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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 9, 1838.djvu/431

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loué ! Grub et Gruider, 370 liv. Il n’y a pas de maison plus solide… Gliblad, 20 liv. Je ne sais si Gliblad tient toujours. Sliperytongue ! Ah ! Sliperytongue a manqué ! Mais ce sont de petites sommes, des bagatelles, et le reste est solide. Dieu soit béni ! Nous avons retrouvé ce que nous cherchions, et rien ne nous retient plus dans ce triste pays. Je ne penserai jamais au Loch-Ard sans avoir la chair de poule.

— Je suis fâché, cousin, dit Mac-Gregor qui entra dans ce moment, de ne pas m’être trouvé en situation de vous recevoir aussi bien que je l’aurais désiré ; cependant, si vous voulez condescendre à venir visiter ma pauvre demeure…

— Bien obligé, bien obligé, répondit M. Jarvie avec précipitation ; mais il faut que nous nous mettions en route sur-le-champ, M. Osbaldistone et moi… Les affaires ne peuvent se retarder.

— Eh bien, cousin, vous connaissez notre maxime : — Accueillez l’hôte qui vous arrive, ne retenez pas celui qui veut s’en aller. — Mais vous ne pouvez pas vous en retourner par le lac Drymen. Il faut que je vous conduise jusqu’au bac d’O’Balloch, sur le Loch-Lomond. J’enverrai vos chevaux par la route de terre, et vous les y trouverez. C’est le précepte du sage de ne jamais s’en retourner par la même route, quand il a la liberté d’en choisir une autre.

— Oui, oui, Rob, c’est une des maximes que vous avez apprises quand vous conduisiez vos bestiaux, ne vous souciant pas trop de revoir les fermiers dont votre bétail avait mangé les pâturages chemin faisant… Mais j’ai bien peur à présent que votre route ne soit encore plus mal marquée.

— Raison de plus pour ne pas y passer trop souvent. Ainsi donc je vous enverrai vos chevaux au bac d’O’Balloch par Dougal, qui, dans ce but, sera transformé en domestique du bailli, venant, non pas d’Aberfoïl, du pays de Rob-Roy, mais d’une paisible excursion à Stirling : vous comprenez pourquoi… Tenez, le voici.

— Je n’aurais pas aisément reconnu la créature, » dit M. Jarvie. Effectivement, il eût été difficile de reconnaître le sauvage montagnard quand il parut devant la porte de la chaumière, couvert du chapeau, de la perruque et de la redingote qui avaient jadis appartenu à André Fairservice. Il était monté sur le cheval du bailli, et conduisait le mien. Il reçut les derniers ordres de son maître, qui lui recommanda d’éviter certains endroits où il aurait pu exciter des soupçons… de recueillir autant que possible les