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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 14, 1838.djvu/268

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Le page était sur le point de donner un démenti formel à l’assertion que renfermaient ces paroles, lorsque, se rappelant ce qui s’était passé entre lui et le régent, et voyant Catherine lever son doigt pour l’avertir, il se crut, comme autrefois au château d’Avenel, obligé de se soumettre à la dissimulation ; il descendit donc avec Dryfesdale, et le suivit à la chapelle du château, où il entendit l’office du soir.

Le chapelain se nommait Élie Henderson. C’était un homme dans la force de l’âge ; il avait de grands talents naturels, soigneusement développés par la meilleure éducation que l’on pût recevoir à cette époque. À ces qualités se joignait une logique claire et pressante, et une certaine éloquence naturelle soutenue par une profonde érudition. La foi religieuse de Roland Græme, comme nous avons déjà eu l’occasion de l’observer, ne reposait pas sur une base solide ; mais elle avait été soutenue par l’obéissance aux commandements de sa grand’mère, et par son désir secret de contredire le chapelain d’Avenel, plutôt que par une connaissance raisonnée et un amour sincère des dogmes de l’Église romaine. Ses idées depuis peu avaient été agrandies par les scènes dont il avait été le témoin ; et sentant qu’il était honteux de ne rien comprendre à ces disputes si importantes, même pour le mouvement politique de l’époque, entre les docteurs de l’ancienne religion et ceux de la religion réformée, il écouta avec plus d’attention qu’il n’avait fait jusqu’ici, en pareille circonstance, une discussion animée sur les principaux points de dissidence entre les deux Églises. Ainsi se passa le premier jour au château de Lochleven ; et ceux qui le suivirent furent pendant quelque temps d’une uniformité monotone.