Page:Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 1.djvu/222

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ont déniés ses contemporains. Comme toi je voudrais acheter ces biens au prix d’une vie laborieuse, au prix même d’un trépas prématuré.

Appelé à jouer un rôle au milieu des plus grands événements qui aient jamais agité le monde ; assistant à l’agonie du despotisme et au réveil de la véritable souveraineté ; près de voir éclater des orages amoncelés de toutes parts, et dont nulle intelligence humaine ne peut deviner tous les résultats, je me dois à moi-même, je devrai bientôt à mes concitoyens, compte de mes pensées et de mes actes. Ton exemple est là, devant mes yeux ; tes admirables Confessions, cette émanation franche et hardie de l’âme la plus pure, iront à la postérité, moins comme un modèle d’art que comme un prodige de vertu. Je veux suivre ta trace vénérée, dussé-je ne laisser qu’un nom dont les siècles à venir ne s’informeront pas : heureux si, dans la périlleuse carrière qu’une révolution inouie vient d’ouvrir devant nous, je reste constamment fidèle aux inspirations que j’ai puisées dans tes écrits !