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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/10

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La tribu de Mac-Gregor prétend tirer son origine de Gregor ou Gregorius, troisième fils, à ce qu’on dit, d’Alpin, roi d’Ecosse, qui florissait vers l’année 787. Leur nom patronymique primitif est donc Mac-Alpin, et on les appelle ordinairement le clan Mac-Alpine. Il y a parmi eux une famille qui porte encore ce nom. On les regarde comme un des plus anciens clans dans les Highlands. Cette race, sans aucun doute, d’origine celtique, occupait à une époque fort éloignée, des terres considérables dans les comtés de Perth et d’Argyle, qu’elle continua imprudemment à garder par le coir a glaive, c’est-à-dire par le droit de l’épée. Pendant ce temps, leurs voisins, les comtes d’Argyle et de Breadalbane, se faisaient accorder la concession des terres occupées par les Mac-Gregor, en vertu de chartes qu’ils obtenaient facilement de la couronne ; de cette façon ils créaient un droit légal en leur faveur sans tenir grand compte de l’iniquité de ce procédé. À mesure qu’une occasion se présentait d’affaiblir ou de détruire leurs voisins, ils augmentaient leurs domaines en usurpant, sous le prétexte de ces concessions royales, ceux de leurs voisins moins civilisés. Un sir Duncan Campbell de Lochlow, connu dans les Highlands sous le nom de Donacha Dhu nan Churraichd, c’est-à-dire Duncan le Noir au capuchon, parce qu’il prenait plaisir à se couvrir ainsi la tête, est cité comme s’étant particulièrement agrandi par ses spoliations aux dépens des Mac-Gregor.

Cette tribu malheureuse, se voyant injustement dépouillée de ses possessions, les défendit par la force, et obtint quelquefois des avantages dont elle usa assez inhumainement. Cette conduite, bien naturelle, eu égard au pays et à l’époque, était soigneusement représentée dans la capitale comme le résultat férocité innée et indomptable, qu’on ne pourrait détruire, disait-on, qu’en abattant la tribu de Mac-Gregor, branches et racines.

Par un acte du conseil privé à Stirling, en date du 22 septembre 1503, sous le règne de la reine Marie, commission est donnée aux seigneurs les plus puissants et aux chefs de clans de poursuivre le clan de Gregor avec le feu et l’épée. Un acte semblable, aussi en 1563, non seulement confère les mêmes pouvoirs à sir John Campbell de Glenorchy, le descendant de Duncan au capuchon, mais défend aux vassaux de donner asile ou assistance à aucuns du clan de Gregor, ou de leur fournir, sous quelque prétexte que ce soit, à manger, à boire, ou de quoi se vêtir.

Une atrocité commise par le clan de Gregor en 1589, (je veux