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Page:Œuvres de Paracelse, trad. Grillot de Givry, tome I, 1913.djvu/277

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LIBER PARAMIRUM

qu’ils défendent que la Nature soit troublée dans son opération. Cette règle est la même dans les maladies internes. Si la Nature se défend elle-même, alors elle guérit seule les maladies. Elle possède une industrie certaine pour les guérir, que le médecin ignore. Et c’est pourquoi il est seulement le ministre et le défenseur de la Nature.

Ainsi, il y a autant de propriétés intérieurement dans la nature, qu’extérieurement dans la science. Cel-

    d’Alexandrie (Oratio protreptica ad Gentes) parle, assez confusément d’une statue porphyrisée avec un baume extrait des momies. Ceci semble avoir quelque rapport avec la définition donnée par Castelli (Lexicon medicum) : Mumia signifie Pissaphaltum, ou un certain liquide, trouvé dans les sépulcres dans lesquels les cadavres des hommes, conservés par les aromates, ont été gardés pendant de longues années. Il donne aussi cette définition ancienne et peu connue : Mumia s’emploie aussi pour désigner l’haleine (halitus) d’un homme sain enfermée le matin, après que celui-ci s’est bien lavé la bouche, dans une flole de verre, par une forte inspiration, et condensée dans l’eau par l’opposition subite du froid de celle-ci. Michel Toxites (Onomasticon) appelle Mumia : tout ce qui est tué (occisum) et qui a pouvoir de guérir ; en français, dit-il, c’est chair Baulsmée ou chair Saracénique, séché et bruslé du Soleil en le Sable de Lybie ; fleisch, im Lybischen sand verwaeret ; il lui donne encore les noms de Ayume et Kretal. Suivant Gérard Dorn (Dictionarium Paracelsi), Mumia se dit, non seulement de la chair humaine, conservée (condita) par le baume, mais encore de toute autre chose, non pas morte d’elle-même, mais tuée, et douée d’une vertu curative, Cette opinion semble être plus près de celle de Paracelse ; Mumia est toujours considéré par lui comme une sorte de coagulum de matière subtile et très pure, qui réside au sein de toute substance composée, et renfermant l’esprit vital de cette substance ; tels le vin, le lait, le sang, qui contenaient chacun leur mumia particulière.On verra, d’ailleurs, dans la suite, les diverses acceptions qu’il donne à ce terme.