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Page:Œuvres de C. Tillier - III.djvu/33

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TROISIÈME LETTRE.



Vous êtes, système, essentiellement attaché à l’ordre public, vous l’aimez avec passion ; sitôt que le rappel bat dans les rues, vous courez à votre bonnet d’ourson ; quand la presse élève trop la voix, vous endossez votre casaque de juge, et vous la faites mettre en prison. Mais l’ordre public, qu’est-ce donc ? Pour vous, ce sont les boutiques ouvertes et les rues sans barricades. Pour d’autres, c’est l’oppression régularisée par la loi, et paisiblement exercée en son nom, le droit du plus fort respecté par le plus faible, l’immobilité de l’esclave en présence du maître. Quand Encelade, haletant sous le poids de l’Etna, cherche à soulever la masse qui l’écrase, il y a désordre et terreur chez les mirmidons de la Sicile. Cependant, système, vous avez raison d’aimer l’ordre public, quel qu’il soit ; l’anarchie est une si hideuse chose ! Mais si, lorsque le dernier complot n’est qu’à moitié jugé, il en éclate deux ou trois