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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 14, 1838.djvu/8

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de sympathie pour ces opinions, qui formaient alors en Europe le plus puissant et le plus fécond des principes, si nous en exceptons toutefois la réforme, qui les a combattues avec tant de succès.

Vous remarquez très-judicieusement que, par suite de ces retranchements, le titre ne s’applique plus à l’ouvrage dans l’état où il est, et que tout autre lui eût aussi bien convenu que celui de l’Abbé, personnage qui remplissait un rôle bien autrement important dans l’original, et pour lequel votre ami le Bénédictin semble vous avoir inspiré un attachement respectueux. Je reconnais ma faute sur ce point ; je ferai observer seulement, pour l’atténuer, que l’objection eût pu facilement être prévenue par la substitution d’un nouveau titre : mais par là se serait trouvée détruite la connexion indispensable de cet ouvrage avec le Monastère, qui l’a précédé ; ce que j’aurais eu quelque répugnance à faire, puisque ces deux histoires sont de la même époque, et que plusieurs des personnages sont aussi les mêmes.

Après tout, mon cher ami, peu importe le titre d’un ouvrage, peu importe même sur quels sujets il appelle l’intérêt du public, pourvu que celui-ci daigne l’accueillir. Car, suivant le vieux proverbe, la bonne qualité du vin une fois reconnue, il nous est indifférent qu’il y ait ou non une touffe de bruyère suspendue à la porte du cabaret[1].

Vous avez cru que la prudence ne vous défendait pas de vous donner un tilbury, je vous en félicite ; j’en approuve la couleur, ainsi que la livrée de votre laquais, vert pâle et rose. Puisque vous parlez de terminer votre poëme descriptif sur les ruines de Kennaquhair, avec des notes par un antiquaire, je pense que vous aurez fait choix d’un cheval tranquille et sûr. Mes compliments à tous les amis.

Je suis, mon cher capitaine.


Votre très-obéissant serviteur,


L’auteur de Waverley.
  1. Ceci rappelle notre proverbe : « À bonne auberge point d’enseigne. » a. m.