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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 21, 1838.djvu/17

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liales ; le plus grand nombre tomba en désuétude. Cependant, jusqu’au milieu du seizième siècle, quelques rares tribunaux vehmiques existaient encore de nom, mais, comme on le pense bien, sans rien posséder de leur ancien pouvoir. (Pulgrave, sur l’élévation et les progrès de la république anglaise. Preuves et illustrations, p. 157.)

On aura remarqué le passage le plus important de cette citation. La vue m’en paraît pleine de justice et de vérité, et si, après de plus mûres recherches, ce fait était reconnu vrai, ce ne serait pas un petit honneur pour l’école anglaise d’avoir trouvé la clef d’un mystère qui a long-temps exercé en vain les profonds et studieux historiens de l’antiquité en Allemagne.

Il y a encore plusieurs autres points qui m’auraient fourni l’occasion de m’étendre sur ce sujet ; mais les préparatifs nécessaires pour un voyage en pays étranger, dans le but de reprendre la santé et la force que j’avais perdues depuis quelque temps, me font couper court sur ce sujet en cette occasion.

Quoique je ne sois jamais allé en Suisse, et que de nombreuses méprises aient dû s’en suivre dans mes essais pour décrire les scènes locales de ce pays romantique, je ne terminerai pas sans dire que mon ouvrage (ce qui est bien satisfaisant pour moi-même) a été reçu avec une cordialité plus qu’ordinaire parmi ces descendants des héros des Alpes dont j’ai essayé de peindre les mœurs. J’ai particulièrement des remercîments à adresser à plusieurs gentilshommes suisses qui, depuis que mon roman est publié, ont enrichi ma petite collection d’armures de modèles de la grande arme offensive qui coupait les lances des chevaliers autrichiens à Sempach, et qui fut employée avec succès dans les jours de carnage de Granson et de Morat. J’ai reçu, je crois, plus de six anciens espadons suisses à deux mains, parfaitement conservés. Les différentes personnes qui me les ont envoyés m’ont ainsi témoigné leur approbation générale de ces pages qu’on va lire. Ces espadons ne sont pas moins intéressants que les épées gigantesques faites à peu près sur le même modèle et d’après les mêmes dimensions, qu’employèrent dans leurs combats contre les braves chevaliers anglais et leurs hommes d’armes Wallace et ces courageux soldats à pied, qui, sous son commandement, jetèrent les fondements de l’indépendance écossaise.

Le lecteur qui désire examiner avec soin les événements historiques de ce temps que mon roman embrasse, trouvera d’amples ressources dans les ouvrages inestimables de Zschokke et de M. de Ba-