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Page:Œuvres de C. Tillier - III.djvu/25

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DEUXIÈME LETTRE.



C’est vrai, Monseigneur, nous sommes débarrassés de la noblesse privilégiée. Mais qu’y avons-nous gagné ? Je n’aurais pas eu trop d’antipathie, moi, pour ces grands seigneurs si brillants, si gais, si spirituels, si galants, si magnifiques, si braves sur les champs de bataille comme sur le pré, que Dieu semblait avoir envoyés ici-bas en partie de plaisir. Ceux-là, du moins, nous opprimaient avec élégance. J’ai connu un enfant (ceci est historique) qui se mettait au-dessus de ses camarades, parce que lui, son père le corrigea avec une belle cravache, tandis qu’eux étaient fustigés avec une simple et vile houssine. Je suis assez de l’avis de ce petit sot ; et vous-même, si vous aviez un fardeau à porter, n’aimeriez-vous pas autant, poids pour poids, que ce fût des fleurs que de la boue ?