Le jugement de Thomas fut également celui de ses confrères de l’Académie française qui en 1786 décernèrent le prix au discours déjà couronné à Metz.

Comme beaucoup d’Académies provinciales[3], celle de Metz avait eu l’intention de publier à ses frais les discours couronnés de Lacretelle et Robespierre, avec des extraits de ceux qui avaient remporté les accessits ou avaient été seulement remarqués. Mais elle dut renoncer à ce projet et laisser les auteurs publier séparément leur œuvre. Lacretelle imprima ses Discours sur le Préjuger à Paris, chez Cuchet,

  1. Discours sur le préjugé des peines infamantes couronnés à l’Académie de Metz. Lettre sur la réparation qui serait due aux accusés jugés innocens. Dissertation sur le ministère public. Réflexions sur la réforme de la justice criminelle par M. Lacretelle, avocat au Parlement. À Paris, chez Cuchet, libraire, rue et Hôtel Serpente. MDCCLXXXIV, avec approbation et privilège du Roi.
  2. Œuvres diverses de P. L. Lacretelle ainé. Philosophie et Littérature. tome I. À Paris, chez Treuttel et Würtz, an X-1802, p. 173.
  3. Cf. par exemple : Les moyens d’adoucir la rigueur des Loix Pénales en France, sans nuire à la Sûreté publique, ou, discours couronnés par l’Académie de Châlons-sur-Marne en 1780, suivis de celui qui a obtenu l’accessit et des extraits de quelques autres mémoires présentés à la même Académie. À Châlons-sur-Marne, chez Seneuse, imprimeur du Roi et de l’Académie et se vend à Paris chez Desauges, libraire, rue Saint-Louis du Palais, MDCCLXXXI.