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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 21, 1838.djvu/8

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J’espère que cette excuse paraîtra suffisante pour une erreur qui m’a été indiquée par le descendant d’un des personnages introduits dans cette histoire, qui se plaint avec raison de ce que j’ai fait un député paysan d’un des ancêtres d’une famille noble et distinguée, dont nul ne descendit de ce haut rang dans lequel, autant qu’il appartient à une plume, je demande la permission de la rétablir. Le nom de ce personnage, qui figure dans ces pages comme député de Soleure, fut toujours, à ce qu’il paraît, celui d’une maison patricienne, telle qu’elle est aujourd’hui. Le même correspondant me montra encore une autre faute, mais probablement de moindre conséquence. L’empereur, au temps où se passe la scène du roman, quoique le représentant de ce Léopold, qui tomba à la grande bataille de Sempach, n’éleva jamais aucunes prétentions contre les libertés du brave Suisse ; mais au contraire, il traita avec prudence et douceur ceux de cette nation qui s’étaient rendus indépendants, et avec autant de sagesse que de générosité ceux qui avaient encore continué à se reconnaître vassaux de la couronne impériale. Dans mon opinion, un auteur doit toujours se montrer reconnaissant envers celui qui lui indique des erreurs de cette sorte, bien qu’elles soient ordinaires.

Quant à ce qui regarde un sujet général d’un grand intérêt, aux yeux du moins des antiquaires, et dont j’ai parlé avec quelque étendue dans cette histoire, je veux parler des tribunaux Vehmiques de Westphalie, dont le nom résonna d’une façon si terrible aux oreilles des hommes pendant plusieurs siècles, et que le génie de Gœthe a fait revivre dans le public avec toutes ses anciennes terreurs, je suis obligé de dire que dans mon opinion une lumière entièrement nouvelle et vraiment éclatante a été répandue sur cette matière depuis qu’Anne de Geierstein est parue, par les profondes recherches de mon ingénieux ami M. Francis Pulgrave, dont les épreuves qui contiennent le passage auquel je faisais allusion, m’ont été prêtées avec la plus grande bonté. L’ouvrage entier sera livré au public avant cette introduction.

En Allemagne, dit ce savant écrivain, il existait une singulière juridiction, qui prétendait descendre directement de la politique païenne et des rituels mystiques des premiers Teutons.

Nous apprenons des historiens de la Saxe que le Fuie-Feldgericht, ou la Cour en plein champ de Corbey, était, dans le temps du paganisme, sous la suprématie des prêtres d’Éresbourg, temple qui possédait l’Irminsule ou la colonne d’Irmin. Après la conversion